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Tuerie de Québec : la libération après 25 ans sera loin d’être automatique

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Radio -canada

2022-05-27 15:35:00

Le tueur de la Mosquée de Québec devra se soumettre à un processus rigoureux, rappellent des avocats.

Alexandre Bissonnette arrive au palais de justice en février 2017. Source: Radio-Canada
Alexandre Bissonnette arrive au palais de justice en février 2017. Source: Radio-Canada
Le tueur de la grande mosquée de Québec, condamné à la prison à vie, pourra faire une demande de libération conditionnelle après 25 ans, mais devra passer par un processus « rigoureux », rappelle l’avocat spécialisé en droit criminel Conrad Lord.

« En matière de meurtre, ce qui est important que les gens retiennent, c’est qu’une personne ne sera pas nécessairement remise en liberté après 25 ans », explique Me Lord en entrevue à ICI RDI.

« Il y a des exemples de gens qui ont essayé (d’être libérés) après 25 ans et ils sont encore détenus. »

C’est en 2042, alors qu’il sera âgé de 52 ans, qu’Alexandre Bissonnette pourra faire une demande de libération conditionnelle.

Il devra toutefois passer par un processus complexe, précise l’avocat tout en ajoutant « (qu’il) y a un processus des libérations conditionnelles (...) qui encadre les gens pour ne pas que ces personnes-là reprennent leurs libertés tout en présentant un danger à la société ».

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a d'ailleurs tenu à rappeler, en point de presse vendredi avant-midi, que la peine imposée à Alexandre Bissonnette demeure une peine d’emprisonnement à vie.

« Si une libération conditionnelle lui était éventuellement accordée par la Commission des libérations conditionnelles du Canada, Alexandre Bissonnette serait soumis à des conditions strictes et à la surveillance d’un agent de libération conditionnelle jusqu’à la fin de ses jours », selon Me Daniel Bélanger, procureur en chef du bureau de Québec du DPCP.

Comme l’explique l'avocat Conrad Lord, le système de justice canadien est fondé sur la réhabilitation plutôt que sur la « vengeance ».

C’est ce même principe qui est au cœur de la décision rendue vendredi par la Cour suprême. Celle-ci confirme à la fois la confiance et l’importance que l’on doit apporter à l’égard de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, soutient-il.

« C’est une bête que l’on connaît peu », dit-il, « mais, en principe, c’est un système qui fonctionne bien et la Cour suprême, forcément, y (fait) confiance ».

La dignité

La chance de pouvoir se réhabiliter fait partie intégrante de la dignité humaine, énonce le plus haut tribunal du pays dans sa décision de vendredi.

« De telles peines sont de nature dégradante, et donc contraire à la dignité humaine, puisqu’elles retirent aux contrevenants toute possibilité de réinsertion sociale, ce qui présuppose, de manière finale et irréversible, que ces derniers ne possèdent pas la capacité de s’amender et de réintégrer la société », peut-on lire dans la décision de la Cour suprême.

En ce sens, « la dignité d’une personne requiert que l’on regarde son évolution », explique Me Jean-Claude Hébert, avocat spécialisé en droit criminel, à l'émission ''Midi info'', sur ICI Première.

Il ajoute que, dans le cas d'Alexandre Bissonnette, « on peut penser que (...) dans 25 ans, il ne sera pas la même personne que lorsqu’il a commis ces crimes ».
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1 commentaire

  1. DSG
    la dignité humaine
    At what point does a person cease to qualify as a human in this idiotic country? What about the human dignity of those poor victims who were brutally murdered just because they found themselves in a house of worship? The court gives zero value to the lives of innocent people and then they give us a sermon on what constitutes human dignity. This is a sermon, and not a judgement, by nine unelected activist judges (who were appointed with absolutely no parliamentary oversight) imposing their values and beliefs upon us like divine beings.

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