De coiffeuse à avocate solo!

Dans une autre vie, Me Marie‑eve Parent a été coiffeuse. Les rencontres et opportunités qui ont jalonné son parcours l’ont finalement menée vers une carrière d’avocate.

Après avoir exercé en cabinet, notamment chez Duclos Société d’avocats, elle lance aujourd’hui son propre cabinet baptisé Parent légal.

Elle intervient principalement auprès des entreprises, offrant un service juridique spécialisé en droit civil et commercial, assorti d’un accompagnement stratégique en conformité, gestion de projets et appels d’offres publics.

Mais quels défis implique la création d’un cabinet et comment son parcours l’a-t-il préparé à les relever? Droit-inc lui a posé quelques questions…

Qu’est-ce qui vous a donné l’élan de fonder votre propre cabinet?

J'ai toujours été entrepreneure. À 20 ans, j’ai ouvert un salon de coiffure, donc j’avais déjà cette expérience… Plus tard, je me suis retrouvée dans le domaine de la construction grâce à mon père, qui avait une entreprise de démolition.

Les processus d’appel d’offres devenaient de plus en plus complexes et peu technologiques, alors j’ai commencé à l’aider en tant que chargée de projet : refonte des documents de conformité, programmes de prévention… J’adorais ça, mais je sentais qu’il me manquait quelque chose à accomplir par moi-même.

J’ai donc repris mes études, fait un baccalauréat en droit, puis travaillé en cabinet. Très vite, j’ai reçu des commentaires de clients qui me disaient : « Je suis contente qu’on parle la même langue » ou « J’ai l’impression que tu comprends vraiment ma réalité. » Je me suis rendu compte que ce besoin existait dans le milieu juridique.

Puis, avec mon expérience d’entrepreneure et le retour positif des clients, j’ai décidé de me lancer et d’ouvrir Parent légal, en combinant services juridiques et expertise en gestion de projets pour accompagner les entreprises.

Quels services offrez-vous et quelle est votre vision du droit dans votre relation avec les clients?

Je pratique le droit civil et le droit commercial, mais j’offre également des services non juridiques, tels que la gestion de projets et la conformité. Mon objectif est de proposer une approche personnalisée qui aide les entrepreneurs à naviguer dans les appels d’offres et à développer leur entreprise.

Le service à la clientèle est au cœur de ma pratique : je souhaite que mes clients comprennent les enjeux et le cadre juridique, et je cherche à les éduquer pour qu’ils puissent, à terme, gérer certains aspects eux-mêmes. Je m’exprime dans leur langage, celui des affaires, afin qu’ils se sentent réellement compris et soutenus.

Comment parvenez-vous à concilier la pratique juridique, la gestion administrative et le développement des affaires dans le cadre de votre cabinet?

Ce n’est pas facile, surtout au début. La pratique est exigeante et gérer l’administration et le développement d’affaires ajoute une complexité supplémentaire. Pour moi, la plus grande difficulté a été de mettre en place une stratégie efficace sur les réseaux sociaux pour toucher les clients.

Le conseil principal : s’entourer de personnes complémentaires et fiables. Il est aussi crucial de prendre son temps au départ pour bien structurer le cabinet, choisir les bons outils (logiciels, méthodes de travail) et s’assurer que tout est aligné avec notre vision à long terme.

Quelles sont les plus grandes satisfactions de cette indépendance professionnelle?

Le principal avantage est la maîtrise de mon emploi du temps. Être son propre patron permet de définir la direction et les valeurs du cabinet, de choisir les clients et les dossiers en accord avec sa vision. Cela permet de créer une offre de services qui nous ressemble vraiment.

J’ai beaucoup gagné en confiance. J’ai réalisé que mon parcours atypique, à savoir commencer le droit plus tard et avec une expérience variée, n’était pas une faiblesse mais un atout. Mon bagage professionnel m’a permis d’avancer plus rapidement et de mieux comprendre les besoins des clients. J’ai appris à accepter et valoriser mon parcours.