Ils manifestent devant l’École du Barreau!
Theodora Navarro
2016-06-16 15:00:00

« Justice pour les jeunes juristes » scandent les étudiants, venus des différentes écoles du Barreau. Ce qu’ils veulent désormais, c’est être correctement réévalué, « et repasser l’examen de reprise - pour ceux qui ne l’auront pas réussi - sans frais supplémentaires » souligne Jérôme Palmade. Au 445 boulevard Saint-Laurent, ils étaient encore peu nombreux vers 10h15. Arrivé de Québec, l’un des étudiants avoue ne pas savoir ce qu’il va faire s’il échoue à ses examens. « 7000 dollars, c’est une somme que je ne pourrais pas débourser pour une nouvelle année », soupire-t-il.
Une situation « inacceptable »

L’examen de reprise aurait dû donner une nouvelle chance aux étudiants qui n’avaient pas réussi la première session, « en proposant un examen juste et équitable » résume un étudiant. 20% de la note finale consistait en la rédaction de résolutions corporatives, souligne le communiqué adressé par les organisateurs, « un exercice si pointu qu’il laisse perplexe quant aux intentions des auteurs (...) une large part de l’évaluation finale portant sur des habiletés qui ne reflètent nullement le contenu de leur formation ».
Un examen arbitraire?

Le sujet incriminé avait-il effectivement été abordé? Les avis sont partagés. « Je ne suis même pas certain », avoue un étudiant de Québec, quand du côté de Montréal, sa camarade affirme que « oui, je me souviens très bien même du moment où il a été abordé, et du fait que l’on est passé très vite dessus ».
Venu d’Ottawa, et attendant d’ailleurs une partie de ses camarades encore en route, un autre étudiant rappelle que le droit des affaires est une matière vaste et que si les questions posées dans l’examen avaient été abordées durant l’année, ça n’a jamais été en détail. « À ce sujet, on nous disait "Ce sont des choses que l’on maîtrise vraiment avec la pratique, mais nous, nous en sommes encore à la théorie, alors pourquoi donner ce sujet à un examen?" »
Désabusé, un étudiant de Québec n’est pas sûr que la manifestation aura un impact à court terme. « Je n’ai plus qu’à prier », sourit-il. Tous espèrent cependant que les prochaines cohortes pourront bénéficier de cette action, et qu’à l’avenir les examens refléteront plus justement la formation suivie. « À l’École du Barreau, ce sont des étudiants instruits qui ont investi du temps et l’argent dans les études, déclare Jérôme Palmade devant l’assemblée des manifestants. Tout ce que nous souhaitons, c’est avoir le droit de travailler! »
Deux hashtags alimentés par les organisateurs de la manifestation permettront de suivre les événements. Il s’agit de #raisethebartojustice et #solidariteaveclesetudiantsdubarreauduquebec.
Partager cet article:
incompertusx
il y a 9 ansJ’ai des sentiments partagés. Ayant moi-même passé en 2009 de la 1ère fois, mais avec 61%, j’aurais pu très bien me retrouver dans le même bateau qu’eux. D’un autre côté, on est trop et le contingentement est nécessaire.
Ceci étant 260 étudiants x 7000$ = 1,820,000 (sur un total de 8,531,959) dont une partie ira à financer les activités du Barreau sans hausser nos cotisations. En 2015-2016, selon le rapport annuel (p.42), BduQ a eu de la part de l’École 429,000 pour dépenses d’exploitation de la Maison du Barreau, des honoraires de gestion des admissions de 45 020 $ (38 175 $ en 2015) et des frais généraux de 325 980 $ (306 973 $ en 2015)…
Je vais être honnête, j’aime bien le fait qu’on cherche à se financer autrement que via mes cotisations. En même temps, je sens un certain malaise qu’on se finance de cette façon-là, mais plus cette façon de faire devient connue et publique, moins de malaise je sens. D’ailleurs bienvenu dans le monde adulte, les collègues.
Anonyme
il y a 9 ansHonnêtement, il est vrai que la structure du programme dans sa globalité rencontre plusieurs lacunes. Cependant, ayant été parmi les élèves de cette cohorte (hiver 2016), je crois que le problème réside plus dans le fait que ce que l'on apprend au Barreau et comment on le fait, diffère de ce à quoi nous avons été habitués à l'université. Qui a rédigé des requêtes? qui a une fois ouvert le code de déontologie dans ses trois ans d'université? Le Barreau est sensé confirmer nos connaissances et habiletés, pas en ajouter d'autres. J'ai terminé l'université avec 3.8 et j'ai eu 60% à l'examen du Barreau, et j'en connait quelques uns qui sont dans une situation aussi discordante.
Chacun choisissait ses cours d'université selon ses préférences, selon le domaine dans lequel il veut se diriger, et au Barreau, l'étudiant futur criminaliste se retrouve à partager un patrimoine familial dont il n'a jamais entendu parler s'il n'a pas pris le cours du droit de la famille à l'université (où il est souvent optionnel), l'étudiant dont le prof n'a jamais fait pratiquer la rédaction juridique se retrouve à rédiger tout sorte de requêtes et d'écrits juridiques... Franchement, c'est à la limite absurde et antinomique.
Anonyme
il y a 9 ansEn fait, à cet effet, ce que vous affirmez est faux. Le Barreau ne doit pas confirmer les connaissances du baccalauréat, au contraire.
Le bacc est destiné à vous donner une formation théorique et académique du droit. Le Barreau devrait quant à lui vous préparer à la pratique. Le fait-il convenablement? C'est assez unanime que non. Mais la distinction quant à sa mission est importante.
En passant, votre GPA dropping ne mène à rien. Premièrement, la façon de répondre au bac et au barreau sont complètement différentes. Le succès du baccalauréat n'est pas garant d'un succès au barreau, et ce n'est pas (forcément) problématique. Aussi, au barreau, tout le monde étudie avec sérieux et discipline, ce qui n'est pas le cas au bac, et ce qui vous a peut-être permis de vous démarquer davantage de vos pairs à ce moment.
.
il y a 9 ansMais si vous avez quelque chose à dire, dites-le.
Carla Quinones
il y a 9 ansBonsoir,
Bien qui peut paraître insultant pour vous qu'une étudiante ne savez pas écrire le mot loterie et examen, laissez moi vous expliquer qui est derrière cette plume.
Je suis une étudiante que comme vous a réussi son examen du Barreau. Toutefois, à différence de vous que vous avez une plume impardonnable, j'ai une dyslexie sévère qui s'exprime surtout dans mon courage et ma créativité. Dans la vie, la brillance ne se reflète pas toujours dans la perfection mais dans la différence. Je suis désolée si vous insulte mon orthographe, pour moi c'est la clef de mon succès.
Merci pour votre respect face à la difference.
Mon nom est Carla Quinones
Étudiante
il y a 9 ansCarla Quinones - et l'ado de secondaire qui a fait la remarque sur les fautes d'orthographe - je ne suis pas dyslexique et je fais des fautes d'orthographe aussi. Et devinez quoi? J'ai travaillé au ministère et là aussi du monde (des avocats, des notaires, etc) faisait des fautes d'orthographes.
Quand le message est dure à attaquer, les avocats cherchent à trouver des problèmes dans la forme sous laquelle elle est présentée, tu vois? ;)
Anonyme
il y a 9 ansChère Clara Q.,
Votre commentaire me laisse un peu inconfortable. Voyez vous, vous n'êtes pas la seule avec un trouble d'apprentissage sévère, loin de la. En fait, moi aussi j'en ai un, et cela ne m'a pas empêché de réussir mon examen et de devenir avocat. Alors bravo à nous!
Ce qui me rend inconfortable, c'est que mon disability m'est personnel, je ne m'en cache pas, mais je ne vois pas pourquoi ça devrait être un sujet de discussion pour les autres.
Et mon "handicap", n'est pas une excuse pour ma performance. Je n'ai pas à culpabiliser les autres qui remarquent mes erreurs de grammaire et de syntaxe, parce que ce sont mes fautes. En fait, j'en suis consciente et redouble d'effort pour me corriger,
Alors oui, c'est malaisant un juriste / avocat qui ne sait pas écrire, et encore pire, une personne qui utilise son handicap comme excuse.
Le pire, c'est qu'il y avait au moins 35 autres personnes présentes pour vous corriger, et personne n'a cru bon de le faire.
Alors oui, vous m'insultez en insinuant que je devrais être traitée différemment lorsque je fais des fautes d'orthographe, ou de syntaxe, puisque j'ai un trouble d'apprentissage.
Anonyme
il y a 9 ansOk, solidarité avec ces élèves, mais il faut restreindre l'accès la profession. Sad, but true comme dans la toune de Metallica. (Pardonnez cette référence; je viens de Québec. Et pour les motifs au soutien de l'assertion, il faudra compter sur un autre billet, heures facturables obligeant.)
La question qui découle de ce qui précède: Qui doit faire le travail? Les facs ou l'École du Barreau?
Anonyme
il y a 9 ansL'examen du 8 juin n'est finalement que la dernière expression en date de la faillite collective d'une institution qui peine à trouver sa légitimité entre une formation universitaire qu'elle s'escrime à dénigrer et une expérience pratique qu'elle ne peut transmettre dans une salle de classe.. La noble mission de l'école du barreau [http://http://www.ecoledubarreau.qc.ca/fr/ecole-du-barreau/mission/] semble malheureusement avoir été éclipsée par certaines contingences (uniformisation de l'évaluation, coût de la formation, peut-être même le contingentement comme le suggère certains commentaires). Or, il est regrettable à l'heure ou la profession souffre d'une image dégradée (comme cela a été fort justement souligné) de voir certains de ses membres refuser une réflexion sur la formation y donnant accès au simple prétexte que les personnes qui expriment légitimement (mais peut-être maladroitement) leur mécontentement seraient animés par la frustration. Il serait surement opportun de saisir cette formidable occasion pour amorcer une véritable réforme en profondeur d'un système qui semble aujourd'hui à bout de souffle... Pour l'heure, afin de faire montre de mansuétude et de démontrer une certaine ouverture d'esprit, l'institution serait surement bien inspirée de reconnaitre l'existence de lacunes dans l'évaluation et d'offrir à ceux qui ont eu à en souffrir une alternative véritable.
Anonyme
il y a 9 ansCette manifestation est ridicule. Très facile à dire que "les questions sont non représentatives". Et surtout très faux. Il faudrait peut-être penser à mieux étudier.
Un petit mot sur le discours du porte-parole: Pour avoir un minimum de crédibilité, il faudrait des exemples concrets des "agissements malhonnêtes du Barreau", autres que la justification : "Le Barreau n'a pas été honnête avec les étudiants... il a été malhonnête."
Ce discours peu élaboré n'est pas garant d'intérêts légitimes.
Pour ce qui est du "billet de loterie", encore un fois très facile à dire. Pour un examen difficile où la moyenne gravite légèrement au-dessus de 60 %, il est tout à fait normal que "ça passe ou ça casse" de près la plupart du temps.
Et pourquoi y a-t-il une pancarte en Espagnol ? Certains pourraient croire que les manifestants ne sont pas tous étudiants du Barreau.
Pour finir, je vais mettre mon grain de sel et dire que j'ai coulé l'examen l'an passé. De très près. Je suis allé voir ma copie, le Barreau permettant aux Étudiants de prendre connaissance de l'intégralité du corrigé. J'ai mis les bouchées doubles pour la reprise, et j'ai passé.
Il faut parfois se regarder dans la glace avant de crier à l'injustice. Surtout pour la propagande du "droit de travailler", sans doute la plus ridicule des pancartes. Le Barreau n'empêche personne de travailler. Le droit absolu de faire partie d'un Ordre professionnel n'existe pas. Il faut passer l'examen. Alors bonne étude.
Anonyme
il y a 9 ansLa mauvaise qualité du français écrit de la plupart des participants à cette conversation est consternante. C'est la catastrophe: syntaxe, grammaire, vocabulaire ...
À ce point, on est en droit de se demander s'ils ont la capacité de bien comprendre des textes en français, ce qui est absolument nécessaire au respect des obligations professionnelles d'un avocat du Québec.
avocate chanceuse
il y a 9 ansJ'ai eu mon barreau de justesse grâce justement à un ajustement de points faites par le barreau à la demandes générale des étudiants en plus d'une révision de ma copie ! Trés chanceuse..Bien que jeune avocate j'ai malgré tout trouvé après quelques mois de galère un poste qui correspondais à mes attentes et valeurs, car c'est ca le plus important pour moi en tous cas, je ne fais pas ce métier pour le nombre de 0 par années que je gagne et je suis très épanoui. Par contre je sais que ça a été plus dû à la chance que ma capacité de répondre à l’absurdité de ce que l'on demande aux étudiants lors de l'examen qui n'est ni réaliste par rapport au métier ni utile. Ce qui est dommage c'est que la formation en tant que tel est vraiment excellente et j'ai eu beaucoup de plaisir pendant ma formation.J'y ai 10 fois plus appris sur le métier qu'a l'université. Mais un tel examen il ne faut pas se faire d'illusion à pour but de sélectionner et selon les quotas de réussite ou d'échec le barreau ajuste pour que ça ai du bon sens. Ce qui m'embête par contre c'est que la manifestation se base sur l'examen de droit des affaires mais quand est-il du reste, les résultats ne sont pas sortie encore alors pourquoi vouloir remettre en cause tout un système ? Attendez donc que les résultats sortent et au niveau de la solidarité il n'y aura plus grand monde pour manifester...Les avocats ou futur avocats sont trop individualistes pour vraiment pousser à une vrai réforme, c'est surtout cela le problème de la profession qui se manifeste dans son accès mais plus tard aussi au niveau des cotisations, on chiale mais personne ne fait rien, on se contente de chialer le 1er avril puis c'est reparti pour une année à payer des cotisations qui n'ont aucun sens sans se poser de question. Il faut que notre profession se regarde dans la glace, on dit que les cordonniers sont les plus mal chaussées et bien au niveau des avocats et la défense de leurs droits collectifs nous ne sommes pas en reste, bref je ne sais pas si je contribue au débat ou pas, mais sa change des commentaires sur l’orthographe et autres réponses méprisantes et condescendante qui ne sont pas agréable à lire...Bonne chance aux étudiants et je vais aller signer la pétition de bon cœur !