Pierre Arcand

Partir à l’interne ou pas ?

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Pierre Arcand

2019-07-29 14:15:00

Après avoir exercé plus de dix ans dans un cabinet privé, un avocat envisage de changer de pratique et de partir en entreprise. Pierre Arcand le conseille ...

Pierre Arcand, recruteur juridique.
Pierre Arcand, recruteur juridique.
Question:

Après une douzaine d'années à pratiquer en cabinet, j'ai besoin de changer de décor. Je me demande si je continue dans un autre cabinet ou si je tente ma chance comme avocat en entreprise.

Qu'en pensez-vous?


Réponse:

Bonjour cher lecteur,

Cette question m’est posée fréquemment car le dilemme que vous vivez correspond à la réalité de beaucoup de nos confrères et consœurs. Je me permets donc de récupérer une réponse que je donnais il y a deux ans, laquelle est toujours d’actualité.

La question est de savoir ce que vous recherchez comme défis professionnels et quel type d’environnement vous convient. Dans le fond, il s’agit de faire le point sur ce qui vous rend heureux et ce qui vous irrite.

Vous avez besoin de changer d’air. Pourquoi ? Identifiez les irritants à votre pratique actuelle constitue la première étape de votre démarche. Si le fait d’avoir à compléter une feuille de temps ou encore à justifier votre facturation auprès des clients vous horripile, vous comprendrez qu’un changement de cabinet n’y fera rien.

Chaque situation est particulière mais je vous présente un tableau des avantages et inconvénients d’une pratique privé en comparaison à une pratique en entreprise. J’ose croire que l’analyse de ces plus et de ces moins vous permettra de faire progresser votre réflexion.

J’omets, pour ne pas rendre ce texte interminable, les autres options telles que la pratique au sein de l’appareil gouvernemental, des ordres professionnels et autres. Je vous souligne cependant que ces autres options peuvent être des choix très judicieux.

Je me limiterai également à cinq aspects tant négatifs que positifs pour les deux options analysées. Chaque entreprise et chaque cabinet étant différents, il y a des exceptions, les caractéristiques énoncées se retrouvent donc dans la majorité des situations mais pas dans toutes.
Les différentes personnalités font aussi en sorte que les avantages perçus par les uns seront des inconvénients pour les autres. Je vous rappelle encore que je généralise en fonction des commentaires qui me reviennent le plus souvent.

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Résumé grossièrement, en cabinet vous pouvez être votre propre boss et faire beaucoup d’argent en pilotant des dossiers stimulants mais vous devez développer et gérer une clientèle demandant un service exceptionnel tout en atteignant vos objectifs budgétaires lesquels étant habituellement fixés en fonction de votre rémunération

À l’opposé, entrer en entreprise vous offre une stabilité financière tout en vous permettant de travailler fort dans un environnement débordant le cadre strictement juridique des dossiers. Cependant vous occuperez un poste de dépenses dans l’entreprise (plutôt qu’un poste de revenu en cabinet) et vous devrez vous soumettre à une hiérarchie dans laquelle vous n’êtes pas à l’échelon supérieur.

J’espère que ces informations vous aideront à prendre votre décision mais je vous invite à me contacter afin de discuter de votre situation particulière, ça ne vous engage à rien et de mon côté, j’ai toujours besoin de bons candidats pour les différents mandats qui me sont confiés.

Bonne réflexion !

La Question au Recruteur

Chaque semaine, le recruteur juridique Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.

La Question au Recruteur de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes pour autant qu’elles concernent votre carrière de juriste.


Sur l'auteur

Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.
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5 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 9 ans
    Autre désavantage en entreprise
    Autre désavantage de la pratique en entreprise: vous vous trouverez dans un environnement beaucoup plus féminin qu'en cabinet. Adieu le sentiment de collégialité entre hommes et bonjour les "power trip" de petites madames frustrées de la vie.

    • DSG
      True
      Seems to me that many of them are not so much frustrated by life in general, but by the fact that they don't get the big firm.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 9 ans
    Re : Autre désavantage en entreprise
    Vous vous trouverez dans un environnement beaucoup plus féminin qu'en cabinet. Adieu les collègues masculins qui ''surfent'' sur la collégialité entre hommes pour se la couler douce et qui vous laissent travailler tranquillement sur vos dossiers pendant qu'ils papotent des heures durant; bonjour le collègue masculin toujours sur votre dos parce qu'il se cherche du vrai travail à faire.

    • CFF
      Nope
      Nice try, but with my years of practice if I ever heard attorneys "papote[r] des heures durant", they sure as hell weren't of the less noble sex.

      Family law attorneys (mostly, if not only female) and criminal/penal/governmental attorneys (did you see the DPCP recently?) strike me as the most likely to do close to nothing and discuss their everyday life with everyone that comes in a 5m radius than their male counterparts in a private setting, where even shall they do nothing, they're more prone to do same isolated in their offices.

      You're really just looking to be witty inverting the genre in the facts presented, even though your comment really doesn't make any sense practically speaking.

      Also I can bet that if in a private setting the men are out discussing and the [young] woman attorney "travaille[...] tranquillement", she's spending half her time texting or on Facebook. Experience speaking.

      I also wish to point out, a fact rarely noted, that the ageism seems inverted in the workforce. While older women seem more focused on the work, older men seem more prone to be distracted and doing more menial tasks, or doing PR which might not always be needed with clients, as well as computer-related clerical tasks.

      Inversely, younger women tend to be more prone to be going to court then taking their lunch off, or even at court discussing with colleagues and people they know, taking a break with other attorneys, at the risk of losing their turn on the role and ending up with a longer vacation to court. Male colleagues, on their end, will be much more expeditive fixing their case, debating it, going straight to work to finish their research on other cases, and doing longer hours.

      So I guess, in the end, it evens out, whether or not the younger women end up being the older women in these scenario (and vice-versa), or if there's a filtration process on the way there.

      Just my 2 cents, make of it what you will.

  3. CFF
    Pierre Arcand - article pertinent
    Overall, bon résumé de M. Arcand, pour passer un commentaire sur l'article lui-même.

    J'aurais également ajouté, dépendemment de la taille du cabinet privé, que les avantages sociaux diffèrents de façcon assez significative aussi.

    Les petits cabinets seront généralement (on fait des __généralisations__ ici!) plus restrictifs en matière d'assurances, de plans de pension, et autres avantages sociaux __de ce genre__ que les plus grands cabinets.

    En ce qui a trait aux congés maladie, il faut vraiment y faire du cas par cas, ayant vu les deux côtés de la médaille, en ce que les grands cabinets peuvent aisément remplacer un avocat malade en cas de besoin, ce qui est plus difficile dans un contexte où la quantité d'avocats est plus restreinte. Parallèlement, un avocat en petit cabinet aura plus de latitude informelle pour s'absenter sans risquer de se faire mettre à la porte, entre autres considérant son rapport privilégié avec le boss. AKA - du cas par cas.

    Similairement, les vacances peuvent aller dans les deux sens. Il semble naturel de prévoir qu'en contexte de grand cabinet il soit poussé un travail constant, mais les vacances peuvent s'arranger, avec toujours des avocats pour prendre le relais des petites tâches courantes. Par contre, si un procès vous a été fixé péremptoirement dans votre dossier pendant la période où vous souhaitiez prendre des vacances, ou alors le bureau a accepté ce dossier et qu'il est dans votre cadre de compétences, bonne chances pour ne pas fixer vos vacances en conséquence de votre horaires professionnel. Il est vrai que le choix des dossiers et l'autonomie peuvent pallier à ce problème assez rapidement, par contre.

    En gros, je vous conseillerais de "milker" comme il faut vos jeunes années, d'abord en petit cabinet dont le salaire peut être compétitif et où vous aurez une énorme expérience first-hand, puis en gros cabinet où vous amasserez votre capital, puis, une fois que vous avez des enfants et que vous souhaitez profiter de votre temps avec eux (commentaire surtout pertinent pour le noble sexe, qui m'ont toujours abandonné afin de rejoindre le contentieux d'entreprises ou le public après l'accouchement, à mon plus grand désarroi) et votre douce moitié, allez-y pour la stabilité et la tranquilité d'esprit, tout en ayant profité de votre jeunesse pour profiter des avantages du privé.

    Après 12 ans de pratique, votre changement semble à point. Diminuez le stress, et concentrez-vous sur vos passes-temps.

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