Loi spéciale : Charest met le pied à terre

Agence Qmi
2012-05-17 07:00:00

Jean Charest s’est montré clair quant aux intentions du gouvernement au sujet de la violence survenue sur les campus. « Nous souhaitons que baisse la pression autour des établissements qui font l’objet d’un boycott. Il est temps que le calme revienne. (...) Le droit de manifester est indissociable de chaque citoyen de fréquenter (un établissement d’enseignement) sans se faire barrer la porte », a-t-il annoncé.
Débat de 12 heures
Les mesures qui sont contenues dans ce projet de loi spéciale, ne seront connues que lorsqu’il sera déposé à l’Assemblée nationale pour un débat qui durera 12 heures. Les règles parlementaires font obligation au premier ministre de réserver d’abord aux députés la prise de connaissance de ces mesures. Jean Charest s’est montré évasif quant au moment où il déposera le projet de loi à l’Assemblée nationale. « Nous avons l’intention de le faire bientôt », a-t-il dit.
Jean Charest accorde « quelques jours » aux fédérations étudiantes, FECQ, FEUQ, CLASSE et TaCEQ pour tenter de conclure une entente négociée avec son gouvernement. «Les ponts de communication vont rester ouverts », a précisé le premier ministre, précisant du même souffle que les « associations étudiantes ne sont pas prêtes à faire une réelle ouverture ».

Le feu...
« Ça va mettre le feu aux poudres », a prévenu Gabriel Nadeau-Dubois, de la CLASSE. La FECQ, FEUQ et la TaCEQ prévoient elles aussi que le conflit risque de s’aggraver.
Plus tôt en journée hier, le climat de crise s’était transporté au salon bleu de l’Assemblée nationale. Le premier ministre Jean Charest et la chef de l’opposition, Pauline Marois, se sont échangé des propos très durs.
« Je me serais attendu à ce que la chef de l’opposition officielle, dans les circonstances, essaie de s’élever un peu au-dessus de la partisanerie; à la place, elle choisit de creuser son trou, de porter le carré rouge », a tonné le premier ministre Jean Charest.
« Le premier ministre porte le carré de la honte, a rétorqué Pauline Marois. Il a laissé traîner les dossiers de la corruption. Il n’a plus aucune autorité morale. Il n’est pas capable de dire au maire de Mascouche de quitter son poste. Il n’arrive pas à dénoncer le maire de Laval. Il n’arrive pas à sortir le Québec d’une crise sans précédent. »
La chef péquiste avait auparavant imploré le premier ministre de ne pas adopter la ligne dure envers les étudiants. « Je dis au premier ministre, arrêtez de jouer aux gros bras, vous foncez droit dans un mur, il n’y a pas d’autres solutions que la discussion et la négociation », a plaidé Mme Marois.