Avec la réalité augmentée, Apple veut révolutionner les tribunaux

Julien Vailles
2017-08-02 14:25:00

Mais ce sont les annonces en matière de réalité augmentée qui ont davantage de quoi surprendre. La technologie proposée pourrait fondamentalement changer la manière dont les avocats en litige persuadent et communiquent les gens, et pourrait même être bénéfique aux avocats dans d’autres domaines, écrit l’avocat Stephen E. Embry sur Lawyerist.com.
Au-delà des avancées technologiques des appareils eux-mêmes, la réalité augmentée mériterait d’être testée dans les salles d’audience, croit M. Embry.
Par exemple, elle pourrait permettre aux témoins ou aux jurés de se placer sur les lieux d’une affaire en cause, ou alors de leur faire vivre une expérience calquée sur la situation qui a mené au procès.
À ce jour, le problème avec une telle technologie est sa nature intrusive : il faut convaincre un juge de sa fiabilité, et pouvoir laisser les témoins ou membres du jury porter des lunettes 3D ou un casque de réalité virtuelle. Sans compter la réticence éventuelle des magistrats, ce genre d’appareil peut occasionner des nausées et d’autres inconvénients.
Une intrusion minimale
L’avantage avec le nouvel appareil présenté par Apple, c’est qu’il suffit en soi pour recréer les faits qu’on souhaite présenter. Ainsi, l’avocat qui voudrait utiliser cette technologie n’aurait qu’à brancher son iPad aux écrans de la salle et toutes les personnes présentes pourraient vivre l’expérience simultanément, explique M. Embry.
Avec la réalité augmentée, un avocat pourrait reconstruire virtuellement un édifice qui a été détruit; des éléments pourraient être ajoutés dans une séquence pour montrer où se trouvaient des personnes ou des objets durant les événements; une scène pourrait être modifiée pour montrer l’impact de divers facteurs.
Plus encore, en matière de responsabilité médicale, la réalité augmentée pourrait montrer ce qui aurait dû être fait, ou en quoi une intervention chirurgicale s’éloignait de ce qu’elle aurait dûe être. Et le plus beau, c’est que rien de tout ceci ne nécessitera d’équipement encombrant.
En somme, au lieu de simplement se concentrer sur l’appareil physique, il y a lieu de s’attarder au principe que fait valoir Apple dans cette édition de la WWDC, et qui pourrait révolutionner la manière de faire du litige.