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Une perle en hausse, l'instrumentalisation politique de l'affaire Cantat en baisse

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Amélia Salehabadi

2011-04-07 15:00:00

Quels sont les acteurs du monde juridique qui ont la côte et quels sont ceux qui en arrachent ? La chroniqueuse Amélia Salehabadi nous les présente aujourd'hui.
En Hausse


La perle du Barreau de Montréal

Me Doris Larivée, directrice générale du Barreau de Montréal qui s'occupe des 13 400 membres du Barreau de Montréal (ce qui représente tout de même, plus de la moitié de tous les membres du barreau de la belle province).

Mais ce qui m'impressionne encore plus, c'est qu'elle a travaillé avec 19 Bâtonniers différents (vous avez bien lu) depuis ses débuts au Barreau.

Bien que le Bâtonnier ne soit pas vraiment son patron (c'est le Conseil d'administration du Barreau), elle travaille en étroite collaboration avec ce dernier. Elle le soutient dans ses activités. Car le Bâtonnier de Montréal (un travail à temps partiel pendant lequel le Bâtonnier peut continuer d'exercer à titre d'avocat) a besoin d'une directrice générale. Eh oui, comme vous le savez, il n'est là que pour une année. Il est vrai que certains questionnent ce mandat du Bâtonnier si limité dans le temps. Mais vous en conviendrez avec moi ; c'est un tout autre débat. Fermons la parenthèse.

Il faut donc toute une équipe stable derrière le Bâtonnier pour lui permettre de remplir son mandat (et ses promesses électorales !) tout en assurant la continuité du travail du Barreau de Montréal. C'est donc ce que fait quotidiennement l'équipe de Me Larivée. Une dizaine de personnes qu'elle ne cesse de mettre en avant durant toute l'entrevue. En effet, quand elle parle de son travail, c'est le "nous" qui l'emporte bien souvent sur le "je". Ce "nous" qui englobe non seulement les dix personnes de son groupe mais aussi les 300 avocats bénévoles du Barreau de Montréal. Ce qui est bien rafraichissant dans ce milieu d'avocats dont je n'ai pas à vous faire de dessin, pour illustrer l'égo surdimensionné de certains (pas de nom pour le moment, même si la tentation est grande !)

Qui mérite une petite sanction aujourd'hui ?
Qui mérite une petite sanction aujourd'hui ?
Gestionnaire (elle a un bac en administration) et avocate de formation, native des Cantons de l'Est, elle vient s'établir à Montréal pour effectuer son stage chez le prestigieux cabinet d'avocats McCarthy Tétrault où elle restera 3 ans comme avocate dans le service du droit immobilier. Elle quittera ce cabinet pour le non moins prestigieux cabinet Ogilvy Renault, où elle continuera sa pratique dans le même domaine. Mais la pratique privée au sein d'un grand cabinet, ce n'est pas pour elle. Elle réalise que les longues heures, le démarchage de clients et les appels pour impayés, ce n'est pas son truc. Elle, ce qu'elle aime et où elle excelle, c'est à titre de gestionnaire. Elle trouve chaussure à son pied au Barreau. Elle y est depuis presque 20 ans. En tant que Directrice générale, elle en est la secrétaire du conseil, avec tout ce que cela implique de production de rapports et d'administration. Elle gère les ressources humaines, les finances en plus de faire le lien entre les nombreux comités du Barreau et notamment le travail des différents comités entre eux, mais aussi en liaison avec les tribunaux impliqués. À titre d'exemple, elle a assisté à plus de 125 réunions de comités l'année dernière.

Je la mets en hausse aujourd'hui pour le succès sans conteste du Salon ''Visez Droit'' qui se termine aujourd'hui au complexe Desjardins. Son bébé qui est devenu un ado aujourd'hui. Un salon qui en est à sa 14ème année d'existence. Un Salon qui donne plus de 1000 consultations juridiques gratuites de 20 minutes. Alors, chapeau à Me Larivée et à toute son équipe.

Et n'oubliez surtout pas d'assister à l'assemblée générale du Barreau de Montréal qui se tiendra le 4 mai prochain, si vous désirez plus d'information sur le barreau...


En Baisse

Les chichis autour du cas « Cantat »

Quand le célèbre journal à potin parisien ''Paris Match'' commence à analyser les lois canadiennes, cela me fait sourciller légèrement.

Mais lorsque le gouvernement canadien utilise ce « fait divers », comme promesse électorale s'il est réélu, cela frise carrément l'indécence.

En effet, selon Radio-Canada, Josée Verner, la ministre fédérale responsable de la région de Québec a déclaré aujourd'hui : « oui, il existe des mesures d'exception, entre autres pour des motifs humanitaires mais nous, si on est reportés au pouvoir, on va s'assurer que M. Cantat ne puisse bénéficier d'aucune exception. »

Il y a des êtres humains impliqués dans tout cela. En particulier les 4 enfants de Marie Trintignant et les 2 enfants de Bernard Cantat qui est veuf, par ailleurs.

Est-ce que ce débat mérite une telle couverture médiatique ? De l'ingérence politique ?

Désolée d'appeler cette affaire brutalement un « fait divers » mais journalistiquement parlant, cela rentre dans cette catégorie.

Personnellement, je suis absolument contre l'instrumentalisation de ce malheureux événement que ce soit par les politiques, les médias et que sais-je encore.

Si Monsieur Cantat veut entrer au Canada, il devra suivre le même chemin que tout autre citoyen français qui arrive avec un dossier criminel aussi lourd (il a été condamné pour le meurtre de sa compagne). Ni plus, ni moins. Or, contrairement à ce que plusieurs prétendent, sa célébrité le dessert plus en ce moment qu'elle ne le privilégie, puisqu’avec autant de publicité, il peut dire « ciao » à toute demande d'exemption.

Nous avons de bonnes lois en matière d'immigration. Ne vous inquiétez pas. Pourquoi tant d'agitation pour ce non-problème, alors que nous avons besoin par ailleurs au Canada, d'autres promesses législatives bien plus importantes que cela ?

Je pense tout simplement à la nomination de juges au fédéral, aux mesures législatives en matière de santé, de financement des infrastructures etc.

Bien malheureux tout cela

Pour lire l'article de Paris Match, cliquer ici.
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