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Plaider derrière un voile

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Daphnée Hacker-B.

2012-11-02 10:15:00

En Arabie saoudite, les femmes ne possèdent pas le droit de conduire, ni celui de voter ou d’ouvrir un compte en banque … mais elles auront désormais le droit de plaider!
Laura Paddison du Guardian
Laura Paddison du Guardian
Les avocates de la République islamique d'Arabie saoudite sont désormais autorisées à plaider devant les tribunaux selon une directive du ministère de la Justice.

Ceci représente une étape importante dans la très lente ascension du pays vers l’équité des sexes. En théorie, les avocates jouiront des mêmes droits professionnels que leurs homologues masculins : accès à la salle d’audience, droit de posséder leur propre bureau et de représenter des clients du sexe opposé.

En pratique, il se peut que les choses ne se déroulent pas aussi facilement. C’est du moins ce que pense Laura Paddison, qu’on peut lire dans le Guardian.

Comme elle le rappelle, la majorité des grands cabinets internationaux ont afflué en Arabie saoudite au cours des années passées pour profiter des occasions multiples qu’offre le royaume du pétrole. Ces firmes font ainsi des affaires en or dans un endroit où leurs employés de sexe féminin sont loin d’être les bienvenues.

Même si la nouvelle règlementation leur permet d’exercer pleinement leur fonction, les avocates doivent avoir une autorisation de leur mari ou d’un tuteur en plus de trois ans d’expérience dans un cabinet.

Rôle-clé des firmes occidentales?

Perves Akhtar, associé directeur général de Freshfields
Perves Akhtar, associé directeur général de Freshfields
Est-ce que les cabinets occidentaux situés pourront sérieusement aider les femmes à faire leur place en cours? Selon l’associé directeur régional de Freshfields au Moyen-Orient, Perves Akhtar, la diversité au travail est un impératif qui est pris avec un grand sérieux. Le bureau multiplie les initiatives pour aider les femmes dans leur réussite, ajoute-t-il, rappelant au passage que deux jeunes stagiaires viennent d’être embauchées.

En attendant de voir des résultats concrets, les Saoudiennes demeurent optimistes.

« C'est une décision qu'on attendait depuis longtemps, s'est félicitée Mona Belabid, nouvellement diplômée. Nous avions lancé une campagne en 2011 pour le droit de plaider et c'est bien que cette campagne ait porté ses fruits », a-t-elle déclaré à l'AFP.

Selon elle, de nombreuses avocates sont actuellement en stage pour pouvoir plaider. « Leurs efforts n'ont pas été vains », a-t-elle dit.

Selon une étude menée par Oxford Strategic Consulting, 60% des Saoudiennes détiennent un diplôme universitaire, mais la grande majorité d’entre elles demeurent femmes au foyer, ne représentant que 15% de la main-d’œuvre.
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