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Shell refuse de payer une prime à des femmes enceintes

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Agence Qmi

2010-12-22 08:30:00

La multinationale Shell refuse de payer une prime de 15 000 $ à six travailleurs, dont trois femmes en congé de maternité et à l’emploi de la pétrolière jusqu’à sa fermeture, a appris la Chaîne Argent.
Rappelons-le, les activités de raffinage de ses installations de Montréal-Est sont arrêtées depuis le mois d’octobre.

Selon des documents consultés, Shell a envoyé un courriel en avril promettant une prime de rétention à ses employés du secteur «opérations». A cette époque, la multinationale avait déjà annoncé sa conversion en terminal et les employés étaient tentés d’aller voir ailleurs pour se trouver un emploi. La pétrolière devait donc réagir afin de garder ses employés en vue de préparer la fermeture.

«En vertu de ce programme (en vigueur à partir du 23 avril), nous remettrons une prime de 15 000 $ à chaque membre du personnel d’opérations employé par la raffinerie de façon continue jusqu’au 30 novembre 2010», était-il indiqué dans la communication signée par le directeur de l’usine Christian Houle.

Une lettre d’entente avait par la suite été signée par Shell et le syndicat des employés le 7 mai 2010. Dans celle-ci, il était inscrit que ce programme avait pour objectif de «retenir un nombre maximum d’employés».

Le syndicat fulmine

Cette promesse de Shell n’a toutefois pas été tenue, affirme le syndicat. Près d’un mois après la fermeture définitive, six employés qui étaient en congé de maternité ou de maladie durant cette période mais toujours à l’emploi du secteur des opérations n’ont pas reçu la prime et ne la toucheront pas.

Selon le syndicat des employés, Shell a changé les règles en cours de route affirmant qu’il fallait finalement avoir travaillé au moins une journée durant cette période.

«J’ai beaucoup de misère avec une multinationale qui change ses façons de faire à la dernière minute. On m’avait promis que les gens en congé de maternité et de maladie allaient être inclus dans le programme. On ne frappe pas sur des employés qui sont déjà à terre», fulmine le président du syndicat Jean-Claude Rocheleau.

Une employée touchée Stéphanie Barrette qui a été à l’emploi de Shell durant neuf ans fait partie des malheureuses. Elle était en congé de maternité depuis le 7 avril jusqu’à la fermeture.

 Stéphanie Barrette qui a été à l’emploi de Shell durant neuf ans fait partie des malheureuses. (Photo: Agence QMI)
Stéphanie Barrette qui a été à l’emploi de Shell durant neuf ans fait partie des malheureuses. (Photo: Agence QMI)
«J’avais demandé à mes superviseurs et patrons si j’allais pouvoir toucher la prime. On m’a dit : oui Stéphanie, pas de problème, ne t’inquiète pas. Mais lorsque j’ai demandé aux ressources humaines il y a quelques jours, on m’a finalement dit que je ne la recevrais pas», a-t-elle souligné en entrevue avec Argent.

Mme Barrette affirme qu’elle a demandé de rentrer deux semaines avant la fermeture afin de s’assurer de toucher cette prime qui allait lui permettre de pallier à la perte de son emploi. On lui a dit de «rester à la maison» car elle allait toucher le boni.

Un expert croit que Shell devrait payer

Selon un expert du marché du travail, les six employés auraient dû recevoir la prime en vertu des documents qui ont été remis aux employés et la lettre d’entente.

«À mon avis et à partir du moment où on est employé, on devrait avoir droit à ces bonis. Ce n’est pas parce qu’une personne est en congé de paternité ou de maternité qu’elle n’est plus à l’emploi de Shell», a affirmé un avocat du droit du travail Alain Lecours (photo).

Environ 200 travailleurs ont reçu la prime de Shell il y a quelques jours. Contacté par Argent, la pétrolière n’a pas rappelé, pour donner sa version des faits.
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