Nouveau! Les chroniques Carrière
LL.B./M.B.A. : L’apparition d’un avocat nouveau genre
Barbara Shore
2008-03-04 11:03:00
S’inscrivant dans une volonté d’établir de nouveaux liens entre les disciplines académiques, de nombreuses universités canadiennes se sont lancées dans la création de diplômes dits «conjoints».
Dans le domaine juridique, le programme le plus connu est sans contredit le LL.B./M.B.A.
Dans le domaine juridique, le programme le plus connu est sans contredit le LL.B./M.B.A.
Nous arrivant en provenance des États-Unis, il a été enseigné pour la première fois au Canada en 1972. En 2003, l’Université de Sherbrooke a été la première université à offrir ce programme en français en Amérique du nord (1).
Les universités qui offrent ce programme particulier se plaisent à affirmer qu’il procure un avantage important aux étudiants désirant poursuivre une carrière axée vers le droit des affaires. Nous nous sommes donc penchés sur la perception de divers acteurs de la scène juridique face à ce programme tant vanté par le milieu universitaire.
À l’Université de Sherbrooke, nous avons discuté avec un étudiant récemment diplômé du programme qui nous soulignait avoir pu développer une compréhension pointue de l’interaction entre le monde des affaires et le monde juridique. Il affirme d’ailleurs : « Je me sens tellement plus à l’aise à entamer une carrière juridique. J’ai eu l’opportunité d’intervenir auprès de grandes entreprises et de développer à la fois mes réflexes d’homme d’affaires et de juriste ».
Les universités affirment d’ailleurs que ce programme vise la création d’une génération de professionnels capables à la fois de prendre des décisions d’affaires sensées et des décisions juridiques bénéfiques au développement de l’entreprise.
Un exemple
Me Julie Vallières travaille au sein du contentieux d’une importante compagnie œuvrant dans le domaine de l’aéronautique. Elle a auparavant complété son stage du Barreau et travaillé comme avocate en droit corporatif au sein d’un grand bureau montréalais. Lors de ses débuts dans la pratique du droit, elle a rapidement réalisé qu’elle était en mesure de mieux comprendre l’impact des décisions juridiques sur les affaires d’une compagnie grâce à ses connaissances acquises au M.B.A.
Me Vallières n’hésite pas à affirmer qu’un M.B.A. permet au juriste de mieux comprendre le langage comptable et financier entourant une transaction corporative. Les clients sont généralement très conscients de l’apport de cette valeur ajoutée et sont enclins à se référer à eux pour obtenir des conseils juridiques et d’affaires. Depuis qu’elle exerce au sein d’un contentieux corporatif., Me Vallières fait valoir ses compétences multidisciplinaires notamment en matière de production, de marketing et de R&D dans le cadre de ce nouvel environnement.
Nous avons constaté que de nombreux employeurs montréalais sont encore trop peu familiers avec ce programme. C’est dans cette optique que Me Vallières indiquait que plusieurs grands cabinets gagneraient à engager et à exploiter davantage les connaissances et les compétences des diplômés du programme LL.B./M.B.A.
FMC, un pionnier
Le cabinet Fraser Milner Casgrain (FMC) fait figure d’avant-garde dans cette catégorie. En effet, le cabinet FMC s’est associé à l’Université de Sherbrooke depuis le tout début du programme en offrant de nombreuses bourses étudiantes et la possibilité à des étudiants d’effectuer une intervention en entreprise au sein du cabinet.
Me Violette, directrice du développement professionnel chez FMC, nous souligne que ce double diplôme forme des juristes dont les connaissances financières et économiques sont particulièrement appréciées. Toutefois, elle nous rappelle que le programme à Sherbrooke n’en est qu’à sa deuxième cohorte, ce qui ne permet pas de pleinement analyser la contribution qu’apporte ces nouveaux venus à la dynamique juridique.
Nous croyons que les détenteurs du diplôme LL.B./M.B.A. gagnent à se faire connaître et à faire valoir leurs compétences au sein de la communauté juridique et du monde des affaires québécois. Au cours des prochaines années, il sera intéressant d’assister à l’évolution de l’attitude des employeurs face aux détenteurs de LL.B./M.B.A.
Sur cette question, notons que dans certains marchés américains les détenteurs du J.D./M.B.A. (l’équivalent américain) se voient créditer une année supplémentaire d’ancienneté pour ce qui a trait aux salaires et à l’éligibilité au partenariat. Nous suivrons donc de près le développement de la situation au sein du marché montréalais.
Barbara Shore, M.A., CHRA
Jean-Emmanuel H. Beaubrun, Avocat
Shore & Associés
www.shoreassoc.com
Shore & Associés est un cabinet boutique spécialisé en recrutement de cadre et en recrutement juridique. Nous desservons une clientèle de premier plan incluant notamment des cabinets juridiques et des contentieux corporatifs.
1) Notons que l’Université McGill offre depuis de nombreuses années le programme B.C.L./LL.B./M.B.A. Il semblerait toutefois que peu d’étudiants y suivent le programme chaque année.
Les universités qui offrent ce programme particulier se plaisent à affirmer qu’il procure un avantage important aux étudiants désirant poursuivre une carrière axée vers le droit des affaires. Nous nous sommes donc penchés sur la perception de divers acteurs de la scène juridique face à ce programme tant vanté par le milieu universitaire.
À l’Université de Sherbrooke, nous avons discuté avec un étudiant récemment diplômé du programme qui nous soulignait avoir pu développer une compréhension pointue de l’interaction entre le monde des affaires et le monde juridique. Il affirme d’ailleurs : « Je me sens tellement plus à l’aise à entamer une carrière juridique. J’ai eu l’opportunité d’intervenir auprès de grandes entreprises et de développer à la fois mes réflexes d’homme d’affaires et de juriste ».
Les universités affirment d’ailleurs que ce programme vise la création d’une génération de professionnels capables à la fois de prendre des décisions d’affaires sensées et des décisions juridiques bénéfiques au développement de l’entreprise.
Un exemple
Me Julie Vallières travaille au sein du contentieux d’une importante compagnie œuvrant dans le domaine de l’aéronautique. Elle a auparavant complété son stage du Barreau et travaillé comme avocate en droit corporatif au sein d’un grand bureau montréalais. Lors de ses débuts dans la pratique du droit, elle a rapidement réalisé qu’elle était en mesure de mieux comprendre l’impact des décisions juridiques sur les affaires d’une compagnie grâce à ses connaissances acquises au M.B.A.
Me Vallières n’hésite pas à affirmer qu’un M.B.A. permet au juriste de mieux comprendre le langage comptable et financier entourant une transaction corporative. Les clients sont généralement très conscients de l’apport de cette valeur ajoutée et sont enclins à se référer à eux pour obtenir des conseils juridiques et d’affaires. Depuis qu’elle exerce au sein d’un contentieux corporatif., Me Vallières fait valoir ses compétences multidisciplinaires notamment en matière de production, de marketing et de R&D dans le cadre de ce nouvel environnement.
Nous avons constaté que de nombreux employeurs montréalais sont encore trop peu familiers avec ce programme. C’est dans cette optique que Me Vallières indiquait que plusieurs grands cabinets gagneraient à engager et à exploiter davantage les connaissances et les compétences des diplômés du programme LL.B./M.B.A.
FMC, un pionnier
Le cabinet Fraser Milner Casgrain (FMC) fait figure d’avant-garde dans cette catégorie. En effet, le cabinet FMC s’est associé à l’Université de Sherbrooke depuis le tout début du programme en offrant de nombreuses bourses étudiantes et la possibilité à des étudiants d’effectuer une intervention en entreprise au sein du cabinet.
Me Violette, directrice du développement professionnel chez FMC, nous souligne que ce double diplôme forme des juristes dont les connaissances financières et économiques sont particulièrement appréciées. Toutefois, elle nous rappelle que le programme à Sherbrooke n’en est qu’à sa deuxième cohorte, ce qui ne permet pas de pleinement analyser la contribution qu’apporte ces nouveaux venus à la dynamique juridique.
Nous croyons que les détenteurs du diplôme LL.B./M.B.A. gagnent à se faire connaître et à faire valoir leurs compétences au sein de la communauté juridique et du monde des affaires québécois. Au cours des prochaines années, il sera intéressant d’assister à l’évolution de l’attitude des employeurs face aux détenteurs de LL.B./M.B.A.
Sur cette question, notons que dans certains marchés américains les détenteurs du J.D./M.B.A. (l’équivalent américain) se voient créditer une année supplémentaire d’ancienneté pour ce qui a trait aux salaires et à l’éligibilité au partenariat. Nous suivrons donc de près le développement de la situation au sein du marché montréalais.
Barbara Shore, M.A., CHRA
Jean-Emmanuel H. Beaubrun, Avocat
Shore & Associés
www.shoreassoc.com
Shore & Associés est un cabinet boutique spécialisé en recrutement de cadre et en recrutement juridique. Nous desservons une clientèle de premier plan incluant notamment des cabinets juridiques et des contentieux corporatifs.
1) Notons que l’Université McGill offre depuis de nombreuses années le programme B.C.L./LL.B./M.B.A. Il semblerait toutefois que peu d’étudiants y suivent le programme chaque année.
113643
Anonyme
il y a 17 ansArticle intéressant.
Je me demande à quel point le MBA fait conjointement est utile. Généralement, il faut avoir quelques années d"expérience de travail pour que le MBA prenne sa pleine valeur. Je comprends que les programmes en alternance permettent de gagner cette expérience, mais a quel point.
Cela reste un très bon article et j'ai bien hâte moi aussi de voir les prochains développement
RB
Anonyme
il y a 17 ansDiplômes fais pour les titres, rien de plus. Voir l'article ci-dessous.
Henry Mintzberg critique les MBA
[http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20080211/LAINFORMER/802091030/5891/LAINFORMER01|CLIQUEZ ICI]
Anonyme
il y a 17 ansPour moi, le LL.B./MBA fut une énorme perte de temps.
Je m'explique.
À mon université (une université québécoise francophone que je ne nommerai pas), les cours du MBA étaient essentiellement des cours de niveau bac en administration. Ayant 25 ans, j'étais un des plus vieux étudiants de la classe, alors que dans les programmes de MBA sérieux, les étudiants sont majoritairement, sinon exclusivement, des gens avec de l'expérience en gestion.
Lorsque j'ai postulé pour des emplois dans le milieu des finances après l'obtention de mon MBA, je me suis fait dire à plusieurs reprises que mon diplôme n'avait aucune crédibilité. À présent, je travaille dans le milieu juridique au même titre que ceux qui n'ont qu'un LLB.
Cela dit, si je considère que mon diplôme MBA m'a coûté environ 80K en terme d'année de salaire perdu, je crois qu'il fut un très mauvais investissement.
À tous ceux qui sont intéressé par un MBA, je vous suggère fortement d'éviter les programmes LL.B. / MBA offerts par les universités québécoises, et de simplement obtenir un bac en droit, travailler quelques années en droit des affaires, et retourner ensuite à l'école pour un MBA réputé.
Anonyme
il y a 17 ansL'un des facteurs qui distingue l'aspect MBA du BCL/LLB/MBA de McGill, pertinent surtout par rapport aux commentaires de notre collègue ci-dessus, est le caractère autonome du volet MBA là-dedans. Les étudiant-e-s souhaitant s'inscrire au BCL/LLB/MBA doivent être admis au MBA à part entière.
Or, pour y etre admis, il faut posséder un bac suivi d'au moins deux ans d'expérience professionnelle. Comme dans la majorité des MBA, la plus grande partie des étudiant-e-s au MBA de McGill ont bien plus que d'expérience de travail que deux ans!
S'il est vrai que bien moins d'étudiants en droit s'inscrivent au programme conjoint MBA à McGill qu'à Sherbrooke, il faut donc quand même apprécier que ces programmes s'adressent à des clientèles différentes.
Même si McGill admet quelques étudiant-e-s directement des cégeps et un nombre substantiel immédiatement après leurs bacs, aucun de ces étudiants n'est éligible au programme conjoint MBA, ce qui ne semble pas être le cas à Sherbrooke. Autre clientèle et, comme le souligne notre collègue, autre type de programme.
Anonyme
il y a 17 ansSherbrooke offre également un programme de LLB/MBA et ce qui est déplorable dans ce programme est le fait que les jeunes de première année sont admis sur la base de leur résultat de leur première session de droit. Le problème avec ce programme est que tu te ramasses avec une ribambelles de jeunes de 20-21 ans dans un classe de MBA. De plus, alors que la force d'un MBA est la multidisciplinarité au niveau des cohortes, tu te ramasses exclusivement avec des étudiants en droit.
Bref, j'abonde dans le même sens que celui qui disait que son programme combiné lui avait fait perdre près d'un an de salaire et je recommande à ceux qui veulent faire un MBA de le faire dans un programme régulier.
En ce qui concerne le programme de Sherbrooke, bien que le programme soit "cute" sur papier, il ne vaut pas grand chose en pratique, outre le fait que les étudiants de droit font un programme de B.A.A. en accéléré en même temps que leurs études de droit.
C'est au moins ça.
Anonyme
il y a 17 ansOn donne à des enfants la possibilité de joindre les rangs de la maitrise apres 2 session!
Aucune expérience derrière eux. Conclusion, l'apprentissage sera moindre!
Un MBA se fait après plusieurs années d'expérience de travail.
Anonyme
il y a 17 ansBonjour, je suis un grand employeur dont la réputation n'est plus à faire. Nous avons la chance de compter parmi nous des anciens du programme LLB-MBA de Sherbrooke.
Nous sommes très satisfaits de leurs performances et nous essayerons d'en embaucher encore dans les prochaines années.
Deux fois bravo!
Anonyme
il y a 17 ansBonjour,
Suite à la lecture des propos émis au sujet du programme LL.B./M.B.A. ainsi qu'au sujet de ses étudiants, je dois affirmer que ces derniers sont très sous-estimés. À titre d'employeur ayant engagé certains de ces jeunes professionnels, je suis extrêmement satisfait de leur maturité ainsi que de leur performance au sein de l'entreprise. Je travaille pour une entreprise nationale et j'ai été extrêmement surpris par le potentiel énorme de ces jeunes finissants. Je possède une très grande confiance en ces jeunes leaders de demain et je suis persuadés que certains d'entres eux se trouveront à la tête d'une entreprise dans les années à venir. Félicitation à l'Université de Sherbrooke pour avoir été les premiers au Québec à avoir instauré ce programme. Bravo.
M.L.
Anonyme
il y a 17 ansL'article est très intéressant! Toutefois, certains commentaires gratuits publiés de façon anonyme le sont un peu moins… Il est vrai que ce programme n’est pas parfait mais de là à dire qu’il s’agit d’une perte de temps…cela est grossièrement exagéré.
La personne qui a écrit cela a malgré tout terminé le programme! Je crois que cela démontre qu’il ne s’agit pas d’une perte de temps…
Olivier Bergeron, étudiant au MBA de l'Université de Sherbrooke
Anonyme
il y a 17 ansCette double formation est loin d'être une perte de temps. Bien entendu, on peut sauter rapidement à la conclusion que le bénéfice du MBA à des bacheliers en droit est amoindri par l'absence d'expériences de ces derniers mais la réalité de la chose est la suivante, du moins pour l'Université de Sherbrooke:
1. Les cours sont les mêmes autant pour les étudiants MBA/Droit que ceux suivant le cheminement d'un MBA régulier
2. Les cours sont offerts par les mêmes professeurs et fort souvent, il y a des occasions de suivre des cours à l'intérieur de groupes mixtes (MBA régulier, temps partiel et LL.B)
3. Les étudiants accumulent de l'expérience au travers le MBA par l'entremise de 3 stages. On se retrouve donc dès la deuxième session du MBA avec des étudiants ayant eux des expériences en aérospatiale, d'autres qui ont travaillé pour le gouvernement et qui y ont gérer des millions et à l'intérieur de bien d'autres domaines. Il ne faut surtout pas négliger le fait que les étudiants commencent le MBA en moyenne entre 21 et 25 ans et la majorité qui ont démontré un intérêt suffisant pour s'inscrire au programme intensif possèdent déjà des expériences dans le monde des affaires de toutes sortes d'ampleur. Ce sont des gens entreprenant et dévoués car, après avoir passé au travers cette formation, ces gens ont passé 4 ans à travailler sans arrêt pour remplir aux exigences des deux formations.
Ce qui ressort de cette formation, ce sont des travailleurs avec une expérience variée et une maturité professionnelle supérieure à la moyenne.
Quant à la valeur du MBA, que le diplôme soit émis par les HEC, l'Université de Sherbrooke ou même Yale, sa valeur repose dans l'utilisation que son détenteur en fait ainsi que son caractère.
Francois Roland Achim, LL.B, MBA