N'allez pas en droit !

Caroline Haney
2010-07-23 08:30:00
Bonjour,
Je souhaite entreprendre des études en droit. Cependant, je constate, à la lecture des articles de vos collègues, que plusieurs boîtes d'avocats ne gardent pas leurs stagiaires.
Je me pose donc des questions sur les perspectives de la profession d'avocat dans les grandes firmes et je me demande s'il n'y a pas trop de diplômés pour les besoins du marchés ?
Merci d'avance
Réponse
Bonjour cher lecteur,
Vous comptez entreprendre des études en droit et je vous félicite de vous poser cette question avant de vous lancer dans cette voie.
Vous allez investir beaucoup dans vos études: ressources, temps et efforts.
Vous allez devoir travailler fort pour vous classer parmi les premiers de votre promotion si vous souhaitez décrocher un stage dans les grandes firmes.
Le jeu en vaut-il la chandelle? Est-ce que votre "investissement" vous rapportera gros?
Pas nécessairement...
Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Le recrutement des stagiaires, communément appelé la "course aux stages", se fait à l'université, soit quelques années avant le début de votre stage.
Les cabinets essaient donc de déterminer des années à l'avance quels seront leurs besoins dans le futur pour des avocats fraîchement assermentés.
C'est une estimée, une approximation.
Beaucoup de choses peuvent se produire d'ici votre assermentation et qui auront un impact direct sur les perspectives d'embauche: crise économique, fusion du bureau, perte de clients, érosion de la part de marché etc.
Le fait d'être retenu ou non après le stage ne dépend donc pas seulement de "votre investissement", de la qualité de votre dossier académique ou de votre performance au travail.
Il n'y a pas de garantie.
On le constate cette année, ce n'est pas la première fois que ça arrive, et comme l'histoire a tendance à se répéter, vous me suivez...
Certes, certains bureaux offrent un "emploi garanti" après le stage.
Il s'agit en fait d'un contrat de 6 mois ou 12 mois après le stage.
On reporte donc un peu "l'échéance", ce qui permettra de prendre un peu d'expérience avant de la lancer dans une recherche d'emploi.
Conclusion: n'allez pas en droit pour la perspective d'un emploi garanti.
Allez en droit si cette profession vous attire et que vous être prêt à prendre le risque d'avoir un emploi ou non, malgré tous vos efforts.
Au plaisir.
Caroline Haney
La Question Carrière
Chaque semaine, tour à tour, les recruteurs juridiques Caroline Haney et Jean-François Théorêt répondent à une question posée par vous chers lecteurs.
La Question Carrière de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes du moment qu’elles concernent votre carrière de juriste.
DSG
il y a 15 ansThere’s nothing new about this low retention rate. It’s been the name of the game for years. Firms will throw twenty darts at the dartboard, hoping that one lands on the bull’s-eye.
And you will find that those with strong academic records are usually the first to collapse. In the real world, you won’t have the luxury to lock yourself up in your den, close the blinds and review your jurisprudence for an entire weekend. I’ve seen many book-smart, honours badge wearing brats get the deer in the headlights look the first time they are asked to think on their feet.
But don’t despair, dear reader. If ever you find that you just don’t got the machismo to cut it as a lawyer, there are always less prestigious jobs where your diploma can come in handy, i.e. librarian, real-estate agent, cop, mall security, car salesmen, legal recruiter etc.
Anonyme
il y a 15 ans> There’s nothing new about this low retention rate. It’s been the name of the game for years. Firms will throw twenty darts at the dartboard, hoping that one lands on the bull’s-eye.
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> And you will find that those with strong academic records are usually the first to collapse. In the real world, you won’t have the luxury to lock yourself up in your den, close the blinds and review your jurisprudence for an entire weekend. I’ve seen many book-smart, honours badge wearing brats get the deer in the headlights look the first time they are asked to think on their feet.
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> But don’t despair, dear reader. If ever you find that you just don’t got the machismo to cut it as a lawyer, there are always less prestigious jobs where your diploma can come in handy, i.e. librarian, real-estate agent, cop, mall security, car salesmen, legal recruiter etc.
Amen to that. I can beat any 4.0 GPA any time of the week, twice on sundays.
Anonyme
il y a 15 ans>Conclusion: n'allez pas en droit pour la perspective d'un emploi garanti.
Je ne suis pas d'accord avec cette phrase. Oui il y a beaucoup (peut-être trop) d'avocats qui graduent chaque année, cependant il ne faut pas non plus arrivez à une telle conclusion simplement parce que quelques grands bureaux d'avocats en retiennent pas leurs stagiaires tel qu'ils le présentent sur leur site internet. Après, il y a tout de même autre chose que les grands bureaux de Montréal...
Anonyme
il y a 15 ans> >Conclusion: n'allez pas en droit pour la perspective d'un emploi garanti.
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> Je ne suis pas d'accord avec cette phrase. Oui il y a beaucoup (peut-être trop) d'avocats qui graduent chaque année, cependant il ne faut pas non plus arrivez à une telle conclusion simplement parce que quelques grands bureaux d'avocats en retiennent pas leurs stagiaires tel qu'ils le présentent sur leur site internet. Après, il y a tout de même autre chose que les grands bureaux de Montréal...
Tellement vrai, Mme Haney semble faire la même erreur que les autres: ne considérer que les grands bureaux! On trouve encore du travail dans la profession juridique (et plus facilement que dans les autres professions), il faut juste bosser pour que les clients nous fassent confiance en tant que jeunes avocats car même s'il y a assez de travail pour vous occuper au sein du cabinet qui vous prend, il faut aussi prouver que vous n'êtes pas là pour jouer les poussins attendant maman oiseau pour se faire nourrir.
Me2
il y a 15 ans> > >Conclusion: n'allez pas en droit pour la perspective d'un emploi garanti.
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> > Je ne suis pas d'accord avec cette phrase. Oui il y a beaucoup (peut-être trop) d'avocats qui graduent chaque année, cependant il ne faut pas non plus arrivez à une telle conclusion simplement parce que quelques grands bureaux d'avocats en retiennent pas leurs stagiaires tel qu'ils le présentent sur leur site internet. Après, il y a tout de même autre chose que les grands bureaux de Montréal...
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> Tellement vrai, Mme Haney semble faire la même erreur que les autres: ne considérer que les grands bureaux! On trouve encore du travail dans la profession juridique (et plus facilement que dans les autres professions), il faut juste bosser pour que les clients nous fassent confiance en tant que jeunes avocats car même s'il y a assez de travail pour vous occuper au sein du cabinet qui vous prend, il faut aussi prouver que vous n'êtes pas là pour jouer les poussins attendant maman oiseau pour se faire nourrir.
En effet, il y autre chose que les grands bureaux par contre, si vous lisez bien la question on demande quelle est la perspective dans les "grandes firmes". Elle ne fait que répondre à la question.
Anonyme
il y a 15 ans> En effet, il y autre chose que les grands bureaux par contre, si vous lisez bien la question on demande quelle est la perspective dans les "grandes firmes". Elle ne fait que répondre à la question.
Je suis absolument d'accord avec vous. La question portait sur les grands bureaux. Toutefois, la personne qui pose la question l'avoue: il ne connait rien au recrutement juridique et il aurait été bienvenue de la part de Mme Haney de lui offrir une vue d'ensemble de la profession. Cela aurait été profitable à son interlocuteur et aux autres personnes qui se questionnent sur la profession. Voici un exemple:
Q : J'ai appris au cours des derniers jours qu'il était fort dispendieux de se déplacer à Québec en hélicoptère, pourriez vous me confirmer la rumeur?
R (type Haney): Oui c'est vrai, c'est très cher.
R alternative: Oui c'est exact. Mais le transport par hélico n'est qu'un moyen parmi tant d'autres et est d'ailleurs très peu utilisé. Il existe des solutions bien moins dispendieuses et beaucoup plus répandues comme l'auto ou le bus.
Anonyme
il y a 15 ans«Conclusion: n'allez pas en droit pour la perspective d'un emploi garanti.»
Des emplois garantis ? Tous nos choix comportent un risque.
Les billets des recruteurs juridiques sur Droit-Inc. manquent carrément de substance et de faits pour appuyer leurs propos; on semble se baser sur des potins du monde juridique plutôt que sur des statistiques réelles, bien que je sois d'accord qu'il y ait beaucoup d'avocats au sein de l'Ordre, cela ne signifie pas que le marché est saturé pour autant.
Quand on veut, on peut.
Autrement, je suis d'accord avec le commentaire précédent: la planète est plus vaste que Montréal et les emplois ne se limitent pas aux grands bureaux.
Anonyme
il y a 15 ansPeu importe la profession, l'entrée sur le marché du travail n'est pas une chose facile. Par contre, je crois que le droit ouvre bien des portes, outre le fait d'être avocat. À mon avis, c'est une erreur d'éviter de faire des études dans le domaine qui nous intéresse de peur de ne pas avoir de travail après un stage. Quoi qu'il en soit,et malgré les propos sombres de certaines personnes sur ce site, je crois que le droit ouvre à des perspectives d'emplois très intéressantes et parmis les plus rémunératrices du marché du travail.
GBS
il y a 15 ans>À mon avis, c'est une erreur d'éviter de faire des études dans le domaine qui nous intéresse de peur de ne pas avoir de travail après un stage.
Au contraire, je trouve ça sage et responsable, de vérifier à quoi va ressembler la pratique après les études.
Me
il y a 15 ansMe Haney, il aurait été grandement souhaitable de lui mentionner que la fameuse "course aux stages" ne couvre même pas 20% des emplois disponibles...
Me
il y a 15 ansEncore une preuve que les recruteurs n'ont absolument aucune connaissance du marché de l'emploi en droit.
Ils ne connaissent que le marché de l'emploi dans leur club restreint de 25 ou 30 employeurs.
Me Haney aurait dû décliner de répondre.
Anonyme
il y a 15 ansBCF dit boujour à Caroline Haney !
Anonyme
il y a 15 ansChaque année depuis 1992, Jobboom publie les Carrières du droit, magazine qui fait le point sur la profession. Il publie une liste d'endroits où il est possible de réaliser son stage, notamment à l'extérieur des grands cabinets. Le lectorat ciblé: les étudiants.
L'éditeur publie des magazines similaires dans d'autres professions.
Pour en savoir plus, allez dans les bibliothèques universitaires, la Bibliothèque nationale, possiblement celle de votre municipalité ou http://fr.canoe.ca/publications/editions/librairie/
P.S. Je ne reçois aucune ristourne sur la vente de ces magazines! ;-)
Anonyme
il y a 15 ansEffectivement, il s'agit d'une réponse restreinte qui fait abstraction du fait qu'il y a beaucoup plus que les grands bureaux dans cette profession. Ceux-ci n'engagent, en fin de compte, qu'une mince portion des avocats qui graduent chaque année. Il y a nombre autres endroits où trouver un stage (petits & moyens cabinets, organismes gouvernementaux, entreprises, organismes à but non lucratif, etc.) et cela est tout aussi vrai pour les emplois à la suite du stage. Par ailleurs, la profession me semble néanmoins saturée, la recherche d'emploi est longue et ardue, d'autant plus si son profil détonne un peu de l'usuel profil de l'avocat de cabinet. Avec toutes ces histoires de stagiaires largués inutilement montées en épingle, il est peut-être le temps pour ce nombre limité de cabinets qui font la course aux stages, d'engager leur stagiaire pendant l'année de l'école du barreau plutôt qu'en deuxième année de droit. Cessons de se conter des histoires, ne pas se trouver un stage pendant la course aux stages ne veut pas dire que l'on n'en trouvera pas un le temps venu. Mme Haney souligne avec justesse, cependant, qu'il faut aller en droit si cela nous intéresse, non pour un poste.
Zumo de Naranja
il y a 15 ans> Avec toutes ces histoires de stagiaires largués inutilement montées en épingle, il est peut-être le temps pour ce nombre limité de cabinets qui font la course aux stages, d'engager leur stagiaire pendant l'année de l'école du barreau plutôt qu'en deuxième année de droit. Cessons de se conter des histoires, ne pas se trouver un stage pendant la course aux stages ne veut pas dire que l'on n'en trouvera pas un le temps venu.
D'autant que si la formule du recrutement à 2 ans n'est pas parfaitement convaincante pour les grands bureaux à l'heure actuelle, c'est carrément imbécile pour les petits. Je n'ai jamais compris comment un bureau de moins de 30 ou 40 avocats (j'aurais pu aller au-delà) pouvait sincèrement recruter des étudiants de 2ème année. Ils ne vont manifestement pas recruter le cream of the crop que les plus gros s'arrachent et ils s'imposent un nombre fixe de stagiaires dans une optique de deux ans. Ils se privent en plus d'excellents candidats qui ne se sont pas encore décidés pour un type de pratique en particulier et c'est là qu'ils pourraient faire la différence en recrutant ces candidats "cachés" qui se manifesteraient à la fin de leur barreau.
Quand je constate la vulgarité (visuelle du moins, je ne leur adresse pas la parole.) de certains stagiaires de ces cabinets je ne veux pas croire qu'ils étaient vraiment "choisis" au cours de la course mais plutôt subis. Je me souviens par exemple d'avoir été aveuglé par une stagiaire à la teinture orange des plus chimiques; j'ose espérer qu'ils l'ont un peu recadrée depuis.
Me
il y a 15 ansOuais, il y a de l'emploi à l'extérieur des grands buraux, mon oeil. Peut-être pour qqn qui est prêt à travailler au salaire minimum 24/7 à défendre des tickets mais autrement, mon expérience me démontre que le marché est sur-saturé et que l'emploi en firme ou en entreprise au Québec est pratiquement nul pour les jeunes de moins de 5 ans d'expérience.