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Propos racistes : Richard Pound dans l’embarras

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L'équipe Droit-Inc

2008-10-20 09:30:00

Le Chef régional du Québec de l'Assemblée des Premières Nations, Ghislain Picard, a exigé vendredi des sanctions sévères contre Richard Pound pour les propos racistes qu'il aurait tenus envers les peuples amérindiens.
Rappelons-le, le 9 août dernier, Richard Pound a déclaré en entrevue au quotidien La Presse: "Il ne faut pas oublier qu'il y a 400 ans, le Canada était un pays de sauvages, avec à peine 10 000 habitants d'ascendance européenne, alors qu'en Chine, on parle d'une civilisation de 5 000 ans." C’est cela qui a mis le feu aux poudres.

"Il est absolument inacceptable que ce genre de propos soient tenus, encore aujourd'hui. Je pensais que la vision raciste des Indiens sauvages de l'Amérique était disparue. Il est triste de
constater qu'elle existe toujours", a déclaré le Chef Ghislain Picard.

"Contrairement à ce qu'affirme Richard Pound, les Premières Nations du Québec sont issues de grandes sociétés qui occupent le territoire du Québec depuis plus de 5 000 ans. Avant l'arrivée de Christophe Colomb, l'Amérique était habitée par des nations vivant en sociétés organisées. Nous n'étions pas en troupeaux", précise Ghislain Picard.

L'ex-vice-président du CIO et associé chez Stikeman Elliott s’est défendu en entrevue à Radio-Canada d'avoir exprimé des propos racistes. Il a rappelé qu'il faut replacer le terme « sauvages » dans son contexte historique.

« Je parlais d'une période d'il y a 400 ans. C'était une expression utilisée à l'époque par les jésuites, par exemple. Ma déclaration n'était pas raciste », a-t-il soutenu.

Démission demandée

Pour l'APNQL, ce type de propos doit être dénoncé et son auteur sévèrement blâmé. Elle appuie donc pleinement la plainte déposée au CIO par l'organisme Terres en Vues et affirme que de seules excuses ne seraient pas suffisantes.

Ghislain Picard annonce que l'APNQL demandera officiellement à l'Université McGill de sanctionner sévèrement Richard Pound qui occupe présentement le poste de Chancelier de cette importante institution d'enseignement.

"M. Pound devrait lui-même constater la grossièreté de ses propos et offrir sa démission", de conclure le Chef Picard.

Déclaration de McGill à propos de commentaires émis par le chancelier Pound

Hier, l’Université McGill a émis le communiqué suivant :

« Le vendredi 17 octobre, l’Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador a exprimé son mécontentement face à des propos attribués à Richard Pound, chancelier de l’Université McGill, dans le cadre d’une entrevue accordée en français à Agnès Gruda, de La Presse, à Pékin. L’article de Mme Gruda a été publié le 9 août 2008.

M. Pound a été interviewé à titre de membre du Comité international olympique.

À titre de chancelier de l’Université McGill depuis 1999, M. Pound est un membre estimé de la communauté de McGill. Outre notre institution, son travail consacré à diverses causes au cours des 40 dernières années est bien connu.

M. Pound a émis ces propos à titre personnel et non pas en tant que représentant de l’Université McGill.

Évidemment, l’Université ne peut commenter en son nom sur cette question et tient à exprimer son désaccord avec les propos qui lui sont attribués dans l’article paru le 9 août.

-- Dr Robert Rabinovitch, président du Conseil des gouverneurs de l’Université McGill »
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1 commentaire
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    Manque de tact certain...
    Si monsieur Pound serait un politicien nous ne lui pardonnerions pas mais comme c'est à titre personnel qu'il parlait et qu'il voulait simplement mettre en évidence la courte durée d'existence des nations immigrées d'Europe (français et anglais blancs arrivés en Amérique il y 400 ans) versus les millénaires d'existence du peuple chinois, je ne crois pas que le motif en étais un mesquin de descendre les Premières Nations. Par contre comme tout citadin ignorant de son propre pays, il n'aurait pas parlé ainsi s'il aurait un tant soit peu voyagé en dehors des territoires occupés par des non-autochtones.
    Peu de gens ne nous connaissent et ils parlent à travers leur chapeau, c'est ça le problème. Alors j'invite M. Pound à venir sur nos réserves pour une partie de chasse et pêche et je suis certaine qu'après cette expérience il dira qu'il ne connaît pas son propre pays ainsi que les peuples qui le constituent.

    M. Pound, je vous pardonne!

    D'une Canadienne-Amérindienne et fière de l'être

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