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Même pas peur!

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Céline Gobert

2018-04-11 15:00:00

À 38 ans, cet avocat devient le nouveau directeur général du cabinet Monette Barakett. Un poste qu’il doit inventer puisqu’il n’existe pas encore !
Me Guy-François Lamy nouveau directeur général du cabinet Monette Barakett
Me Guy-François Lamy nouveau directeur général du cabinet Monette Barakett
Le 28 mai prochain, Me Guy-François Lamy sera le nouveau directeur général du cabinet Monette Barakett, une fonction qui semble avoir été créée pour lui puisqu’il pourra mettre à profit tant son expertise de juriste que ses talents de communicateur.

Expert en droit du travail et de l’emploi et en droit public et professeur de droit du travail, de rédaction et de négociation à l’École du Barreau du Québec, il a commencé sa carrière chez Loranger Marcoux puis chez Stikeman Elliott pour ensuite faire le saut chez Hydro-Québec.

Il a rejoint le Conseil du patronat du Québec (CPQ), d’abord comme directeur des affaires juridiques en 2012 puis comme vice-président – travail et affaires juridiques en 2016.

Pour Droit-inc, il évoque ce nouveau défi qu’il juge hautement stimulant. «J’ai très hâte de commencer!», dit-il.

Dans quel contexte est intervenue cette proposition? Et comment l’avez-vous accueillie?

Me Guy-François Lamy: Le cabinet Monette Barakette a entamé une réflexion pour créer ce poste qui n’existe pas aujourd’hui, et au fil de cette réflexion, des associés de la firme, que je connais, ont pensé à moi. Parfois, il arrive que des occasions d’emploi se présentent à des moments propices. C’était le cas pour moi. Après six ans au CPQ à travailler sur des dossiers d’affaires publiques et de relations gouvernementales, je me disais: quelle est la prochaine étape? J’avais envie de mettre l’emphase sur mes habiletés de gestionnaire, sans pour autant perdre mes talents de gars de relation publique et mon expertise en droit. J’ai très hâte de commencer!

Donc, c’est un nouveau poste? Vous n’avez pas de prédécesseur?

Oui, c’est une nouvelle fonction, pensée pour quelqu’un d’apte et de disposé à s’occuper du développements des talents, des jeunes avocats et du développement des affaires. C’est utile que je sois «l’un des leurs» si l’on peut dire car j’ai conscience de la réalité vécue par les avocats. La fonction est à 100% consacrée à ça, je ne pratique plus.

Ça ne va pas vous manquer?

J’ai dû faire cette réflexion, mais vous savez, on m’avait déjà dit il y a six ans quand je suis entrée au CPQ que je commençais à dévier de la pratique du droit. J’avais souri car je n’avais pas vraiment cette impression, même si c’est vrai que j’avais déjà commencé à prendre de la distance avec la plaidoirie. Finalement, ce nouveau poste s’inscrit dans cette continuité… Ça fait 13 ans que je pratique, et pour faire une analogie sportive, c’est comme si après 13 ans à pratiquer un sport, je devenais coach. Certains trouveraient ça épeurant, moi je trouve ça très stimulant.

Pas peur du tout?

Au contraire! C’est ce que je répète à tout le monde depuis que l’annonce de mon embauche a été faite! Je suis stimulé, motivé, c’est une occasion exceptionnelle! Je suis vraiment chanceux, car c’est aussi un bon timing. Dédier à plein temps une ressource au développement stratégique, qui puisse combler la gestion des opérations tout en comprenant bien la réalité des avocats est selon moi une fonction d’avenir dans les cabinets. Ce que j’aime dans ma carrière, c’est que chaque étape a entraîné la suivante et aujourd’hui je peux mettre toutes mes habiletés professionnelles dans ce «tout-en-un» si l’on peut dire. Ce n’est pas quelque chose que j’avais planifié, je n’avais pas de plan de carrière!

Quelles sont vos priorités dans ces nouvelles fonctions?

La première étape va être de m'asseoir avec le comité de direction du cabinet. Je vais leur proposer une vision, la développer avec eux, puis la mettre en oeuvre. Nous avons une équipe d’avocats hautement compétents, il est très agréable de travailler ici, et c’est ce que je souhaite mettre en avant. Je vais m’assurer que les jeunes sachent que Monette Barakett est un milieu de travail stimulant dans lequel ils peuvent prendre une place.

Quel est le justement défi d’un cabinet comme le vôtre ?

Il n’est pas différent de ceux que rencontrent les autres cabinets. Le marché juridique est en pleine mutation, les attentes des clients sont de plus en plus élevées en matière de coûts, d’efficacité, de méthodes de facturation. Il faut aussi prendre en compte le rapport de la jeune génération et de la relève avec le travail. Mon rôle est de m’assurer que le cabinet reste outillé face à ça. Le défi avec la relève, et c’est vrai aussi pour l’ensemble du marché du travail, est que chaque génération a des aspirations différentes de celle qui l’a précédé. Les Y, par exemple, ne restent pas dans le même emploi ou projet aussi longtemps que les X ou les boomers car ils voient davantage de possibles dans le marché du travail.

Le défi en est donc un de rétention. Comment faites-vous pour les séduire et les garder dans ce contexte?

Si j’avais trouvé la recette miracle, j’écrirais un livre, je ferais des conférences et je deviendrais millionnaire! (Rires) En attendant, j’écoute, j’observe, avec ma sensibilité inhérente, et je vais regarder à quoi ils aspirent. Le cabinet doit s’adapter à eux, et vice versa. Le défi dépasse même le milieu juridique, certains Y ont envie d’aller faire de l’aide humanitaire, d’autres de changer de carrière. En tant que cabinet, on ne rivalise plus simplement qu’avec les compétiteurs. Et dans un contexte plus creux en matière d’embauche, c’est certain que tout le monde veut garder ses ressources talentueuses. Si vous ne les écoutez pas, elles iront chez le compétiteur!

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour l’avenir?

Je suis comblé, c’est difficile de dire ce que l’on souhaite quand on est comblé! J’ai toujours eu de la difficulté à faire des voeux devant mes bougies d’anniversaire! (Rires) Mais je vous dirais peut-être : que ça continue comme c’est parti!
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