Course aux stages à l’UQAM : les grands cabinets boudés ?
Daphnée Hacker-B.
2015-01-16 15:00:00

Même constat devant le Centre communautaire juridique de Montréal, où le « roulement » d’étudiants ne dérougit pas. « Beaucoup de personnes dans ma cohorte sont attirées par le droit social ou encore, comme moi, par le droit criminel. Mais, bien sûr, il y en aussi qui sont très motivés par la course aux stages, ce n’est juste pas mon cas », affirme Geneviève Lucas, étudiante en troisième année au baccalauréat de droit.
Les uqamiens n’ont pas un domaine de droit de prédilection, confirme Me Émilie Giroux-Gareau, directrice du Centre de développement professionnel. « Pour mon équipe, c’est un défi, car nous tentons d’organiser des activités très diversifiées, tant avec les grands cabinets que les milieux de droit moins conventionnels ou encore ceux liés à la fonction publique. » La course aux stages demeure un évènement important pour bon nombre d’étudiants, assure-t-elle.
Savoir se distinguer avec un CV

Si de tels ateliers peuvent sembler anodins, ils pourront faire toute la différence au moment de la sélection, croit Roméo Aguilar. Cet étudiant à la maîtrise a été sélectionné l’an dernier par la firme Fasken Martineau. « Il faut se rappeler que certains cabinets reçoivent des centaines d’applications, il faut ajouter des petits détails dans le cv et la lettre de présentation pour se démarquer et au moins passer à la prochaine étape », avance-t-il.
Un curriculum vitae riche n’est pas qu’important pour la course aux stages, mais est aussi nécessaire pour appliquer auprès des instances gouvernementales, fait valoir Me Mélanie Bélec, avocate au ministère de la Justice du Canada. « Mieux vaut trop de détails que pas assez! » lance-t-elle.
Si le cv réussit à retenir l’attention des recruteurs, l’entrevue est la prochaine étape. La majorité des cabinets participant à la course aux stages organisent deux vagues d’entretien. Certains, comme la firme Osler, misent sur une seule entrevue et des sorties avec avocats et associés. « C’est important de vraiment savoir pourquoi on applique à ce cabinet, quelles sont ses particularités. Il faut savoir l’expliquer et le justifier», estime Me Annie Mathieu, de BCF.
Moins d’activités sociales sur le campus de l’UQAM ?

« Depuis plusieurs années, nous multiplions les tables rondes, les 5 à 7, nous sommes conscients que beaucoup d’étudiants apprécient ce contact privilégié avec des juristes, tant des grands cabinets que d’ailleurs », stipule Me Émilie Giroux-Gareau, responsable de la coordination de ces activités.
Les évènements informels permettent une bonne préparation à la course aux stages, aux cocktails et autres évènements de sélection incontournables, estime Me Jessica Harding, avocate chez Osler. « S’il y en a sur votre campus, participez ! C’est là qu’on peut se tester, voir comment on interagit avec des professionnels, et au besoin, on peut améliorer notre approche », suggère-t-elle.
Un dernier conseil : « ne vous angoissez pas trop, poursuit la jeune avocate, la course aux stages est un moment intense, mais très riche, qui permet de se découvrir un peu plus tout en se faisant des contacts stratégiques dans le milieu.»
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Anonyme
il y a 10 ansJ'aimerais clarifier que le but de mon témoignage n'était pas de dénigrer l'UQÀM y ayant moi-même étudié et étant satisfait de l'enseignement que j'y ai reçu.
Ceci étant dit, mon expérience diffère de la vôtre concernant le droit des affaires. L'offre de cours dans ce domaine et en droit fiscal me semblait inférieure à celle de l'UdeM (en quantité, pas en qualité).
J'ai aussi eu la chance de suivre le cours de droit des compagnies donné par Me Martel et il nous avait mentionné qu'à son arrivée à l'UQÀM le département des sciences juridiques était très différent de ce qu'il est aujourd'hui (c'est à dire plus de profs "socialistes" à défaut de meilleurs terme, ce sont mes mots, pas les siens). Tout ça pour dire que les préjugés et stéréotypes visant l'UQÀM sont probablement basés sur une situation qui fut réelle à une époque lointaine.
En conclusion, je ne dis pas qu'on ne peut pas étudier à l'UQÀM et pratiquer le droit des affaires (je pratique moi-même dans ce domaine), mais je demeure avec l'impression que d'autres universités offrent un plus grand choix de cours dans ce domaine. Évidemment, mon expérience est anecdotique et peut être différente de celle des milliers d'autres juristes issus de l'UQÀM