Ce qui vous attend en 2012

David Bilinsky
2011-12-16 14:15:00
- Domaines de pratique & secteurs porteurs :
Brûlant :
Banque. Sans aucun doute, la Règle Volcker est l’un des gros points chauds de l’année à venir. Si elle est mise en vigueur en juillet prochain, cette loi, qui vise à limiter les investissements spéculatifs des banques, risque de modifier en profondeur le secteur bancaire.
Santé. Réglementations, finances, fusion-acquisition, valeurs immobilières et responsabilité professionnelle : autant de débats cruciaux à venir. La loi sur la protection des malades et les soins abordables, attendue pour le 30 juin prochain, constitue à elle-seule un grand tournant politique, et juridique.
Énergie. Le nucléaire, et les sources d’énergies de remplacement seront bien sûr des enjeux majeurs en 2012. Tout comme le pétrole, le charbon et le gaz, pour certaines régions des USA et du Canada.
Propriété intellectuelle. Au cœur des débats également : les litiges relatifs aux brevets, avec la mise en vigueur du First-to-file, qui vise à simplifier le processus d’acquisition des droits. Les petites entreprises seront ainsi plus touchées que les autres, déjà converties au système FTF en raison de leurs activités mondiales.
Chaud :

Réglementation. De plus en plus d’états adoptent des lois en opposition à la réglementation fédérale, notamment en qui concerne les secteurs de la santé, de l’environnement, de la banque et de l’énergie. Des conflits constitutionnels risquent de surgir.
Finances. Soit : fusions et acquisitions, capital-risque, capital-investissement. Parmi les sujets brûlants de demain : le « premier appel public à l'épargne », un bon nombre d’intéressés étant à la traîne sur la question.
Cybercriminalité. Problématique grandissante de la sécurité et du piratage des réseaux informatiques.
Travail et emploi. De nombreux débats vont surgir, de toutes parts (main-d’œuvre ET patronat). Parmi les sujets brûlants : les négociations collectives, le droit au travail, l’immigration, et les violations en hausse des lois sur le travail, notamment en matière d’horaires et de salaires.
Litiges commerciaux. En plus des brevets et fraudes, on peut ajouter à la liste des points chauds de 2012 : les assurances, le système de santé, le commerce de détail/de gros. On parle d’une augmentation significative de modes alternatifs de règlement de conflits.
Immigration. A quelques exceptions près, la majorité des grands et moyens cabinets vont laisser à des cabinets spécialisés le soin de traiter la question.
Tiède :
Immobilier commercial. Certains investisseurs achètent des prêts et des biens immobiliers avant saisie. D’autres, achètent ou construisent des résidences multifamiliales afin de capitaliser sur l’essor du marché de la location.
- Marché géographique prometteur :
Les pays du BRIC. Le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine continuent d’offrir des opportunités de croissance mondiale aux cabinets.
- Développement des affaires & marketing :
Chaud :
Les médias sociaux. D’un côté, Deborah McMurray, directrice générale de Content Pilot, affirme qu’ils « conduisent et influencent » les affaires. De l’autre, de plus en plus de cabinets préfèrent encourager les relations humaines, et cherchent à développer de nouvelles politiques pour prévenir les possibles conflits juridiques et éthiques. Larry Bodine, lui, expert en marketing, évoque l’énorme potentiel de Google +.
Bases de données. Notamment, tout ce qui concerne les outils de la gestion des connaissances. A l’instar de Velocity, développé par Content Pilot : application mobile pour avocats, qui fournit rapidement des informations sur l’expérience et l’expertise d’un cabinet.
Demandes de proposition. Conséquemment, toutes les applications mobiles censées les répertorier vont cartonner.
Tiède :
Vidéos en ligne éducatives. Selon le site Attorney at work, il s’agirait là d’une excellente opportunité pour se bâtir une clientèle solide.
Retour sur investissement. Les cabinets seraient de plus en plus nombreux à y prêter attention. Par ailleurs, Susan Greene, directrice marketing chez Becker & Poliakoff, insiste sur l’importance d’évaluer constamment ses objectifs et plans de dépenses.
Recrutement et marketing. A l’avenir, les deux devraient être intimement liés. Benesch, Friedlander, Coplan & Aronoff a ainsi doté la directrice Jeanne Hammerstrom d’une double casquette.
L’avis du client. Les cabinets prennent conscience que les retours du client sont devenus essentiels pour améliorer et développer leurs stratégies de croissance. Selon un récent sondage, le pourcentage de satisfaction des clients américains varierait de 17% à 21%. Des chiffres alarmants.
- Les autres tendances de 2012 :
Revenus. Selon CitiBank, ils seraient à la baisse concernant un gros pourcentage des 200 grands cabinets américains. Toutefois, pour les cabinets moyens, le salaire par avocats continuerait d’augmenter et la parité de pouvoir d’achat se maintiendrait.
Associés. Les cabinets seraient moins nombreux à promouvoir des associés. Le chemin vers le titre serait plus long, les exigences plus rigoureuses.
Recrutement. Les cabinets embaucheraient plus de partenaires latéraux et d’avocats avec deux à trois années d’expérience. Ils seraient moins nombreux à recruter des avocats en première année d’exercice.
Non-juristes. Tendance intéressante : les cabinets font appel à un nombre grandissant de conseillers non-juristes. A l’instar de NovusLaw ou Legal Zoom, ces acteurs juridiques, non-professionnels, génèreraient pour 2 500 000 $ de bénéfices au travers de services juridiques externalisés non spécialistes. La bataille autour de la dérèglementation de la pratique du droit devrait se poursuivre.
Nouveaux leviers. Ils ne seront plus basés exclusivement sur les avocats, et concerneront : avocats à temps partiel, parajuristes, spécialistes en gestion de processus, outsourcing (recherche, e-discovery, gestion de documents).
Mondialisation. Les opportunités pour les cabinets de se développer internationalement sont de plus en plus nombreuses, notamment avec l’émergence de marchés en plein boom comme celui de l’Asie. Toutefois, comme l’indique ABA Journal, les cabinets américains et les pays du BRIC, font face à un certain protectionnisme au niveau juridique. Le Canada, l’Angleterre et l’Australie sont moins concernés.
Capital. Risque possible de difficulté face au manque d’investisseurs extérieurs. Les grands cabinets auront-ils les capitaux suffisants pour financer la croissance mondiale ?
Fusions. Même si 50% d’entre elles se soldent par un échec, elles continueront à augmenter. Plus positivement : c’est désormais davantage une question de croissance que de survie, pour les cabinets.
Honoraires. De plus en plus de méthodes alternatives de facturation voient le jour. A l’instar du programme de Pfizer, les avantages et faisabilités de ces méthodes sont de plus en plus questionnés par les clients et les cabinets.
Virtuel. General Electric expérimente des méthodes alternatives de résolution des litiges. Principalement à l’essai en Italie, ces méthodes virtuelles vont-elles s’exporter au Canada et aux États-Unis ?
Diplômés. Difficultés à la hausse dans leur recherche d’emploi. En matière de recrutement post universitaires, l’École de droit de Villanova a admis avoir gonflé les résultats d’un sondage. Une tendance qui tendrait à se généraliser. En outre, les conditions d’admission en école de droit se feraient plus rigoureuses. 32% d’entre elles ont indiqué qu’elles avaient trouvé sur Facebook des raisons de refuser la candidature d’un postulant.
Formation. L’Université d’Harvard parle déjà de conduire un programme de formation de 3 à 7 ans pour les avocats autour de sujets tels que les finances, les finances, le leadership et le développement personnel.
Planification de la relève. Un grand nombre de cabinets se penchent sur la question, à l’heure où des associés vieillissants refusent la retraite pour des raisons économiques évidentes.
Des restrictions inquiétantes… La Legal Services Corporation (LSC), un des principaux bailleurs de fonds des programmes d'aide juridique en droit civil aux Etats-Unis subit une restriction budgétaire sévère, passant de 404 à 300 millions de $.
….mais des partenariats encourageants, entre acteurs juridiques et hôpitaux américains. A la manière de Wal-Mart qui offre des services juridiques gratuits aux patients de l’hôpital pour enfants de l’Arkansas. Un modèle à suivre ?
Mères. Enfin, la Mother Attorneys Mentoring Association (MAMA) se gonfle de 550 membres supplémentaires pour six villes. 25 autres implantations sont à l’étude. Preuve indéniable que la conciliation vie de famille/travail est également au cœur des problématiques 2012 du monde juridique.