Pierre Arcand

Je ne veux plus être avocat, qu’est-ce qui m’attend?

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Pierre Arcand

2016-02-01 15:30:00

Un membre du Barreau depuis 5 ans n’aime plus être avocat et veut savoir quelles seraient ses options professionnelles s’il n’exerçait plus. Pierre Arcand lui répond…

Question

Bonjour Monsieur Arcand,

Je suis membre du Barreau depuis 5 ans et je n’aime pas ce que je fais alors je songe à cesser de pratiquer à titre d’avocat. J’aimerais savoir quelles seraient mes options possibles comme non avocat.

Réponse

Cher lecteur,

Pierre Arcand, recruteur juridique, répond à vos questions
Pierre Arcand, recruteur juridique, répond à vos questions
Mon premier réflexe est de vous dire que vous sautez un peu vite aux conclusions. Du moins à celle qui mènerait à vous retirer du Barreau. Je comprends que vous n’aimez pas votre emploi actuel et probablement le précédant mais en 5 ans, je serais surpris d’apprendre que vous avez fait le tour du jardin en terme de possibilités s’offrant à un membre du Barreau.

De plus, peu importe le contexte de votre emploi actuel, vous êtes toujours d’une certaine façon en formation. À ce stade, il est normal que certaines tâches soit moins intéressantes que d’autres mais plus votre carrière avancera, plus la proportion occupée par lesdites tâches devrait diminuer.

Comparez vos tâches avec celles d’avocats plus expérimentés et demandez-vous si vous seriez plus heureux dans leurs souliers. Si oui, peut-être qu’un peu de patience vous apporterait une solution moins drastique que de quitter la profession.

Ceci étant dit, la patience ne règle pas tout et si vous n’aimez vraiment pas votre emploi, c’est une bonne idée de vouloir le changer. Par contre, encore faut-il identifier ce que vous n’aimez pas de façon assez précise. La ou les réponses à cette question vous aideront à poser l’action appropriée et éviter de changer quatre 30 sous pour un dollar ou même quatre 30 sous pour 50 cennes…

Voici quelques questions:

1- Vous n’aimez pas les tâches qui vous sont confiées ou c’est plutôt l’ambiance de travail (incluant votre supérieur) qui vous horripile ? S’il s’agit de l’ambiance, vous comprendrez facilement qu’il serait drastique de quitter la profession pour cette raison. Changez plutôt d’employeur. S’il s’agit des tâches, il faut creuser un petit peu plus.

2- Lesdites tâches sont-elles appelées à évoluer ou encore sont-elles ponctuelles ? Si vous répondez oui à l’une ou l’autre des options, prenez votre mal en patience. Si la réponse est non, alors passez à la question suivante.

3- Quelles sont vos options à l’intérieur de la pratique du droit qui pourraient faire en sorte que vous évitiez les tâches qui vous horripilent ? Compte tenu des innombrables possibilités qu’offre la pratique du droit, il serait surprenant que n’en trouviez pas une dans laquelle les fonctions sont radicalement différentes des celles que vous remplissez actuellement.

Pensez à sortir des sentiers battus, à explorer des options moins traditionnelles. Si ça peut vous aider, consulter le bottin des avocats et concentrez-vous uniquement sur les employeurs. Vous y trouverez les grands et moins grands cabinets, le gouvernement, les grandes entreprises, les sociétés d’État, les organismes parapublics mais aussi des fondations, des OSBL, des villes, des regroupements divers, des syndicats, des agences étrangères, des équipes sportives, etc, etc, etc….

Par exemple, il n’y aucun point commun entre les fonctions d’un procureur municipal et celles de Julien Brisebois (DG adjoint du Lightning de Tampa Bay dans la LNH) ni entre celles d’un avocat de 5 ans de pratique en droit commercial dans un grand cabinet de Montréal et celles d’un avocat de 5 ans pratiquant à Hong-Kong dans le cadre du programme immigrant investisseurs du Québec. Si vous faites un effort, je suis convaincu que vous trouverez quelque chose à la mesure de vos attentes.

4- Vous ne trouvez rien d’intéressant ? Ok j’abdique mais repensez-y et surtout ne vous dites pas que tel ou tel choix serait intéressant mais ne vous permettrait pas de bien gagner votre vie car, de façon générale, le fait d’être membre du Barreau augmenterait presque systématiquement votre rémunération moyenne pour deux postes de niveaux comparables.

Si votre prémisse a la vie dure, voici quelques options possibles pour un avocat défroqué :
politicien et tout ce qui en découle, journaliste, écrivain, enseignant, conseiller financier, animateur radio, policier, courtier en assurance, entrepreneur, entraîneur de pilates, recruteur, etc, etc, etc…

Vous voyez que la liste est longue mais notez que pour la plupart de ces postes, le fait d’être membre du Barreau n’est jamais un handicap. En terminant je vous souhaite bonne chance et si ça peut vous réconforter, on nous a dit pendant tout notre BAC (et ils le disent probablement encore) : « Le droit mène à tout, pourvu qu’on en sorte ».

Bonne semaine.

La Question au Recruteur

Chaque semaine, le recruteur juridique Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.

La Question au Recruteur de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes pour autant qu’elles concernent votre carrière de juriste.

Sur l'auteur

Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.
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