Tempête à Hampstead

Motifs ? Certains membres du Conseil - majoritairement anglophone - lui reprochent son amitié avec le maire de la ville, William Steinberg, et son récent soutien à la candidate à la mairie de Montréal, Louise Harel, connue pour être l’architecte des fusions municipales.

Me Grey a été sauvé par le véto du maire.

L’affaire ne date pas d’hier. Déjà en 2007, le maire avait usé de son pouvoir de véto pour maintenir son ami avocat sur le dossier.

La position du maire

William Steinberg a reçu Droit-Inc en entrevue pour s’expliquer. Déjà, pas de faux-semblants, il confirme : « Me Grey est un ami, je le connais depuis près de 40 ans. En quoi, cela le rend-il incompétent pour représenter la ville que j’administre ? » La problématique est posée.

Hampstead ne procède pas par appels d’offres pour l’attribution de ses dossiers à un cabinet d’avocat. Les membres du Conseil passent en revue les firmes susceptibles de correspondre aux besoins de la ville et proposent celles retenues au vote du Conseil municipal.

C’est comme cela que Me Grey a été choisi en 2007 pour représenter Hampstead dans l’affaire de l’enclos pour chiens. M. Steinberg précise que Me Grey n’a jamais été présenté pour être le principal conseil de la ville, « pas parce qu’il n’en a pas les compétences, mais pour éviter une apparence d’inapproprié ».

Le principal avocat de la ville est Me Yvon Denault, associé chez Bélanger Sauvé. « C’est un des meilleurs en droit de la municipalité, et je vous le dit tout net, ce n’est pas un ami !!! » précise le maire. M. Steinberg reconnait que proposer Me Grey au vote du Conseil municipal s’était s’attirer facilement la critique. Néanmoins, il l’a fait pour « ne pas priver la ville d’un excellent avocat. Cela n’avait pas de sens ».

Le maire tient à être clair sur ce point. Il souligne que les membres du Conseil Municipal n’ont jamais remis en cause le travail ou les honoraires de Julius Grey. « Il y a deux ans, on reprochait à Me Grey de me connaître, maintenant on conteste ses convictions politiques, comme au temps du maccarthysme. C’est inadmissible ». Pour le maire, cette opposition de certains n’est que pure opportunité. Dans la ligne de mire, David Sternthal, candidat à la mairie en novembre prochain et membre du Conseil à l’origine du vote contre Me Grey.

La fin de la controverse ?

M. Steinberg veut expliquer la procédure de véto dont il a usé. « Ce véto n’a rien à voir avec les pleins pouvoirs. Au contraire, il évite que des résolutions ne soient prises par des minoritaires, qui profitent de l’absence de certains membres au Conseil Municipal, pour mettre au vote des textes qui ne passeraient pas en présence de tous les membres ». A la suite d’un véto, le Conseil doit d’ailleurs confirmer la position du maire par un vote à la majorité absolue de ses membres.

Verdict donc le 3 août prochain, date à laquelle le Conseil statuera à nouveau sur la nomination de Me Grey.

Joint par Droit-inc.com plus tôt cette semaine, Julius Grey a quant à lui refusé de commenter l’affaire.