Lola: Québec défend sa spécificité et la liberté des conjoints

La Presse Canadienne
2011-09-06 16:14:00
Québec conteste devant le plus haut tribunal du pays la décision de la Cour d'appel du Québec qui avait attribué à Lola le droit de réclamer une pension alimentaire d'Éric, son ex-conjoint de fait millionnaire.
La cause a une incidence majeure puisqu'elle a un impact sur toutes les unions de fait au Québec, la seule province canadienne qui, en vertu de son Code civil, refuse ce droit aux conjoints de fait.
Le ministre a indiqué que le Québec a pleinement compétence pour légiférer dans le domaine et qu'il s'en est prévalu pas moins de cinq fois depuis 1980, toujours en refusant d'imposer les mêmes obligations aux conjoints de fait qu'aux couples mariés.
Le ministre a rappelé que le Code civil est une des "spécificités" reconnues du Québec et le distingue des autres provinces.
"(Le législateur québécois) n'est aucunement tenu de suivre les orientations des autres provinces de common law qui ont choisi d'assujettir les conjoints de fait à l'obligation alimentaire", a défendu le ministre en conférence de presse, en s'abstenant de commenter plus amplement parce que la cause est devant la cour.
Il a aussi rappelé que depuis 1980, le gouvernement a révisé à cinq reprises le droit de la famille et a choisi, après consultation, de respecter la "marge de manoeuvre" des conjoints de fait, "leur liberté contractuelle" et "l'autonomie des volontés".
Selon lui, les partenaires qui veulent s'unir ont plusieurs choix et il faut les préserver: assujettir l'union de fait aux mêmes règles que le mariage réduit de fait les choix des conjoints.
"L'objectif du législateur est, et a toujours été, de respecter la liberté de choix de chaque personne de choisir son mode d'union et, le cas échéant, de s'assujettir ou non aux conséquences juridiques du mariage."
Il a d'ailleurs indiqué que les conjoints de fait qui veulent davantage de protection peuvent choisir une convention de fait ou une union civile.
Enfin, le ministre a affirmé que la position du gouvernement correspond à un "consensus social".
La Cour d'appel avait jugé que l'article du Code civil du Québec portant sur l'obligation alimentaire est discriminatoire envers les conjoints de fait parce qu'il les prive d'un droit qui est garanti aux couples mariés et ceux en union civile.
Le tribunal avait donné un an au gouvernement du Québec pour revoir l'article 585 du Code civil mais, tout comme la décision, le délai ne s'applique plus et c'est plutôt la décision du plus haut tribunal qui dictera l'échéancier.
Si le jugement devait être confirmé, le droit familial et matrimonial canadien dans son ensemble ne conserverait plus qu'une différence majeure entre des gens mariés et des conjoints de fait, soit le partage du patrimoine familial.
Lola - et, de ce fait, le reste des conjoints de fait québécois _n'avait en effet pas obtenu le droit au partage du patrimoine familial, la Cour suprême ayant déjà déterminé dans une autre cause que ce droit ne s'acquiert qu'avec le mariage.
Lola et Éric sont des noms fictifs, leur identité étant gardée confidentielle par les tribunaux afin de protéger leurs enfants.
Berthe
il y a 13 ansJ'espère, que cette fois-ci, la cour suprême ne se fera pas endormir par la très divertissante et talentueuse Me Goldwater, comme ce fut la cas en cour d'appel. Comment des gens intelligents comme les juristes siégeant à la cour d'appel, ont pu appuyer leur raisonnement sur la notion d 'omission' du législateur d'inclure les conjoints de fait à l'article créant l'obligation alimentaire,alors que l'on sait tous qu'il ne s'agit pas d'omission, constitue le mystère du siècle! Sans l'ombre d'un doute, Me Goldwater est une magicienne!
Anonyme
il y a 13 ans> J'espère, que cette fois-ci, la cour suprême ne se fera pas endormir par la très divertissante et talentueuse Me Goldwater, comme ce fut la cas en cour d'appel. Comment des gens intelligents comme les juristes siégeant à la cour d'appel, ont pu appuyer leur raisonnement sur la notion d 'omission' du législateur d'inclure les conjoints de fait à l'article créant l'obligation alimentaire,alors que l'on sait tous qu'il ne s'agit pas d'omission, constitue le mystère du siècle! Sans l'ombre d'un doute, Me Goldwater est une magicienne!
Très bien dit!
PFS
il y a 13 ansPourquoi ne pas utiliser la clause dérogatoire de la Charte?
Cela forcerait les parlementaires à en discuter à tous les 5 ans (renouvellement de la clause ). On s'assurerait ainsi que ce choix sociétal important soit fait par nos députés à Québec et non par 9 juges non-élus à Ottawa. Pas mal plus démocratique, non?
GBS
il y a 13 ansLa démocratie est garantie par un judiciaire indépendant.
La constitution, et la charte, existent pour limiter la démocratie.
Cette limite est essentielle parce que la population, dans son ensemble et comme groupe, est une masse imbécile qui approuve des conneries passagères selon ce que des animateurs de radio incultes peuvent vomir comme opinion.
Alors, "plus démocratique" ne veut pas dire "mieux".
Quiconque attache de l'importance aux droits fondamentaux va songer à utiliser la clause nonobstant qu'en dernier recours.
Avocat
il y a 13 ansDonc Me Fournier concède que c'est discriminatoire. Il ne fait que prier la CSC de maintenir cette discrimination qu'il juge soutenable. En gros, on a le droit de discriminer parce qu'on a voté pour le faire.
Autrement formulé:
Notre assemblée nationale a voté une loi discriminante. La discrimination doit être maintenue parce qu'elle est votée démocratiquement. Exit le pouvoir de surveillance constitutionnel des tribunaux supérieurs, l'assemblée nationale est souveraine parce que des élus y siègent.
Corollaire:
Les seules dispositions discriminatoires que la Cour suprême aurait le pouvoir de réformer sont celles implémentées par des despotes canadiens. Par contre, la CSC doit avoir un devoir de réserve envers toutes les dispositions discriminatoires votées démocratiquement
Je renverrais Me Fournier refaire son cours de Constitutionnel 101.
Avocat
il y a 13 ansGoldwater ou pas, et peu importe le peu de respect dont certains lui font preuve, c'est tout de même Marie-France Bich qui a signé l'arrêt. Soutenir qu'une juriste d'un tel niveau puisse être "endormie" par les acrobaties d'une consœur... c'est quand même fort. En revanche - et je le tiens de confrères qui étaient présents.
Moi
il y a 13 ans> Goldwater ou pas, et peu importe le peu de respect dont certains lui font preuve, c'est tout de même Marie-France Bich qui a signé l'arrêt. Soutenir qu'une juriste d'un tel niveau puisse être "endormie" par les acrobaties d'une consœur... c'est quand même fort. En revanche - et je le tiens de confrères qui étaient présents.
Pas Bich, mais Dutil.
Et quant à Goldwater, m'est d'avis que c'est plutôt Pratte qui a plaidé la constitutionnalité. Et en CSC, ça ne sera seulement que lui. Donc svp arretez avec Goldwater.
Anonyme
il y a 13 ansProblème de Charte ? À ce compte là, les dispositions du Code civil concernant le contrat de location sont discriminatoires car elles accordent aux locataires des droits dont sont privés ceux qui ne sont pas locataires. Plus généralement, notre Code civil est discriminatoire car il prive les québécois des mêmes droits que les canadiens des provinces de common law. Au diable la liberté de contracter et la différence.
Anonyme
il y a 13 ansBonne Chance devant la CSC....il ne faut pas oublier que c'est cette même Cour qui en est venue à la conclusion qu'une femme pouvait revenir sur son consentement si les faits pour lesquels elle a consentis se produisent durant une période d'inconscience...alors je vois très bien la CSC décider dans le même sens que la CA pour "épargner des souffrances à une femme". Car se sont ces "batards", ces "hommes qui sont plus attachés à leur portefeuille qu’à leurs sentiments" qui leur refusent le mariage, elles n'ont rien choisi....sauf le batard en question :)
GBS
il y a 13 ans>Il ne fait que prier la CSC de maintenir cette discrimination qu'il juge soutenable.
Nos lois sont remplies de "discrimination".
Par exemple, seules les personnes qui sont pauvres et sans emploi peuvent recevoir du B.S.
Moi, je n'y ai pas droit.
DISCRIMINATION!
Le mariage, au Québec, n'est pas un état de fait, mais un contrat volontaire entre personnes. C'est tout à fait louable de donner des options, et c'est même au nom de la liberté qu'on permet à un couple de vivre ensemble, sans être mariés s'ils ne le désirent pas.
>c'est cette même Cour qui en est venue à la conclusion qu'une femme pouvait revenir sur son consentement
Vous êtes bouché, et dans l'erreur. Elle a dit qu'un consentement préalable n'est pas un consentement, si elle n'est pas en mesure de consentir au moment où on commet l'acte.
C'était une technicalité logique inévitable. Pas une gifle contre les hommes.
De grâce, n'allez pas grimper sur le pont Champlain.
Anonyme
il y a 13 ans> >Il ne fait que prier la CSC de maintenir cette discrimination qu'il juge soutenable.
>
> Nos lois sont remplies de "discrimination".
>
> Par exemple, seules les personnes qui sont pauvres et sans emploi peuvent recevoir du B.S.
>
> Moi, je n'y ai pas droit.
>
> DISCRIMINATION!
>
> Le mariage, au Québec, n'est pas un état de fait, mais un contrat volontaire entre personnes. C'est tout à fait louable de donner des options, et c'est même au nom de la liberté qu'on permet à un couple de vivre ensemble, sans être mariés s'ils ne le désirent pas.
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> >c'est cette même Cour qui en est venue à la conclusion qu'une femme pouvait revenir sur son consentement
>
> Vous êtes bouché, et dans l'erreur. Elle a dit qu'un consentement préalable n'est pas un consentement, si elle n'est pas en mesure de consentir au moment où on commet l'acte.
>
> C'était une technicalité logique inévitable. Pas une gifle contre les hommes.
>
> De grâce, n'allez pas grimper sur le pont Champlain.
Merci de votre sollicitude mais ce n'était pas nécessaire...je suis loin de là....et pas bouché non plus...vous omettez le reste de ma phrase : "si les faits pour lesquels elle a consentis se produisent durant une période d'inconscience"...ce qui revient à dire que le consentement préalable n'est pas un consentement, si on n'est pas en mesure de consentir au moment où l'acte est commis. Que le consentement soit préalable ou non....il s'agit quand même d'un consentement...non ?
>C'était une technicalité logique inévitable. Pas une gifle contre les hommes.
Si inévitable soit-elle....elle n'est apparue qu'en 2011...je ne peux croire qu'aucune femme n'avait vécu cette situation avant...
Et je ne le vois pas comme un gifle contre les hommes...quoique je ne voudrais pas être dans les souliers du gars qui est maintenant un "violeur" aux yeux du monde...
Je ne suis pas sexiste...au contraire...je trouve même qu'on infantilise trop souvent la femme comme si elle ne pouvait prendre de décisions....exactement comme le cas Lola...
Anonyme
il y a 13 ans...et j'espère que vous aviez remarqué le cynisme dans mon 1er commentaire...j'espère vraiment qu'il en sera autrement...mais j'ai des doutes...
L'analyste
il y a 13 ansla très grande majorité des pays/provinces/états civilisés reconnaissent le droit à la pension alimentaire entre ex-conjoints non-mariés...
T.M.
il y a 13 ans> la très grande majorité des pays/provinces/états civilisés reconnaissent le droit à la pension alimentaire entre ex-conjoints non-mariés...
Si pour vous civilisation est synonyme d'intrusion étatique dans les choix contractuels d'adultes majeurs et vaccinés, alors oui, j'abonde dans le même sens.
GBS
il y a 13 ans>Que le consentement soit préalable ou non....il s'agit quand même d'un consentement...non ?
Justement, non. Légalement, il y a des cas où le consentement doit être présent lors de l'acte.
La sémentique n'est pas du droit.
>...je trouve même qu'on infantilise trop souvent la femme comme si elle ne pouvait prendre de décisions....exactement comme le cas Lola...
Je ne vois pas le rapport avec Lola. Elle plaide que la Loi devrait la considérer comme l'épouse d'Éric quand il s'agit d'accorder une pension.
Elle n'est pas plus infantilisée que n'importe quel conjoint marié qui demande une pension.
La seule question est de savoir si après 3 ans, un couple a les mêmes devoirs et obligations que s'ils avaient fait le choix conscient de se marier.
Pour ce qui est de la cause de la CSC, on sait tous que la madame était antipathique.
Il reste qu'on a pas le droit d'avoir du sexe avec une personne incapable d'y consentir, même quand c'est une connasse.
GBS
il y a 13 ans*sémantique...