Les observateurs de la chasse aux phoques innocents

L'équipe Droit-Inc
2008-10-20 11:15:00
"Les preuves ont démontré sans équivoque que mes clients étaient innocents, et je remercie le juge Decoste de ne pas s'être laissé duper par les arguments contraires illogiques de la Couronne et d'avoir déclaré mes clients innocents", a affirmé Clayton Ruby, avocat des accusés.
Les défendeurs, les Canadiens Rebecca Aldworth et Andrew Plumbly, les Américains Chad Sisneros et Pierre Grzybowski et le citoyen britannique Mark Glover, sont tous des représentants des organismes The HSUS et HSI.
En mars 2006, la Gendarmerie royale du Canada et l'agent du ministère des Pêches et des Océans Jean-François Sylvestre avaient accusé les cinq défendeurs d'avoir violé une condition de leurs permis d'observation, qui exige aux titulaires de rester à au moins 10 mètres de l'activité de pêche.
Les défendeurs étaient dans le golfe du Saint-Laurent pour filmer un documentaire sur la chasse commerciale aux phoques afin de montrer à la population mondiale des images scandaleuses de blanchons frappés à coups de massue, abattus par balles et même écorchés vifs.
Les preuves présentées par la défense reposaient principalement sur des enregistrements vidéo réalisés par quatre parties distinctes : un navire du gouvernement canadien, un journaliste indépendant et deux des accusés. Ces vidéos ont démontré scientifiquement que les défendeurs se tenaient à au moins 19,6 mètres de l'activité de chasse au moment de l'incident.
Le juge Decoste a refusé d'entendre les spécialistes appelés par la défense, mais a néanmoins conclu, après avoir visionné les vidéos, qu'il s'avérait impossible de prouver les accusations de la Couronne.
"Il ne s'agit pas uniquement d'une victoire pour mes clients, mais pour le système juridique canadien dans son ensemble, a poursuivi M. Ruby. La décision prise aujourd'hui prouve ce que nous avons soutenu depuis le début. Ces accusations n'auraient jamais dû être portées au départ. Elles ne représentaient rien de plus qu'une tentative de nous faire taire : une déclaration de culpabilité aurait certainement entraîné le refus du ministre des Pêches et des Océans d'accorder des permis d'observation. En réalisant un documentaire sur cette cruelle chasse aux blanchons, nous dirigeons la critique du monde entier sur le Canada et nous pouvons exhorter le reste du monde à bannir les produits dérivés du phoque."