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Un meilleur accès à la justice pour les Autochtones

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Radio -canada

2021-06-08 13:15:00

Le Gouvernement du Québec investit des millions de dollars pour améliorer l’accès à la justice pour les Autochtones. Voici les détails de cette annonce…

La directrice générale du Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec (RCAAQ), Tanya Sirois. Photo : Radio-Canada
La directrice générale du Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec (RCAAQ), Tanya Sirois. Photo : Radio-Canada
14,1 millions de dollars pour améliorer l’accès à la justice pour les Autochtones, c’est ce qu’a annoncé Québec lundi. Cela répond à certaines recommandations du rapport de la commission Viens. À long terme, Ghislain Picard souhaiterait qu'un Autochtone soit nommé juge à la Cour suprême.

Avec cette somme, Québec souhaite valoriser davantage la justice communautaire autochtone et lutter contre la surreprésentation des premiers peuples dans le système judiciaire, dont les prisons en particulier.

Tanya Sirois, directrice générale du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, était d’ailleurs présente lors de cette annonce. Elle a souligné la bonne direction que prend Québec.

14,1 millions de dollars pour faire quoi?

Cette enveloppe correspond à un investissement sur quatre ans et se décline en trois mesures.

La première mesure permettra de financer des programmes de justice communautaire en milieu urbain, principalement par le biais des centres d'amitié autochtones.

La deuxième soutient le déploiement de nouveaux comités de justice au sein des communautés autochtones et la troisième contribuera à améliorer les services relatifs à la rédaction de rapports Gladue pour les contrevenants autochtones. Les rapports Gladue favorisent une approche réparatrice plutôt que purement répressive.

L’annonce faite par Simon Jolin-Barrette, le ministre de la Justice du Québec, et Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones, devrait permettre, selon elle, de lutter contre la surjudiciarisation des Autochtones dans la province.

Une réalité qui existe aussi à l’échelle du pays tout entier.

Surreprésentation dans les prisons

Selon le chef Ghislain Picard, président de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, les Autochtones représentent un détenu sur quatre dans les établissements pénitenciers, alors qu’ils ne comptent que pour un peu moins de 5 % de la population d’après le dernier recensement de 2016.

En 2018-2019, Radio-Canada avançait le chiffre de 31 % dans les établissements provinciaux et territoriaux et 29 % dans les pénitenciers fédéraux.

Ghislain Picard, le chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec et Labrador (APNAL). Photo : Radio-Canada
Ghislain Picard, le chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec et Labrador (APNAL). Photo : Radio-Canada
Tout en soulignant lui aussi la bonne volonté du gouvernement, M. Picard a tenu à rappeler que des solutions doivent être trouvées à long terme. « Le chantier de la justice est très vaste », a-t-il précisé, tout en rappelant que le gouvernement fédéral a aussi un rôle à jouer.

L’idée est de « reconnaître la justice réparatrice et les mesures de rechange pour s’adapter à ce que les gens connaissent et reconnaissent. Pour eux, ça fait un grand changement. C’est important de reconnaître le cheminement d’une personne avant d’imposer une sanction », a encore ajouté M. Lafrenière.

Cette enveloppe « permettra entre autres d'outiller la justice dans la considération de certains enjeux spécifiques aux populations autochtones, pour qu'elle puisse systématiquement prendre des décisions éclairées », a indiqué M. Lafrenière.

Une justice autochtone?

Sans parler d’un double système de justice, l’un fait pour les allochtones, l’autre pour les Autochtones, M. Picard a expliqué que certaines approches autochtones en matière de justice doivent être mises de l’avant plus fréquemment.

« Le système de justice devrait s’adapter à nos réalités, plutôt que le contraire. C’est le moment qu’on permette au système de justice de développer des programmes qui sont propres aux Autochtones avec des concepts qui leur appartiennent », a-t-il dit.

M. Picard estime qu’il est nécessaire de trouver une façon de « réduire la discrimination et le racisme systémique au sein du Barreau du Québec en permettant aux personnes autochtones d’occuper des postes d’avocat et de ne pas fermer la porte à une magistrature qui soit autochtone ».

Et pourquoi pas, un jour, trouver un Autochtone sur les bancs de la Cour suprême? croit le chef Picard.
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3 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 2 ans
    Le clientèlisme politique, phase terminale des autochtones?
    "ne pas fermer la porte à une magistrature qui soit autochtone"


    La magistrature qui compte (celle de nommination fédérale) n'est pas fermée qu'aux autochtones.

    Si Ghislain Picard s'alliait aux nationalistes, au lieu de sauter dans le train du racisme systémique avec les fédéralistes (qui sont à la foi les créateurs et les bénéficiaires de cette idéologie simpliste), il ferait progresse sa cause.

    Au lieu de cela, il se fait armer intellectuellement par des gens qui n'ont rien à foutre de lui, exactement comme les iroquois se sont fait armer de mousquets par les colons hollandais pour génocider les hurons, et ramener davantage de fourrures.

    En mangeant à la gamelle du clientélisme politique, Ghislain Picard montre qu'il est aussi sots que ceux qui parmis ses ancètres se faisaient berner avec des miroirs et de la veroterie.

    Pontiac doit se retourner dans sa tombe.

  2. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 2 ans
    Crier au carcajou
    Sérieux, s'il y a bien un métier qui n'est pas fermé aux indiens, c'est bien la profession d'avocats. Mais encore faut-il qu'il y en ait qui soient avocats. Ou même étudiant en droit. Combien sont-ils M. Picard ? Ce serait intéressant de le savoir avant de crier au "racisme systémique".

  3. Alain Saint-Germain
    Alain Saint-Germain
    il y a 2 ans
    no way
    this foreign gov, has no business on our laws

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