Nouvelles

Une commission au service de Charest?

Main image

La Presse Canadienne

2010-09-14 18:39:00

Pauline Marois s'est portée mardi à la défense de Marc Bellemare, piégé, selon elle, par une commission d'enquête au service de Jean Charest.
Pour la chef du Parti québécois, la commission Bastarache sur le processus de nomination des juges est manifestement déséquilibrée, avec trois avocats au service d'une même cause qui s'acharnent sur un seul homme, Marc Bellemare.

Depuis le début des audiences, les interventions des procureurs du gouvernement, du Parti libéral du Québec (PLQ) et du premier ministre donnent l'impression que "toute la commission est au service de Jean Charest", a estimé Mme Marois, en entrevue à La Presse Canadienne.

"Il y a un déséquilibre évident dans l'attaque menée vis-à-vis une des personnes en cause, même si c'est elle, Marc Bellemare, qui est au coeur du débat. Entre vous et moi, quand trois avocats font front et que l'autre est seul au front, ça ne m'apparaît pas équitable", a-t-elle fait valoir.

La leader du PQ est loin d'être convaincue par les témoignages entendus jusqu'ici et qui contredisent point par point les allégations de l'ancien ministre de la Justice sur l'influence présumée exercée par des collecteurs de fonds pour la nomination des juges.

Elle cite en exemple les témoignages livrés lundi par l'ex-attaché de presse Jacques Tétreault et l'ex-chef de cabinet Michel Gagnon contre leur ancien patron.

Les deux dépositions, a fait remarquer Mme Marois, comportaient d'étranges similitudes, laissant planer un doute quant à leur spontanéité.

"Évidemment, on ne peut pas accuser personne de se parjurer, on doit prendre la parole des gens, mais les témoignages se ressemblaient beaucoup chez les deux personnes d'hier (lundi). Les mêmes mots", a-t-elle analysé.

Ces deux témoins, qui doivent leur cheminement de carrière au premier ministre Jean Charest, avaient peut-être tout intérêt à ne pas déplaire au chef du gouvernement, selon Mme Marois.

"Pensez-vous qu'ils vont aller témoigner contre M. Charest qui est au gouvernement à l'heure actuelle? Bon, alors moi, je trouve que ça fait drôle", a-t-elle soulevé.

La chef de l'opposition considère que l'ancien ministre de la Justice s'est finalement laissé "piéger" dans ce qu'il qualifiait lui-même de "piège à cons" il y a quelques mois.

"C'est sûr que moi je ne peux employer ces mots-là", a-t-elle laissé tomber en riant.

"On a senti qu'il s'est dit: si je résiste et que je ne témoigne pas, je risque d'être blâmé, alors j'y vais. Les gens ont dit: il est entré dans le piège mais il n'avait pas le choix. De fait, c'était piégeant pour lui et ça continue de l'être actuellement", a ajouté Mme Marois.

L'opposition péquiste a tenté en vain d'obtenir un statut de participant à la commission qui lui aurait permis de contre-interroger les témoins.

Tenu à l'écart des travaux, le PQ soutient que la commission accuse un déficit de crédibilité, notamment parce que son président Michel Bastarache a été désigné par Jean Charest, qui figure au coeur des allégations de Marc Bellemare.

M. Charest a aussi intenté, à titre personnel, une poursuite en diffamation contre M. Bellemare, témoin principal de la commission.
12103
12 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Pitoyable
    Mme Marois, qui aspire à devenir premier ministre, verse allègrement dans le populisme simpliste. Par intérêt partisan, elle jette le discrédit sur les témoins (et, n'oublions pas, l'ensemble des pièces) qui contredisent Me Bellemare, et insidieusement, sur le processus judiciaire (3 avocats contre 1, comme si ce n'était pas courant !). Elle suggère que les juges sont des imbéciles incapables de juger autrement que quantitativement.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 14 ans
      Re : Pitoyable
      > Mme Marois, qui aspire à devenir premier ministre, verse allègrement dans le populisme simpliste. Par intérêt partisan, elle jette le discrédit sur les témoins (et, n'oublions pas, l'ensemble des pièces) qui contredisent Me Bellemare, et insidieusement, sur le processus judiciaire (3 avocats contre 1, comme si ce n'était pas courant !). Elle suggère que les juges sont des imbéciles incapables de juger autrement que quantitativement.

      D'accord. Elle est ridicule...

  2. DSG
    I agree
    I don’t like Marois and her oppressive party, but she is just stating the obvious. She forgot to mention that the lawyer appointed to represent the commission is a criminal lawyer. My professional oath forbids me from questioning the morals and values (or lack thereof) of criminal defence attorneys. But let’s just say that there is obviously something discrediting about a public commission represented by a lawyer that made a living serving those who went against the good of the public.

  3. Anonyme 222
    Anonyme 222
    il y a 14 ans
    Qui a tendu le piège? Qui est le con piégé?
    Droit inc. rapporte : «La chef de l'opposition considère que l'ancien ministre de la Justice s'est finalement laissé "piéger" dans ce qu'il qualifiait lui-même de "piège à cons" il y a quelques mois.»

    Les propos de Me Bellemarre commandent deux questions :
    • Qui a tendu le piège?
    • Qui est le con?

    Celui qui a tendu le piège par sa sortie intempestive est connu. Quant à la deuxième question à résoudre, plus les témoignages s'accumulent devant le Commissaire Bastarache, plus la réponse se précise. Dans ce contexte, Mme Marois devrait s’abstenir de tout commentaire.

  4. GBS
    GBS
    >D'accord. Elle est ridicule...

    Du tout. Elle se met du bon bord de l'opinion publique. Indépendament du nombre de mensonges qu'on pourrait découvrir dans les témoignages de Bellemare, une grande partie de la population va continuer à le croire en ce qui concerne la nomination des juges et les pressions exercées par les grands argentiers, appuyés par Charest.

    Bellemare lui-même viendrait avouer qu'il a tout inventé, que la population continuerait de croire sa première version.

    Marois vogue donc, assez sécuritairement, sur les vagues de l'opinion publique. En tant que politicienne, elle a raison de le faire.

  5. Bruno B.
    Bruno B.
    il y a 14 ans
    Bruno B.
    Moi, je m'ennuie d'Amélia, pas vous ? Salut. Bruno

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 14 ans
      Re : Bruno B.
      > Moi, je m'ennuie d'Amélia, pas vous ? Salut. Bruno

      moi aussi!!!!!!

  6. Me
    Me
    hey salut «Maître» :) moi c'est centimètre , et voiçi mon confrère millimètre...

  7. Me
    Me
    >>>>> But let’s just say that there is obviously something discrediting about a public commission represented by a lawyer that made a living serving those who went against the good of the public


    Actually, yeah, it is discrediting... but only in the eyes of people who cannot grasp what lawyers do. That obviously includes you. Notaire de luxe.

  8. Me
    Me
    >>>>> Elle suggère que les juges sont des imbéciles incapables de juger autrement que quantitativement

    C'est fort probablement le cas, remarque. Bastarache n'a jamais été juge de première instance. Il a donc zéro expérience pour ce qui est d'apprécier des témoignages "live". Tout régisseur de la Régie du logement en a plus que lui, alors...

  9. M.N.
    Pauvre Bellemare
    Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi plusieurs considèrent que M. Bellemare est une victime de la commission?

    En fait, il est l'instigateur dans cette histoire.

    Suite aux propos qu'il a tenus ces dernières semaines, pouvait-il raisonnablement s'attendre à ce que personne n'enquête et que nul ne tente de mettre en jeu sa crédibilité?

    En fait, il réclamait lui même une enquête sur des "faits dont il aurait eu personnellement connaissance".

    Je suis d'accord avec GBS sur un point: l'opinion publique ne demandait qu'une occasion comme celle-ci pour critiquer notre système politique/juridique.

    Pourtant, la légitimité et la pertinence des propos de Mme Marrois me semblent plus que discutables.

  10. Me
    Me
    >>>>>>> Suite aux propos qu'il a tenus ces dernières semaines, pouvait-il raisonnablement s'attendre à ce que personne n'enquête et que nul ne tente de mettre en jeu sa crédibilité?

    Je vous rappelle qu'il a dit plein de choses...

    Ainsi... suite aux propos qu'il a tenu au sujet du contrôle qu'a la FTQ sur l'agenda législatif et ce, au bureau du PM, pouvait-il raisonnablement s'attendre à ce que personne n'enquête et que nul ne tente de mettre en jeu sa crédibilité?

    Ça a bien l'air que oui?

    Et sur le financement?

    Idem.

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires