Les offres d’emploi sont-elles réelles?

Question

Est-ce que les offres d'emploi pour des postes d'avocat publiées par les conseillers en recrutement sont réelles ou est-ce que les offres sortent quand les postes sont déjà pourvus ? Est-ce que ces offres visent seulement à remplir les banques de données des conseillers en recrutement ? Pourquoi en tout cas les offres restent affichées longtemps après que les postes aient été pourvus ?

Réponse

Je répondrai en premier lieu à vos première et dernière questions. Pour les offres publiées dans le Journal du Barreau et autres publications mensuelles, il faut réserver et faire parvenir les pubs plusieurs semaines à l'avance. Ainsi, il arrive que les postes soient déjà comblés au moment de leur parution. C’est beaucoup moins fréquent dans le cas de publications hebdomadaires. Celles publiées sur des sites Internet ont l'avantage de pouvoir paraître très rapidement. Dans ce cas, il est beaucoup moins probable que ces postes aient été comblés au moment de leur parution. Les sites offrent un affichage "automatique" d'une durée d'un mois environ; il est alors possible dans certains cas que le poste soit comblé rapidement à l'intérieur de ce délai mais que le recruteur n'ait pas demandé spécifiquement de retirer l'affichage.

Concernant votre troisième question, les offres comblées devraient être retirées le plus rapidement possible. Dans le cas contraire, le recruteur devrait vous en faire part dès votre première conversation, de manière à vous donner le choix de le rencontrer ou non en ayant toute l'information pertinente. Gardez cependant en tête que les processus d'embauche s'étirent souvent sur une période assez longue. Une offre qui est affichée durant plusieurs semaines ne signifie pas nécessairement que le poste est déjà comblé mais bien que ce dernier peut être toujours actif et d’actualité.

Maintenant pour votre deuxième question, je n'ai pas la prétention de connaître les manières de procéder de toutes les firmes de recrutement. Je peux seulement vous dire qu’au sein de notre cabinet, toutes les offres publiées sont réelles. La presque totalité de nos offres nomment l'employeur. Vous avez alors la certitude que le poste existe et que ce n'est pas simplement une façon de remplir une banque de candidats car l'employeur nommé engage sa crédibilité. Cependant, certains employeurs, dans de rares cas particuliers, ne désirent pas être identifiés. À ce moment, il ne nous sera pas possible de mentionner dans la pub le nom de l’employeur pour lequel nous travaillons. Nous divulguerons bien sûr le nom à toute personne intéressée répondant aux critères de recherches qui nous contactera. Mais la plupart du temps, lorsque nous avons des postes à combler de nature confidentielle, nous n’affichons pas du tout, donc aucune apparence de « remplissage » de banque de données.

Je peux comprendre votre préoccupation quant aux firmes de recrutement, ici ou ailleurs, ne précisant qu'en de rares occasions le nom du client pour lequel elles travaillent; ça peut donner à tort ou à raison l’impression d’un « remplissage » de banque de candidats. Premièrement, par expérience, pour l’avoir constaté dans le passé, le recruteur peut ne pas avoir le mandat de combler le poste en question mais tenter d'obtenir des candidatures intéressantes dans l'espoir d'obtenir une audience auprès d'un client potentiel.

Également, les offres anonymes ne sont normalement pas exclusives au recruteur qui les publie. Les employeurs peuvent simplement désirer comparer les candidatures « gratuites » dont ils disposent déjà à d'autres provenant d’un recruteur, le fameux « benchmarking ».

Finalement, méfiez-vous des offres génériques qui peuvent s'appliquer à tous les bureaux d'avocats de la ville. Point d’inquiétude, s’agit-il de votre propre employeur actuel??? Si vous êtes en recherche active, les chances sont que vous êtes déjà entrés en contact avec ce bureau.

Par contre, ce n’est pas toujours possible pour des raisons de confidentialité; utilisez votre jugement pour savoir si vous devez passer par un recruteur ou non.

Au plaisir.

Jean-François Théorêt


La Question Carrière

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