Action collective contre Bleu-K
                        
La Cour supérieure va se pencher sur une demande d'action collective visant la société Bleu-K, accusée d'avoir manqué à son obligation de sécurité.
La demanderesse, Thi Cam Tu Quach, est une mère qui s'était abonnée à l'application HopHop, utilisée par les écoles et les garderies de la province pour synchroniser la préparation des enfants avec l'heure d'arrivée de leur parent.
L’entreprise lavalloise Bleu-K, qui publie l’application HopHop, a manqué à son obligation de veiller à la sécurité des informations recueillies sur sa clientèle, allègue la demande d'autorisation d'une action collective.
La demanderesse est représentée par Me Jimmy Ernst Lambert, Me Benjamin Polifort et Me Philippe Brault du cabinet Lambert Avocats.
Elle demande à la Cour supérieure d'être désignée représentante du groupe composé de « toutes les personnes résidant au Québec qui ont payé un frais d’abonnement pour l’utilisation de l’application HopHop, depuis le 1er janvier 2025 ».
Cette application était utilisée par 500 écoles et des milliers de parents, jusqu'à ce que Radio-Canada révèle que les informations personnelles de milliers d'enfants et de parents étaient compromises. Le gouvernement du Québec a alors demandé aux établissements scolaires et aux services de garde de cesser d'utiliser la plateforme.
L’application présentait des vulnérabilités au niveau de la sécurité, permettant à des tiers non-autorisés d’accéder aux informations personnelles des utilisateurs, incluant le nom des parents, les photos, numéros de téléphone, adresses courriel et des informations concernant leurs enfants.
Thi Cam Tu Quach avait souscrit un abonnement annuel au service HopHop le 1o septembre 2025, au coût de 31,04 $. C'est l'école de son enfant qui lui avait envoyé un code QR pour télécharger l’application, afin de faciliter la synchronisation de son arrivée au service de garde avec la préparation de son enfant.
« À ce moment, la demanderesse est convaincue de la fiabilité de la plateforme de la défenderesse », souligne la demande.
Or, à partir du 7 octobre 2025, Thi Cam Tu Quach ne peut plus utiliser le service, puisque l'utilisation est suspendue et que les renseignements concernant son enfant sont effacés.
Si elle avait été informée dès le départ de l’insécurité de la plateforme, elle n’aurait jamais souscrit à l’abonnement, affirme la demanderesse.
En conséquence, la défenderesse a contrevenu à la Loi sur la protection du consommateur (LPC), et à la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, allègue la demande d’autorisation d’une action collective.
La demanderesse réclame donc la nullité du contrat et le remboursement intégral des frais d'abonnement payés, ainsi que des dommages punitifs équivalant à ces frais abonnement afin de sanctionner « l’attitude laxiste et passive, voire un comportement d’ignorance, d’insouciance ou de négligence sérieuse » de Bleu-K à l’égard des droits des membres du groupe.