Une première décision rédigée en langue mi’kmaw
Radio -canada
2023-02-27 12:00:00
Il a affirmé que ni les tribunaux ni la province de la Nouvelle-Écosse ne l’ont incité à le faire, mais qu'il était temps.
« Apporter nos lois l'nu [autochtones] signifie que nous apportons notre langue devant les tribunaux », a déclaré Tuma Young, qui est de la Première Nation d'Eskasoni.
L’avocat rend des décisions en tant qu'arbitre depuis quatre ans. Il écrit la plupart de ses décisions en anglais, mais il a été inspiré par la décision de la Nouvelle-Écosse de désigner le mi'kmaw comme langue d’origine l'année dernière.
« Quant à moi, c’est une bonne initiative! », mentionne l’avocat et spécialiste en affaires autochtones Armand Mackenzie.
Tuma Young croit que sa décision permet « un grand pas en avant pour le système judiciaire canadien ».
Aucune des personnes impliquées dans le conflit n'était autochtone, et la décision portait sur la garde d'un chien à la suite d'une rupture de couple.
Tuma Young espère simplement qu'en choisissant sa langue il a su démontrer que la loi mi'kmaw peut également aider à résoudre des différends non autochtones.
Pour l’avocat et spécialiste des questions autochtones Armand Mackenzie, c’est aussi une question de réconciliation.
« C'est une manière à mon avis de valoriser la langue autochtone », dit-il. « Puis de s’approcher des gens aussi qui souvent ont été très méprisés par le système de justice. »
Il explique que les pensionnats pour Autochtones ont tenté d’éradiquer les langues autochtones et que tout ce qui est fait pour mettre en valeur ces langues peut aider à réparer cette sombre partie de notre histoire.
Trina Roache, professeure de journalisme à l'Université King's College, à Halifax, croit que l'idée était brillante.
« Introduire les perspectives des Mi'kmaq dans une institution coloniale est une étape incroyable », dit la professeure qui est aussi membre de la Première Nation de Glooscap.
Elle croit que la décision rédigée en mi'kmaw pourrait encourager les non-Autochtones à en apprendre davantage sur la langue et, par conséquent, sur les gens aussi.
Trevor Bernard, un avocat mi'kmaw, a été surpris de voir un document judiciaire rédigé en mi'kmaw et il espère que ça inspirera les jeunes Mi'kmaq à se voir dans n'importe quelle institution.
« En grandissant dans un système scolaire non autochtone, vous avez en quelque sorte inculqué cette croyance que la langue mi'kmaw n'est pas très importante », confie-t-il.
« J'espère que des décisions comme celle-ci montreront aux gens que la langue est importante et qu'il y a de la place pour elle. »
Le ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse dit qu’il veut continuer à travailler sur l'accès à la justice pour les peuples autochtones.
Armand Mackenzie espère que cela se fera en s'assurant que les cours reflètent davantage la culture autochtone.
« Il faut faire en sorte que les gens se reconnaissent davantage dans le système de justice », dit-il.
« Au lieu de prêter serment, par exemple, sur la bible, on peut prêter serment avec une plume d’aigle. »
Il rappelle que le Canada vient de se joindre à la décennie internationale des langues autochtones de l’ONU et que c’est la responsabilité de tous de protéger les langues autochtones qui nous entourent.
Anonyme
il y a un ança fait une chose de plus à ajouter dans les clauses contractuelles visant l'arbitrage et le recours aux tribunaux.
Pirlouit
il y a un anIls vont être content à McGill, ils vont pouvoir l'analyser dans leur Cour obligatoire de "traditions juridiques autochtones".
Pirlouit
il y a un anUne bonne leçon pour toutes les provinces de ne pas reçonnaître les langues indiennes comme langue officielle.