Un grand avocat prend sa retraite!
Marie-ève Buisson
2024-03-28 14:15:21
Après plus de 43 ans de pratique, un avocat choisit de prendre une retraite bien méritée! À Droit-inc, il confie les moments marquants de sa carrière.
L’avocat Jean Saint-Onge prend sa retraite. Aujourd'hui!
Après avoir passé 38 ans chez Lavery et plus de quatre ans comme avocat-conseil chez Borden Ladner Gervais, il était temps, selon lui, de déposer sa toge. À Droit-Inc, il raconte son long fleuve tranquille…
Comment avez-vous su que le droit était fait pour vous?
J’ai toujours eu un intérêt pour le droit. J’ai su assez tôt que je voulais devenir avocat, c’était ce que je souhaitais le plus.
J’ai étudié à McGill puis à l’Université de Montréal en droit. C’était la formation qui m’intéressait le plus à l’époque et je ne l’ai jamais regretté. Je suis le seul de ma famille qui est devenu avocat et j’en suis fier.
Ma fille a choisi de suivre mes traces en rejoignant le cabinet Lavery où j’ai travaillé pendant plus de 28 ans. Ça aussi, c'est une autre de mes fiertés.
Qu'avez-vous aimé d’être avocat?
Je pense sincèrement que c’est la plus belle carrière. J’ai adoré ces années-là, d’être à la cour, de plaider… J'ai été très choyé parce que j’ai eu une très très belle clientèle. Ce qui m’attriste le plus en prenant ma retraite, c’est de transférer certains dossiers à mes collègues. J’aurais aimé voir l’issue de ces dossiers.
Pourquoi êtes-vous resté aussi longtemps chez Lavery?
Chez Lavery, j’ai commencé par être étudiant, stagiaire, avocat puis associé. Je suis d’une génération où l’on demeurait fidèle à son cabinet. Aujourd’hui, tout bouge rapidement, ce n’est pas comme à mon époque.
Je peux franchement dire que Lavery m’a permis de développer ma pratique. J’ai eu d’excellents mentors et je ne voyais pas la nécessité d’aller ailleurs… Jusqu’à temps que BLG me fasse une proposition que je ne pouvais refuser. Dieu sait que je ne regrette pas ma décision.
Pourquoi avez-vous rejoint BLG? Qu’aimez-vous de ce cabinet?
BLG m’a proposé de diriger le groupe d’action collective. J’avais l’opportunité de rejoindre un cabinet national qui me permettait d’avoir accès à une plus grande clientèle.
J’ai donc rejoint BLG en 2017 à l’âge de 63 ans. J’ai tissé des amitiés durables et j’ai eu la chance de faire partie d’un cabinet où le climat de travail est excellent. Je ne regrette pas mon choix.
De quoi vous êtes le plus fier dans votre carrière?
Je suis tout d’abord fier d’avoir monté le tout premier Groupe d’experts sur l’action collective du Barreau du Québec.
En 2004, on m’avait demandé d’organiser un colloque sur l’action collective qui est devenu le colloque national des actions collectives. C’est aujourd’hui la plus importante activité de formation professionnelle pour les avocats et juristes au Canada.
En 2023, nous en étions à notre 20ᵉ édition et je suis plutôt fier de ce que ce colloque est devenu au fil des ans.
Mon autre grande fierté est d’avoir été impliqué pendant près de 25 ans à la Fondation Marie-Vincent, un organisme qui vient en aide aux enfants victimes d’agression sexuelle.
En 2005, j’ai fondé avec mon équipe le Centre d’expertise Marie-Vincent qui offre des services psychosociaux, policiers et médicaux aux enfants qui ont fait l’objet d’un signalement d’agression sexuelle.
Le Centre assure également la formation d’intervenants dans ce domaine, notamment dans les communautés autochtones.
Avez-vous déjà envisagé d’être juge?
J’ai eu la chance d’avoir une belle carrière comme avocat. Je n’ai jamais eu comme ambition de rejoindre la magistrature.
Comme tout avocat qui pratique dans le domaine du litige, c’est quelque chose auquel on pense. Toutefois, il était selon moi très possible de faire une grande carrière en pratique privée.
Avoir accédé à la magistrature m’aurait empêché de me consacrer comme je l’ai fait à la Fondation Marie-Vincent. C’est un choix personnel que j’ai fait de poursuivre ma carrière en pratique privée.
Que voulez-vous faire à votre retraite? Avez-vous pensé à devenir avocat-conseil?
Non, je dois vous avouer que c’est la fin de mon parcours en droit. J’ai choisi de ne plus pratiquer le droit à compter de la date de ma retraite qui est le 28 mars prochain. Je vais en profiter pour voyager, lire davantage, aller au cinéma et passer plus de temps avec mes proches. Je veux rattraper le temps perdu.
ABC
il y a 6 moisPlusieurs têtes blanches chez Cain devraient prendre exemple sur cet avocat.