Abusée par un prêtre, une victime voulait Bastarache comme médiateur!

Agence Qmi
2011-03-22 07:00:00
Il n’est donc pas question pour lui de faire appel à l’ancien magistrat de la Cour suprême, qui a récemment présidé la commission d’enquête sur le processus de nomination des juges au Québec, pour tenter de rapprocher les deux parties.
Shirley Christensen avait écrit à Mgr Lacroix, la semaine dernière, pour lui proposer de faire appel à Michel Bastarache comme médiateur, un rôle qu’il a d’ailleurs joué, l’an dernier, dans un litige comparable, au Nouveau-Brunswick. L’ancien juge du plus haut tribunal du pays avait été chargé par le diocèse de Bathurst de négocier les indemnités qui seraient versées à des victimes du père Lévis Noël (trouvé coupable de 22 chefs d’accusation pour grossière indécence et attentat à la pudeur), en marge d’un règlement à l'amiable.
Négociations « au neutre »
La mère de famille de 37 ans déplore que les pourparlers entre ses avocats et ceux de l’archevêché de Québec soient « au neutre » et qu’on ne fasse « malheureusement pas » de progrès.
L’automne dernier, la Cour suprême a donné raison à Mme Christensen en l’autorisant à aller de l’avant avec sa poursuite de 250 000 $ contre l’archevêché de Québec et le curé Lachance. Ladite action en dommages avait préalablement été déclarée irrecevable par la Cour supérieure, puis par la Cour d’appel, parce que déposée plus de 25 ans après les abus sexuels que la demanderesse a subis. La victime a cependant manifesté le désir d’en arriver à une entente avec les défendeurs et ainsi éviter d’étirer « une longue saga judiciaire ».
Le père Lachance, 79 ans, a été condamné à 18 mois de prison, en 2009, pour s’être livré à des attouchements sexuels à une quarantaine de reprises sur Shirley Christensen, alors qu’elle avait entre six et huit ans, de 1979 à 1981, au presbytère de la paroisse Sacré-Cœur.