Dossier spécial: Desjardins Ducharme

Desjardins Ducharme : Est-ce la fin ?

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Rene Lewandowski

2007-06-27 22:18:00

La saignée qui afflige Desjardins Ducharme pourrait bien se transformer en hémorragie au cours des prochains jours.

Droit-inc.com annonçait hier le départ de six avocats, dont cinq associés. Depuis février, une dizaine d’associés ont quitté le cabinet.

Les membres du conseil d’administration se sont réunis d’urgence hier matin pour analyser la situation. Mais une chose est certaine : le temps presse.

Déjà, hier après-midi, après avoir appris la nouvelle sur Droit-inc.com, plusieurs avocats du cabinet ont multiplié les appels auprès des chasseurs de têtes et firmes de recrutement dans l’espoir de se replacer rapidement.

« Nous avons dix jours, tout au plus, pour prendre une décision sur l’avenir du cabinet », explique l’associé-directeur, André Vautour (photo).

Pour l’instant, les dirigeants du cabinet en sont encore à analyser les impacts financiers de ces nombreux départs. Mais il est déjà assuré que Desjardins Ducharme n’existera plus dans sa forme actuelle.

« On tente de trouver un solution pour minimiser les pertes d’emplois », dit André Vautour.

Plusieurs options
Plusieurs options sont sur la table. La première serait une restructuration de la société, une liquidation en quelque sorte, afin de repartir à neuf. Cela permettrait de minimiser les risques financiers des associés actuels et de réduire les coûts.

Évidemment, un tel scénario ne se ferait pas sans pertes d’emplois, concède André Vautour. Desjardins Ducharme compte actuellement environ 260 employés.

L’autre option envisagée serait un rapprochement avec un autre bureau régional. Plusieurs noms ont été mentionnés la semaine dernière dans un article de The Gazette. On parle de Lavery, de Billy, de Langlois Kronström Desjardins, de Bélanger Sauvé et de Lapointe Rosenstein.

À la suite de la publication du reportage, d’autres cabinets se sont rapidement manifestés. L’un des patrons de De Grandpré Chait, Pierre Labelle, a même téléphoné à M. Vautour pour s’enquérir d’un possible rapprochement.

Lequel serait le plus susceptible de remporter la mise ? André Vautour admet avoir eu des discussions avec chacun d’entre eux, et que quelques-unes sont allées un peu loin que d’autres. Mais il est encore trop tôt pour le dire. « La situation évolue d’heures en heures », dit-il.

Pierre Jauvin, récemment recruté chez Desjardins Ducharme en provenance de Langlois Kronström Desjardins, admet avoir un petit faible pour son ancien employeur. Et pour Lavery, de Billy, où il compte plusieurs amis.

Un grand cabinet pancanadien aurait aussi manifesté de l’intérêt. Bien que les dirigeants de Desjardins Ducharme ne l’excluent pas, il serait toutefois étonnant qu’un tel scénario se concrétise.

L’un des principaux partenaires hors-Québec du cabinet est la firme Torys, de Toronto, qui verrait d’un mauvais œil un rapprochement avec un concurrent. D’autant plus que les avocats actuels de Desjardins Ducharme pourraient perdre d’importants mandats si jamais le contrôle décisionnel bifurquait vers Toronto.

Autre point à considérer : comment les clients réagiront-ils à l’une ou l’autre des options ? La Banque Nationale, notamment, client de longue date du cabinet, sera-t-elle toujours intéressée à confier des mandats à la nouvelle structure ?

Pour l’instant, il semble que les clients ayant récemment appris la nouvelle ont manifesté leur sympathie envers le cabinet. Certains ont même appelé pour confier des mandats additionnels à leurs avocats, le temps que les choses se tassent.

Pierre Jauvin, lui, ne sait pas comment tout cela va se terminer. Mais il n’est pas encore prêt à lancer la serviette. « Rappelez-moi dans dix jours », dit-il.
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