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Avez-vous les moyens de me faire parler ?

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Caroline Haney

2010-05-21 08:30:00

La recruteuse juridique Caroline Haney répond à la Question Carrière de la semaine posée par un lecteur de Droit-inc.com.
Question

Bonjour Caroline,

Quelles sont les questions que les recruteurs n'ont pas le droit de poser en entrevue ? Je sais que l'âge et le statut familial en font partie. Ces informations sont pourtant nécessaires à l'employeur. Avez-vous des moyens d'obtenir les renseignements ? Chercher vous d'ailleurs à recueillir des informations personnelles sur les candidats ?

Réponse

Cher lecteur,

Merci de nous adresser cette question, il s'agit d'un sujet très sensible...

Dans un premier temps, je vous réfère aux Chartes ainsi qu'à la jurisprudence.

La Charte québécoise, par exemple, garantit à toute personne le droit à la reconnaissance et à l'exercice, en pleine égalité, des droits et libertés, sans distinction, exclusion ou préférence, fondée sur un motif de discrimination énuméré.

Les motifs prohibés comprennent entre autres: l'âge, l'origine ethnique, le sexe, la religion, la condition sociale, les convictions politiques, l'état civil, la grossesse ainsi que l'orientation sexuelle.

Toute discrimination est ainsi interdite dans les actes juridiques, en matière de logement, d'accès aux lieux et services publics ainsi que dans le domaine de l'emploi.

La discrimination est interdite en matière d'emploi: dans les offres d'emploi; dans la réception, la classification ou le traitement des demandes par les bureaux de placement; dans les formulaires de demande d'emploi et les entrevues de sélection, entre autres.

Par contre, la Charte prévoit que dans certains cas, une distinction, exclusion ou préférence peut ne pas être discriminatoire lorsque l'absence ou la présence d'une « caractéristique personnelle » définie comme motif de discrimination constitue une qualité ou une aptitude objectivement requise par un emploi.

On comprend rapidement que certaines questions d'entrevues sont illégales, on ne peut donc pas vous les poser en entrevue.

Vous les pose-t-on tout de même ?

La vraie réponse: oui....

Le ''small talk'' avant et après les entrevues ou toute communication en apparence anodine ou désintéressée peut permettre à un employeur ''rusé'' de recueillir des informations qu'il ne pourrait aller chercher directement en entrevue.

Il y a donc le vrai ''small talk'' gentil et le ''small talk entrevue cachée''.

Cherche-t-on autrement à en savoir plus sur vous?

La vraie réponse: oui...

Les employeurs utilisent les réseaux sociaux tels que Facebook pour recueillir de l'information sur vous. Pas si confidentiels que ça les réseaux sociaux ! Faites attention.

Personnellement, je recommande aux candidats la transparence.

Si une question ne peut vous être adressée en entrevue, prenez l'initiative d'aborder volontairement un sujet qui s'avère important pour vous.

Vous serez ainsi fixé et saurez à quoi vous attendre.

Par exemple, vous avez des enfants et l'horaire de travail est important pour vous, parlez-en lors de l'entrevue.

Vous aurez ainsi l'heure juste.

Au plaisir.

Caroline Haney

La Question Carrière

Chaque semaine, tour à tour, les recruteurs juridiques Caroline Haney et Jean-François Théorêt répondent à une question posée par vous chers lecteurs.

La Question Carrière de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes du moment qu’elles concernent votre carrière de juriste.
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10 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Au moins c'est clair
    Franchement, avant de lire l'article, j'étais sûr Me Haney que vous alliez nous servir du ... mais non la vie privée des candidats n'intéresse pas votre employeur. La c'est clair et c'est dit, merci pour cette information.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Small talk
    J'ai eu l'expérience d'une entrevue où après s'être terminé, deux personnes m'avait fait faire le tour du bureau et vanté les mérites de la vie de famille, de l'importance de partager du temps avec ses enfants. Sur le coup cela m'avait semblé super gentil, humain mais trop beau pour être vraie. Du coup, j'ai pas parlé de mes enfants, j'ai eu la job et mes enfants ne sont pas un obstacles dans ma pratique. Aurais-je été embauchée s'ils avaient été au courant de ma vie privée, franchement, je n'en sais rien? Peut-être que oui, peut-être que non.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Évident!!
    Franchement... croire que votre employeur n'est pas intéressé à connaître votre vie privée (i.e. situation familiale surtout) est de l'aveuglement volontaire. Dans mon cas, lorsque j'ai commencé ma pratique mon employeur savait très bien que je n'avais aucune obligation familiale, donc j'étais toujours le désigné pour aller faire des mandats à l'extérieur de la province/pays (autant pour des mandats de moyen et long terme).

  4. Me
    Me
    >>>>>>> Quelles sont les questions que les recruteurs n'ont pas le droit de poser en entrevue ? Je sais que l'âge et le statut familial en font partie. Ces informations sont pourtant nécessaires à l'employeur. Avez-vous des moyens d'obtenir les renseignements ? Chercher vous d'ailleurs à recueillir des informations personnelles sur les candidats ?


    La date de naissance apparaît sur les bulletins universitaires, alors laissons faire la Charte :-) Normalement si un candidat intéresse beaucoup, il suffit de confier un mandat à un enquêteur privé pour tout savoir: du dossier de consommation de la RAMQ aux arriérés dûs aux impôts en passant par le dossier de la SAAQ. Entre 60 et 200 $ par enquête.

  5. Me
    Me
    >>>>> Quelles sont les questions que les recruteurs n'ont pas le droit de poser en entrevue ?

    Ça, c'est une question juridique pure.
    Il faut la poser à un avocat praticien, pas à un recruteur.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 15 ans
      Re : Me
      > >>>>> Quelles sont les questions que les recruteurs n'ont pas le droit de poser en entrevue ?
      >
      > Ça, c'est une question juridique pure.
      > Il faut la poser à un avocat praticien, pas à un recruteur.


      On peut demander à Amelia si les recruteurs ont le droit de demander de voir la carte de la RAMQ du candidat... :-)

  6. GBS
    Re : Me
    > (...) il suffit de confier un mandat à un enquêteur privé pour tout savoir: du dossier de consommation de la RAMQ aux arriérés dûs aux impôts en passant par le dossier de la SAAQ. Entre 60 et 200 $ par enquête.

    Ça m'apparaît être illégal. De proposer quelque chose d'illégal pour ne pas avoir à poser de questions illégales... Je ne trouve pas ça très prudent.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Me
    Si on se rend en entrevue, c'est qu'on est un candidat/une candidate avec un CV conforme aux espoirs des recruteurs. Alors, que peuvent-ils vouloir savoir d'autre sur nous que notre vie privée, puisque celle-ci affecte (théoriquement) le rendement? Non, ce n'est pas pour savoir si nous allons nous adapter à notre nouvel milieu de travail, car les recruteurs ne peuvent pas savoir cela avant d'avoir "essayé" le/la candidat(e). En somme, ils peuvent toujours faire indirectement ce que les Lois/Chartes interdisent directement.

    • GBS
      Vie privée
      Ce que quelqu'un est sur papier, et dans la vie, peuvent parfois être drastiquement différents. Une entrevue permet habituellement de faire la différence entre les deux.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Les chartes? Quelles chartes???
    Haha, elle est bonne! Les cabinets suivent-ils les chartes pour l'embauche des candidats ou quand on les remercie (surtout au retour d'un congé de maternité)? Je ne le savais pas...

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