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Tout plaquer pour exister

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Nicholas Teasdale

2010-07-26 14:15:00

Employée d’un grand bureau à 22 ans, Sophie Rompré a tout plaqué pour parcourir le monde et venir en aide aux enfants boliviens. Cinq ans plus tard, l'avocate regrette-elle son coup de tête ou récolte-t-elle les fruits de son audace?

Admise au barreau en 2003, Sophie Rompré a été embauchée chez Mendelsohn, devenu McMillan.

« Ça été une bonne école que je recommande à tous, mais ce n’était pas pour moi. J’ai remis ma démission et je suis partie en Amérique latine. Au total, je suis partie 14 mois. Je suis allée au Pérou, en Colombie, en Bolivie et à Itacaré au Brésil, le plus bel endroit que j’ai vu en Amérique latine.»

Voir l’enfer en Bolivie

Cette surfeuse accomplie, qui désirait se spécialiser en droit des technologies, s’est retrouvée en 2005 à Cochabamba, une petite ville de Bolivie.

Elle y a travaillé en droit pénal dans une ONG, Defensa de los Niños Internacional Sección Bolivia, où elle assistait un avocat qui venait en aide aux enfants maltraités.

Une expérience éprouvante.

"Durant une classe à l'école El Molino, en Bolivie"
« Nous recevions des enfants qui avaient été maltraités. Il y avait un service d’aide sociale, des psychologues. Nous en voyions de toutes les couleurs. C’était plutôt difficile. En plus, la corruption était visible chez les policiers. Il fallait payer pour les photocopies des mandats, pour le transport. Même à la cour, sans avoir été directement témoin de corruption, certaines décisions semblaient être jugées en fonction de la richesse d’une des parties », dit l’avocate.

Sophie Rompré a aussi dû composer avec son statut d’étrangère.

« Au Palais de Justice de Montréal, il faut faire sa place. Là-bas, comme étranger, il ne faut pas chercher à s’imposer. Les gens me l’ont bien fait sentir. J’ai déjà attendu quinze minutes dans le cadre de porte avant qu’on ne lève la tête pour me parler. Après trois mois, les gens avec qui je travaillais commençaient à peine à me sourire. »

Revenir chez soi

Après son voyage de 14 mois, elle entame une maîtrise en droit des technologies à l’Université de Montréal, après avoir refusé des offres de maîtrise en Espagne.

L’appel de la maison se faisait pressant.

"Salar de Uyuni, Bolivie"
« J’en avais assez d’avoir à m’adapter. En revenant, j’ai été engagée comme avocate interne chez StreamTheWorld Inc, une compagnie québécoise qui se spécialise dans le développement et la fourniture de produits et services de diffusion de contenu en ligne. C’est exactement ce que je voulais faire. Au bout du compte, j’ai bien fait de partir », dit Sophie Rompré.

Même si elle occupe maintenant un emploi qu’elle adore, Sophie Rompré n’a pas cessé de voyager.

« J’ai visité le Costa Rica et l’Équateur, toujours en Amérique latine. D’abord, c’est l’endroit le moins cher pour faire du surf. Ensuite, je parle espagnol, ce qui me permet de parler avec les gens. Dans un voyage, je veux parler aux gens de la place. En plus, ils ont une culture qui me rejoint beaucoup, par la danse, la musique, la joie de vivre. J’y suis tellement allée souvent que je m’y sens presque chez moi. »

Une affaire de famille

Outre ses aventures en Amérique latine, Sophie Rompré cherche à faire le tour du monde.

Elle a commencé par un voyage en Afrique, où elle a accompagné son père qui voulait revoir les arbres qu’il avait plantés dans sa jeunesse.

Elle rêve de boucler la boucle en amenant ses enfants en voyage.

« Je veux amener mes enfants en Inde et en Australie. Je prendrai éventuellement une année sabbatique pour le faire. Mon conjoint partage le même rêve. C’est important de voir le monde », conclut la jeune mère.
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11 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Surf
    Elle doit être une avocate hors-pair. C'est connu, les avocats qui font du surf sont meilleurs que les fesses-serrées vêtues comme des cadavres que l'on croise habituellement au centre ville.

  2. L. Drolet
    L. Drolet
    il y a 13 ans
    L'importance des voyages
    Je trouve votre expérience merveilleuse et il est vrai que voir le monde est important. Nous avons commencé à vraiment voyager, mon mari et moi à l'âge de 50 ans, mais avant de partir loin, nous avons voyagé dans les livres avec nos filles, faute d'argent et parce qu'elles passaient en premier (études au privé, cours de musique etc.). Nous leur avons fait visiter toute la province de Québec et l'Ontario ainsi que les maritimes et après le CEGEP, toutes les deux sont parties pour l'Europe et y sont restées des mois, elles ont fait pas mal de pays. Maintenant l'une d'elle est installée en France avec son mari et notre petite fille et elle y est à la maîtrise (6 mois en Belgique en français et 6 mois au Luxembourg en anglais pour 3 ans) et l'autre risque de la rejoindre`avec sa propre famille en vacances d'ici quelques années, elle fait sa maîtrise ici au Québec en Kinésiologie. Elles parlent toutes les deux l'espagnol et l'anglais. C'est ça l'ouverture sur le monde, de belles personnes qui s'épanouissent en connaissant d'autres cultures et qui vont au bout de leurs rêves. C'est très important de voir le monde! Vive les voyages!!!!

  3. Me
    Me
    Félicitations.

    En voilà une qui ne le fait pas pour son c.v.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Re : Me
    Voyager pour son CV...c'est vraiment pathétique de faire ça. En fait, si on le fait pour ça, ça démontre toute notre superficialité à mon avis...c'est sûrement bon pour les grands cabinets en effet!
    J'espère sincèrement que ce n'est toutefois pas le cas de la plupart de jeunes qui veulent voyager.

    Pour ma part, j'ai voyagé un peu partout dans le monde pour l'expérience merveilleuse et pour comprendre la vie un peu.


    > Félicitations.
    >
    > En voilà une qui ne le fait pas pour son c.v.

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    .
    Avocate, surfeuse, studieuse.. Il y a bel et bien la femme que je recherche dans ce bas monde haha. Belle entrevue.

  6. Zumo de Naranja
    Zumo de Naranja
    il y a 13 ans
    Avocat à 22 ans
    Employée dans un grand bureau à 22 ans, je comprend que vous ayez eu besoin de prendre l'air par la suite. L'idée qu'on puisse laisser pratiquer de jeunes gens directement après la fac alors qu'ils n'ont vu que le cégep me rempli d'effroi. J'en ai rarement vus qui n'avaient pas le caractère et/ou le comportement du méchant petit blond dans karaté kid, prick parmis les pricks. http://www.expressnightout.com/content/photos/20090902-johnny.jpg

  7. Me
    Me
    >>>>> Employée dans un grand bureau à 22 ans, je comprend que vous ayez eu besoin de prendre l'air par la suite

    Légalement, selon la Loi sur le Barreau, ça s'appelle un avocat. En pratique, c'est rien d'autre qu'un doormat.

  8. Me
    Me
    On salue Guillaume Gingras.

  9. Schloups
    Schloups
    il y a 13 ans
    Re : Me
    > On salue Guillaume Gingras.

    Et Georges Poitras...

  10. Schloups
    Schloups
    il y a 13 ans
    Re : Re : Me
    > > On salue Guillaume Gingras.
    >
    > Et Georges Poitras...

    Sans compter Émile Cournoyer...

  11. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Anonyme
    Guillaume est le conjoint de Me Rompré. Les deux travaillent chez StreamTheWorld. Qui sont les deux auttres personnages?

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