Les balados d’une avocate
Camille Dufétel
2022-12-16 15:00:00
L’avocate vient également de rejoindre les rangs de la Fondation Pierre Elliott Trudeau à Montréal.
Une actualité chargée pour cette Barreau 2003 forte d’une longue expérience d’enseignement universitaire et notamment auteure de films de fiction, d’articles académiques et de pièces de théâtre.
Pour les étudiants et les avocats
La série de balados qu’elle vient de lancer, coécrits et animés avec Julie Paquin, professeure agrégée à la Section de droit civil de l’Université d’Ottawa, comprend six épisodes de 20 à 25 minutes.
« C’est pour tous ceux qui s'intéressent au droit, qu’il s’agisse d’étudiants actuels ou futurs, précise l’avocate. Cela peut être des étudiants qui veulent savoir comment cela se passe dans la profession. »
''Quartier Maître'' peut également intéresser des avocats qui ont « envie de réfléchir, de prendre un petit pas de recul ». Deux capsules de cette saison portent par exemple sur les honoraires.
« J’étais très heureuse de retrouver Julie Paquin, que j’ai connue parce qu’on avait la même directrice de thèse, qui ensuite a enseigné à l'Université d'Ottawa et que j’ai retrouvée là-bas, quand j’y étais professeure », souligne l’avocate, qui y a enseigné jusqu’en 2019.
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Arts et diffusion du savoir
C’est en tant que consultante et plus précisément directrice du programme de ''leadership'' que l’avocate a par ailleurs rejoint la Fondation Pierre Elliott Trudeau.
« L’idée est de les aider à encourager leur communauté à utiliser les arts dans la recherche et dans la diffusion du savoir, et d’intégrer à leur programme, et aux formations et événements mis en place, la créativité et les arts, détaille-t-elle. Avec l’objectif de susciter un impact plus grand pour leurs recherches, en touchant un plus large public qu’en restant cantonné au milieu universitaire. »
Son rôle est de trois ordres : d’abord, concevoir, planifier, gérer ou coordonner la production d’événements, puisque la fondation soutient des boursiers et des chercheurs en organisant de nombreux événements.
« Après, j’agis comme facilitatrice auprès des ''fellows'' et des mentors dans leur rôle de soutien et de formation auprès des boursiers, ajoute-t-elle. Je les aide à mettre en forme des formations qui vont permettre de développer chez les boursiers les connaissances et les compétences que la Fondation veut les voir développer. »
Le troisième volet consiste en un rôle de participation à la planification stratégique de l'organisme, pour que les programmes ou les événements mis en place correspondent aux objectifs de l'organisme.
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Projets artistiques
Cette professionnelle, aussi comédienne, qui a entre autres écrit et produit plusieurs courts métrages ainsi que des pièces de théâtre, est aussi vouée à ses projets artistiques.
« Pour une des premières pièces que j’ai montées, ''La déposition'' d’Hélène Pedneault, j'étais très contente parce que Mme Pedneault est venue voir la pièce. C’est la dernière fois qu’elle a vu sa pièce avant qu'elle ne décède. »
Me Choko a trouvé « extraordinaire » de pouvoir lui donner « cette occasion ». « En plus, j'avais fait faire une affiche par un artiste très talentueux, Lino, de son vrai nom Alain Lebrun, et Mme Pedneault m'avait dit que c'était la plus belle affiche jamais faite de la pièce. Ça m'a donné ma confirmation que c'était vraiment important pour moi de mettre du temps là-dedans. »
L’avocate précise avoir commencé par faire de la production « par défaut », pour se créer des « opportunités ». « Et en le faisant, j'ai réalisé que j'aimais ça et que ça me donnait l'occasion de créer encore plus que si je restais uniquement dans un rôle d'interprète. J'ai réalisé que j'avais des choses à dire. Donc, de fil en aiguille, je me suis mise non seulement à jouer, mais aussi à écrire et à produire mes propres projets. »
Entre autres projets, en 2018, sa pièce « Trois fois passera, la dernière y restera ? » avait été sélectionnée à l’Espace La Risée dans le cadre de l’événement « Paroles de Femmes ».
Depuis mars 2022, cette avocate indépendante est aussi collaboratrice auprès d'une équipe d'auteurs chevronnés chez Vaste Programme.
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Une question de priorités
Son engagement à la Fondation lui demande une certaine réorganisation. Mais c’est ainsi que fonctionne cette passionnée qui préfère avancer par projets, qu’elle mène « un peu chacun leur tour ».
« À la longue, je suis probablement moins loin dans ma carrière juridique que si je m’étais concentrée juste sur ça, admet-elle. Certains de mes amis qui ont commencé en même temps que moi ou un peu avant ont des carrières extraordinaires, ils sont avocats émérites, vice-présidents, députés, puis moi je ne suis pas là. »
Me Choko préfère « être libre ». « C'est la satisfaction de pouvoir faire tout ce que j'aime et j’y tiens mordicus. Certains vont monter leur boîte, tout donner, puis à 55 ans tirer la ''plug'' et commencer une autre carrière totalement différente. Moi, je veux tout faire en même temps. »
Pour l’avocate, on a tendance à penser à tort que les gens du droit sont avant tout des gens rigoureux manquant de créativité. « Dans le milieu du droit, il faut de la rigueur et de la créativité. Et inversement pour le milieu artistique. »
Une autre saison ?
''Quartier Maître'' est disponible sur les plateformes d’écoute Spotify, Apple podcasts, Google podcasts et Stitcher.
« Pour pouvoir faire une 2e saison, on attend de voir comment la première saison est reçue, ajoute-t-elle. Et il faudrait avoir des gens qui nous financent ! »