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Les chroniques du Dr. Nadeau

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Rene Lewandowski

2008-12-03 10:30:00

Si vous les avez manquées à l’époque pas si lointaine où elles étaient publiées dans le Devoir, voilà une belle occasion de vous rattraper et de vous dépêcher de lire les chroniques juridiques d’Alain-Robert Nadeau.
Cet avocat et docteur en droit constitutionnel publie aux Éditions Yvon Blais un ouvrage de 330 intitulé Propos sur la Justice.

Il s’agit en fait d’un agrégat de 60 chroniques, la plupart publiées dans la page idées du Devoir, ainsi que des grandes entrevues réalisées avec les personnalités les plus influentes du monde juridique.

La première partie de ce recueil – La société québécoise et la « Révolution des droits » – regroupe des chroniques qui traitent de différents sujets, allant de la violence faite aux femmes et aux enfants aux accommodements raisonnables, en passant par le suicide assisté, la fessée et le port du kirpan dans les écoles publiques.

La seconde partie– La « Révolution des droits » et le pouvoir des juges – regroupe 10 entrevues exceptionnelles réalisées entre novembre 1999 et mai 2004. On peut y lire notamment des propos inédits de l’ancien juge en chef du Canada, le très honorable Antonio Lamer, portant sur la sécession du Québec ; les raisons invoquées par le sénateur et constitutionnaliste Gérald-A. Beaudoin pour appuyer l’élection des sénateurs par la population et le point de vue de l’ancien vice-premier ministre du Québec, le Pr Jacques-Yvan Morin sur la mondialisation et l’État de droit. On y trouve aussi la toute première entrevue, la seconde qui ait été publiée, accordée par Lucien Bouchard à un média d’information à la suite de son retrait de la vie politique.

En bonus, une chronique censurée par le Devoir. Dans sa chronique du 29 octobre 2008, le collègue Yves Boisvert, de La Presse, a expliqué toute l’histoire. Voici ce qu’il écrivait :

« Censure au Devoir?
Par la barbe d'Henri Bourassa, la chose est-elle possible?

Alain-Robert Nadeau, qui a tenu pendant plusieurs années une excellente chronique sur le droit et la société dans Le Devoir, accuse le quotidien.

Nadeau vient de faire publier un recueil de ses textes (Propos sur la justice, Éditions Yvon Blais), qui contient aussi des entrevues, notamment une avec l'ancien juge en chef de la Cour suprême, Antonio Lamer.

Le Devoir a d'ailleurs fait paraître en exclusivité, lundi, des extraits de cet entretien, d'abord publié dans le quotidien. Sauf que l'entrevue publiée en 2000 ne dit pas la même chose. L'auteur avait en effet accepté de soumettre le texte au juge Lamer, une pratique fort peu journalistique. Nadeau demandait au juge en chef ce que voulait dire la Cour en parlant de la nécessité d'une "majorité claire" à un référendum sur la sécession du Québec, dans le fameux renvoi de 1998. Dans le texte publié en 2000, le juge Lamer disait que, comme citoyen, il avait une opinion, mais "le jugement parle par lui-même" et il ne convient pas qu'un juge commente ses jugements.

Le hic, c'est que dans la version originale, corrigée par le juge Lamer, il disait qu'il faudrait à son avis 60% de Oui, ce qui est légèrement différent! "Cinquante pour cent, c'est dangereux; ce serait l'Irlande du Nord. Parce que, qu'est-ce que vous voulez, six mois plus tard, vous en avez 6, 7 ou 8% (des gens) qui n'en veulent plus (de la séparation)."

Ce n'est que l'opinion d'un des neuf juges sur un renvoi qui, lui-même, n'est qu'une opinion et pas un jugement. Mais en 2000, ces propos auraient été explosifs. L'auteur (à l'insu du Devoir, apparemment) a accepté de se faire corriger... On a au moins le bénéfice d'une entrevue posthume.

Quoi qu'il en soit, vous serez amusé de lire, à la page 135 du recueil, une chronique "censurée" par Le Devoir. C'est-à-dire jamais publiée, mais placée quelques heures sur le site internet avant d'être retirée.

Nadeau y mettait en opposition l'attitude du PQ sur le référendum comme moyen d'accession à la souveraineté et le référendum, purement consultatif, en matière de fusions municipales. C'est Stéphane Dion qui doit être heureux, écrivait-il, ajoutant que le processus de fusion "fait fi de la volonté populaire" et est "une résurgence de cet absolutisme royal qui prévalait au XVIIe siècle".

On voit mal ce qu'il y a d'impubliable là-dedans, à part de contredire la page éditoriale, mais je ne suis pas bien sûr que celui qui a décidé de publier en bonne place des extraits exclusifs de ce recueil dans Le Devoir ait lu la page 135... »

Pour se procurer le livre d’Alain-Robert Nadeau, cliquez ici.

imge #2021
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