L'honneur de Saputo en hausse, le Français des avocats en baisse
Amélia Salehabadi
2010-06-29 13:15:00
L'honneur de Saputo...
Dans une décision passée en dessous des radars médiatiques, l'honneur de la compagnie Saputo inc., de l'Impact de Montréal et de Joey Saputo a été réparé par un jugement de l'honorable Michel Deziel.
Il s'agissait d’un ex-journaliste sportif d'origine bulgare qui criait haut et fort et par tous les moyens (sur internet, par lettres à des banques ou par tracts) que la famille Saputo était liée à la pègre.
Cela malgré deux ordonnances, assez claires ma foi, lui interdisant de répandre ce genre de propos.
L'honorable Michel Deziel déclara donc l'individu coupable d'outrage au tribunal sur les deux ordonnances.
Voulant en savoir plus sur le dossier et obtenir une réaction de la part des requérants à la suite de ce jugement favorable, j'ai bien tenté de les rejoindre.
Malheureusement, Me Neil Peden de chez Woods, représentant Saputo, et cie ne m'avait toujours pas rappelée à l'heure de la tombée.
Pas de chance non plus avec la directrice des communications de Saputo, Madame Vachon qui bien que fort aimable m'indiqua que « Saputo ne commentait jamais une cause devant les tribunaux ».
Même un message laissé à Lino Saputo Jr., où je faisais appel à sa fibre paternelle, en indiquant que son fiston avait gagné contre l'équipe de soccer de mon fiston la veille de la St jean, ne fit pas rien.
La bataille n'était pas finie pour autant dans ma recherche d'informations dans ce dossier.
Dans un de ses tracts distribués par le défendeur lors d'une conférence donnée par Lino A. Saputo Jr. à la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain, Me Lucien Bouchard était vivement critiqué également.
L’ancien premier ministre du Québec et associé chez DWPV, y était attaqué, car il siège notamment sur le conseil d'administration de Saputo inc.
J'ai voulu savoir si Me Bouchard avait réagi d'une façon ou d'une autre, légalement parlant, contre ces propos diffamants visiblement.
Pas de réponse malheureusement avant l'heure de tombée…
En Baisse
Ces avocats qui ne savent pas écrire...
Je vous préviens : je ne vais pas faire dans la dentelle et cela risque de faire mal.
Et d'emblée, j'avoue que je ne suis sans doute pas celle qui devrait donner des leçons en la matière.
Vous savez quoi, je vais le faire quand même.
Donc, je me plaignais de ces avocats qui ne savent pas écrire.
Corrigez-moi si je me trompe, mais il me semble bien que le véhicule phare de notre métier d'avocat soit justement la capacité de jongler adroitement avec les mots.
Un maniement des mots, qui tout en étant précis et juste, coulerait avec fluidité et clarté pour convaincre l'interlocuteur. Pas besoin d'envolée lyrique ou de thèse de doctorat.
Juste une idée par phrase avec une grammaire (incluant la conjugaison et la ponctuation) acceptable ferait l'affaire.
De quoi faire passer le message du premier coup dans la belle langue de Molière, voilà c'est tout.
Je vous fais grâce de l'état de prestation de très nombreux avocats (mais également faut-il malheureusement le souligner) de magistrats lors des échanges verbaux au palais.
Sujet d'une autre chronique. J'en ai des perles, à en rire ou à en pleurer. C'est selon.
Heureusement (me dis-je alors tout bas), que les paroles s'envolent (très loin, espérons-le)
Mais revenons à ces fameux écrits, qui eux, restent.
Tiens je ne vais même pas causer des procédures déposées à la greffe. Trop facile.
Je vais me contenter des échanges épistolaires entre confrères.
Ceux dont les clients (qui paient de gros sous), sont copiés dessus.
Nous recevons tous de ces lettres de confrères où vraiment on se demande, mais « qu'est-ce qu'il veut bien dire? »
Des lettres, style « lorsqu'on peut faire compliqué, pourquoi faire simple »
Des lettres à côté desquelles, les prédictions de Nostradamus sont d'une limpidité extraordinaire.
Entre collègues, la réputation est encore sauve.
Pas de chance, par contre lorsque ces écrits sont reproduits dans un jugement.
Moins de chance encore lorsque la méchante-Amélia tombe dessus lors de sa revue de la jurisprudence récente du Québec.
Mais remarquez bien, c'est un exemple parmi tant d'autres.
Dans un jugement de la cour supérieure rendu récemment, l'honorable juge Verrier reproduit in extenso une lettre qu'une avocate a envoyée à son adversaire:
« La présente fait suite à votre lettre du 6 septembre 2007, relativement au dossier mentionné en titre, laquelle se veut une réponse partielle, décevante et surprenante au projet de bail que nous vous avons transmis en novembre 2006, à la réclamation au montant de 212 085,32 $ que nous vous adressions le 4 avril 2007 et aux nombreuses demandes d'intervention que nous avons formulées relativement aux trois (3) refoulements d'égouts que notre cliente a subis au cours de l'été 2007. »
Et j'en passe.
Et si le Barreau obligeait les avocats, dans le programme de formation continue, à prendre un minimum de cours de grammaire française, avec un examen en fin de compte?
Question de dignité de la profession des avocats...

''Crédit photo:'' Anthony Rancourt
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Anonyme
il y a 15 ansEn baisse cette semaine: Me Amélia Salehabadi qui manque de dignité envers ses confrères et la profession.
Anonyme
il y a 15 ans> >Le juge semble, lui, avoir compris suffisamment la lettre pour la reproduire et donner raison en totalité à Me Gagné.
>
> Le juge n'a pas donné raison à Me Gagné sur toute la ligne.
>
> Comme c'est courant dans ce genre de dossier, la partie du loyer qui n'est pas contestée doit être déposée pour en garantir le paiement.
>
> Pour en revenir à l'article lui-même, j'aurais aimé voir des exemples amusants. Je dois avouer que le seul exemple donné est décevant, surtout qu'on reproche quoi? D'utiliser des virgules?
>
> Entre le télégraphe et le "wall of text", il existe de nombreux cas qui ne sont pas des erreurs, mais qui sont simplement sujets à des critiques artistiques un peu vaines.
Le juge a donné raison sur toute la ligne à la cliente de Me Gagné, relisez le jugement! Très mauvais choix de dossier pour une attaque aussi gratuite à la réputation d'une consoeur.
Anonyme
il y a 15 ansEn théorie, est-ce qu'une attaque féline semblable constitue un acte dérogatoire à l'honneur ou à la dignité de la profession?
En pratique, critiquer une consoeur sur un blogue juridique dénote un certain manque de jugement et de professionalisme. Vous me répondrez sûrement que vous avez émis ce commentaire sous le chapeau de la "journaliste"? Et bien, faites nous grâce et enlever votre deuxième chapeau d'avocate. It does not look good on you honey!
Manque de classe flagrant. Décevant.
anonyme
il y a 15 ansAllons allons... Est-ce vraiment un manque de classe et/ou de déontologie de dénoncer publiquement la piètre qualité du français chez certains avocats lorsqu'on fait nous-mêmes partie de la profession? L'exemple donné par la journaliste était peut-être maladroit et mal choisi, mais le propos reste très pertinent! Cessez de jouer à l'autruche... On n'a qu'à lire les commentaires écrits sur ce blogue pour constater que certains avocats ont grandement besoin de réviser leurs règles de grammaire!
Anonyme
il y a 15 ansAttaque feline?
Ces propos sont bien plus graves que les propos de Me Salehabadi.
Réduire ses propos à une cat-fight entre femmes, hum pas fameux
Anonyme
il y a 15 ans> Avec la robe style matelot et l'utilisation du terme «la greffe», pensez envoyer votre cv à Elle Québec. Des commentaires de ce genre envers une consoeur sont inadmissibles.
Ce ne sont pas des commentaires mais l'opinion d'une chroniqueuse.
Alors les histoires de consoeur ou de confrères sont plutôt très dépalcés.
Me Salehabadi a le courage de commenter sur des maladresses d'avocats dans leurs expressions françaises. Il y aurait-il une omerta parmi les avocats, qui dicterait ce que des avocats-journalistes pourraient dire?
C'est n'importe quoi.
Anonyme
il y a 15 ansJe vous cite: "Et si le Barreau obligeait les avocats, dans le programme de formation continue, à prendre un minimum de cours de grammaire française, avec un examen en fin de compte?Question de dignité de la profession des avocats..."
Mon conseil : suivez donc vos propres conseils ! J'ai rarement lu une chronique sur le français comportant autant de fautes...De plus, votre choix d'exemple est un mauvais choix: la lettre avait l'avantage d'être claire, vos propos, moins.
Anonyme
il y a 15 ansILS SONT TOUT À FAIT FONDÉS.
lA PHRASE EST BEAUCOUP TROP LONGUE.INDIGNE D'UNE AVOCATE.
SINON SI POUR VOUS CELA EST ACCEPTABLE= NIVELLEMENT PAR LE BAS
CE QUI SE CONCOIT CLAIREMENT, S'ÉNOONCE CLAIREMENT ET LESMOTS POUR LE DIRE ARRIVENT AISEMENT.
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Anonyme
il y a 15 ansJe me demande bien ce que Me Bouchard compte faire après ces attaques si publiques.
Dommage qu'il n'ai pas répondu à Me Salehabadi. Cela aurait été bien interesant.