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Recours collectif au hockey junior : des récits d'abus qui glacent le sang

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Radio -canada

2020-12-10 11:18:00

Quatorze anciens joueurs de la Ligue canadienne de hockey (LCH) allèguent avoir subi des abus de toutes sortes dans des déclarations sous serment…
James Sayce, de la firme d'avocats Koskie, Minsky LLP, est responsable de la demande de recours collectif déposée par Daniel Carcillo et Garrett Taylor.
James Sayce, de la firme d'avocats Koskie, Minsky LLP, est responsable de la demande de recours collectif déposée par Daniel Carcillo et Garrett Taylor.
L'ancien joueur de la Ligue nationale de hockey (LNH) Daniel Carcillo et Garrett Taylor, qui ont joué dans la Ligue de l'Ouest (WHL) de 2008 à 2010, avaient déposé en juin dernier une déclaration de recours collectif au nom des joueurs de moins de 18 ans qui auraient subi des sévices dans les rangs juniors.

Les 14 nouveaux joueurs qui s'ajoutent à la demande de recours collectif sont aujourd'hui âgés de 27 à 57 ans. Ils ont détaillé leurs expériences accablantes dans les rangs juniors. Leurs noms sont caviardés pour protéger leur identité.

À ce jour, leurs allégations n'ont pas été prouvées en cour. Leurs récits n'en donnent pas moins froid dans le dos.

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Certains joueurs ont subi des sévices sexuels. D'autres ont été battus, fouettés, se sont fait cracher et uriner dessus, entre autres. Des adolescents complètement nus ont été enfermés pendant des heures dans une salle de bain à l'arrière d'un autobus.

Un joueur raconte que des recrues ont été forcées d'avoir des relations sexuelles avec des prostituées payées par les vétérans de leur équipe.

« On parle ici d'enfants. Certains n'avaient même pas 16 ans et leurs parents faisaient confiance à la ligue, croyant qu'elle allait respecter son devoir de les protéger» , dit, indigné, James Sayce, de la firme d'avocats Koskie, Minsky LLP, responsable de la demande de recours collectif.

La LCH et ses trois organisations membres, la Ligue de l'Ouest, la Ligue de l'Ontario (OHL) et la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), sont visées dans cette affaire, tout comme les 60 équipes qui font partie de la LCH.

Me Sayce souhaite des changements dans les pratiques et les politiques de ces ligues et de ces équipes. Les faits allégués par les joueurs dans la demande de recours collectif seraient survenus à plusieurs reprises au su de membres du personnel des équipes.

« Il ne faut plus jamais que ça se reproduise, c'est d'abord pour ça qu'on fait ça », dit l'avocat torontois.

Les demandeurs estiment aussi que les jeunes mineurs victimes d'actes violents, de harcèlement, d'agressions physiques et sexuelles et de traumatismes psychologiques méritent aussi une compensation.

Si la demande faite en justice est reçue par la Cour supérieure de justice de l'Ontario, le processus de recours collectif pourrait prendre des années. Cela dépendra de la réponse de la LCH, note James Sayce.

Pour l'aider dans sa préparation, la firme Koskie Minsky a engagé le Dr Jay Johnson, un professeur de l'Université du Manitoba qui a étudié le bizutage et les rites de passage dans le domaine sportif. Ce dernier estime que les abus systémiques existent dans la LCH.

« Il y a des traditions, des cultures et des rites qui sont pratiqués […] et prennent place depuis des décennies dans le hockey junior majeur canadien », écrit-il dans un rapport également déposé auprès de la Cour lundi.

La Ligue canadienne de hockey n'a pas répondu à la demande d'entrevue de Radio-Canada.

Un comité d'examen indépendant pour revoir les politiques et les pratiques actuelles de l'organisation en matière de viol, d'abus, de harcèlement et d'intimidation avait été mis sur pied en juillet dernier. Le processus de révision devrait être terminé dans les premières semaines de 2021.
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