DI : Qu’appréciez-vous le plus dans votre travail ?

Ralph Klein : Honnêtement, le salaire ! Je travaille moins qu’avant, et je suis bien mieux payé !

DI : Plus sérieusement, que faites-vous exactement chez BLG?

Ralph Klein : Plusieurs choses. Pour mes collègues, j’établis des contacts auprès des instances gouvernementales. Je rencontre aussi beaucoup de gens dans le but de promouvoir le cabinet. Pas seulement en Alberta d’ailleurs. Récemment, j’étais à New York pour établir des relations avec des grands cabinets désireux d’établir des relations d’affaires avec nous.
Enfin, je conseille surtout « politiquement » les clients du cabinet qui veulent investir et s’établir en Alberta. Je leur ouvre des portes et je les mets en contact avec les bonnes personnes.

DI : Vous êtes un lobbyiste en quelque sorte ?

Ralph Klein : Oui, mais je n’en ai pas encore le titre ! En Alberta, un ex-politicien doit attendre six mois après sa vie publique avant de pouvoir s’enregistrer. Mais comptez sur moi, dès que je pourrai, je le ferai.

DI : À Montréal, vous avez rencontré des entreprises québécoises ?

Ralph Klein: Une dizaine au moins, autant des grandes que des moyennes entreprises, intéressées par le marché albertain. Des détaillants, des constructeurs, des entreprises de services financiers et de télécommunications, etc.

DI : Avec autant de clients du Québec, vous allez devoir apprendre le français…

Ralph Klein : on n’apprend pas à un vieux chien à faire des nouveaux trucs. Mais je parle le Pied-noir, un vieux dialecte amérindien. On ne sait jamais, ça peut toujours aider.

DI : Quelles sont les plus grandes contraintes pour faire des affaires en Alberta ?

Ralph Klein : Aucun doute, la pénurie de main d’œuvre, et ce, dans tous les secteurs économiques.

DI : Et vous avez des solutions ?

Ralph Klein : On doit considérer plusieurs avenues, mais l’une d’entre elles est d’attirer chez nous des travailleurs qualifiés de l’étranger. C’est pourquoi je conseille beaucoup d’entreprises sur le programme de nominations qui permet à chacune des provinces de jouer un rôle direct dans la sélection des immigrants qui souhaitent s’établir au pays.

DI: vous devez encore suivre les débats politiques, que pensez-vous du plan vert récemment annoncé par les Conservateurs ?

Ralph Klein : Je l’aime bien. Il ressemble beaucoup à la législation que nous avions adoptée lorsque j’étais au gouvernement. Il aura donc peu de conséquences néfastes sur l’exploitation des sables bitumineux. L’industrie pétrolière doit être ravie !