Clémentine du Pradel
Clémentine du Pradel
Une idée, un site web et beaucoup, beaucoup d’huile de coude sont les trois pattes du tabouret sur lequel repose LexStart, une plateforme virtuelle qui propose le maillage entre les avocats et les entrepreneurs. C’est pratiquement une startup, spécialisée dans l’offre de services juridiques aux startups…

« L’entrepreneuriat est en hausse tandis que les jeunes avocats cherchent du boulot. C’est l’essentiel du « pitch » d’ascenseur des associés de LexStart, Clémentine du Pradel et Gilles de St-Exupéry. La boîte a été fondée l’an dernier.

Le site se veut un lieu de rencontres virtuelles où les avocats peuvent mousser leur expertise et les entrepreneurs acquérir le soutien dont ils ont besoin.

« Nous nous basons sur les études du Barreau et du Jeune Barreau qui relèvent que trop de jeunes avocats arrivent sur le marché sans avoir d’emploi », explique la patronne de l’entreprise en démarrage Clémentine du Pradel.

Augmentation d’entrepreneurs

Parallèlement, les études telles l’Indice entrepreneurial signalent une importante évolution de la volonté d’entreprendre au Québec.

« Ce sont des acteurs à fort potentiel pour les avocats », soutient LexStart dans un livre blanc publié le 17 janvier. Quand on sait que plus de 20 % des nouveaux entrepreneurs—un taux qui dépasse les 35 % dans certaines régions—sont rebutés par la « complexité des procédures administratives, juridiques et fiscales », l’avocat est plus qu’un mal nécessaire.

Pour faire le pont entre ces deux communautés, « nous proposons d’animer une communauté virtuelle », explique Clémentine du Pradel. Ainsi, les avocats qui s’inscrivent sur la plateforme voient leurs offres de services promues par LexStart auprès de son auditoire.

Facebook, LinkedIn, Twitter, tout y passe.

« Un avocat qui blogue sur un sujet donné—la convention d’actionnaires, les contrats avec les fournisseurs, etc.—pourra voir ses contenus diffusés par notre entremise », explique Mme du Pradel. Huit avocats sont déjà inscrits au répertoire de LexStart.

L’inscription donne également accès des services, comme l’affichage de profil sur LexStart, des contenus promotionnels réalisés par LexStart, etc.

Le prix mensuel du membership offert aux juristes oscille entre 40 et 85 dollars.

Choisir selon leurs besoins

Gilles de St-Exupéry
Gilles de St-Exupéry
C’est à l’aide de ces profils que les entrepreneurs qui font partie du réseau pourront choisir le conseiller juridique qui leur convient selon leurs besoins du moment. « Nous proposons aussi des kits de démarrages aux entrepreneurs, qui incluent des heures de conseils juridiques, des contrats standardisés, etc. »

Les entrepreneurs défraient les coûts de ces kits de base, et ensuite si la relation se poursuit avec un avocat, les deux parties prendront leurs propres arrangements.

L’idée est surtout de rendre accessibles les services juridiques de base par l’entremise de forfaits. Pour 2000 $, LexStart offre l'incorporation, une convention entre actionnaires, trois contrats au choix et quatre heures de consultation avec un avocat.

Pour les accompagner dans leur démarche, Mme du Pradel et son associé, Me Gilles de St-Exupéry, ont recruté comme président de leur CA un spécialiste du démarrage chez Dunton Rainville, l’avocat John Robert Kelly. Une rédactrice juridique, l’étudiante en droit Vanessa Ntaganda, seconde tout ce beau monde.

Enfin, pour les aider à concentrer leur tir sur les cibles choisies—démarrage, droit, contrats—LexStart s’est dotée d’un comité aviseur, où siègent Vincent Gautrais, directeur du centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, Éloïse Gratton, associée chez BLG, et Dominic Jaar, associé chez KPMG.