Mal protégé par la Cour

Agence Qmi
2012-01-16 11:15:00
Suspecté d'avoir tué son voisin vendredi à Verchères, Rolland Belzil, 70 ans, a déjà été condamné en 2010, sans détention, pour avoir menacé de mort Ronald Malo.
Les deux hommes étaient impliqués dans une guerre de clôture depuis 12 ans. Cette chicane aurait débuté après que le suspect eut intenté deux poursuites civiles contre la victime, prétextant qu'il lui avait vendu un terrain contaminé.
La semaine dernière, Ronald Malo, âgé de 80 ans, a été retrouvé sans vie dans sa grange. Peu de temps avant que le corps ne soit découvert, le suspect aurait agressé avec un couteau de cuisine deux fonctionnaires de la municipalité de Verchères, à l'Hôtel de Ville.
En 2009, Ronald et Nicole Malo ont dû séjourner quelques nuits à l'hôtel après que Rolland Belzil eut dit ouvertement, devant témoins, vouloir les tuer. C'est un policier qui a contacté le couple afin de les avertir.

«Il ne les respectait jamais. Il faisait tout pour nous provoquer», dénonce Mme Malo.
Il aurait par la suite proféré des menaces de mort à l'endroit de son conjoint, et ce, à plusieurs reprises, ajoute-t-elle.
Menaces banalisées?
«Il nous disait toujours qu'un jour, il aurait notre peau. Ce n'est pas un cas où deux fils se touchent et un crime est commis. Le meurtre avait été annoncé plus d'une fois, lance-t-elle. Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans le système? Est-ce qu'on banalise les menaces de mort?»
Selon Robert Poëti, ex-policier de la Sûreté du Québec, le problème c'est que, dans bien des cas, on est incapable d'identifier le réel danger que peut représenter une personne. «C'est certain que lorsque les menaces sont multipliées, il est plus difficile de déceler le réel danger», ajoute-t-il.
Rolland Belzil, toujours en observation en psychiatrie à l'hôpital, devrait comparaître aujourd'hui. Il serait vraisemblablement accusé de double tentative de meurtre. Une analyse des résultats de l'autopsie et des prélèvements de la scène de crime doit être faite pour savoir si une accusation de meurtre sera portée.
Voici les conditions auxquelles Rolland Belzil devait se conformer à l'endroit de son voisin Roland Malo, selon une ordonnance de probation de la Cour.
- Ne pas communiquer de quelque façon que ce soit avec Ronald Malo ou un membre de sa famille ou leur adresser la parole.
- Ne pas gesticuler en leur direction ou à leur intention.
- Ne pas s'approcher d'eux à moins de 10 mètres.
- Ne pas les épier ou les observer ni directement ni à l'aide d'aucun appareil, tels un télescope, une longue-vue, des jumelles, un objectif de caméra, une lunette d'approche ou autre.
- Ne pas diriger de faisceaux lumineux vers son terrain, que ce soit en provenance de phares d'un véhicule, d'un projecteur ou de toute autre source que ce soit.
- Ne pas accéder à son terrain.
- Ne pas mettre quoi que ce soit sur ce terrain.
- Ne pas toucher ou utiliser de quelque manière que ce soit la clôture.
- Ne pas les suivre avec la voiture, un tracteur ou tout autre véhicule.
- Ne pas leur obstruer le passage.
- Ne pas klaxonner en leur présence.