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Ces soirées-là

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Amélia Salehabadi

2009-12-14 15:10:00

Comme c’est le temps des partys de bureaux, on a voulu savoir comment ça se passe dans les cabinets d’avocats. Me Amélia Salehabadi a posé la question aux patrons des grands cabinets de Montréal. Qui ont presque tous répondu!
L’invitation avait été lancée à 10 cabinets prestigieux de Montréal. Neuf y ont répondu. Le récalcitrant fera évidemment l’objet d’un bas d’Amélia...

Blagues à part, cette participation illustre, pour moi en tout cas, que ces célébrations de fin d’année sont prises très au sérieux par la nomenklatura des cabinets.

Leur organisation est loin d’être anodine. Souvent, un comité formé d’associés, de sociétaires, d’adjoints, de techniciens et d’autres membres du cabinet, se réunit plusieurs fois dans l’année pour en décider d’avance des modalités. Les dates de la fête sont transmises aussitôt que possible à tous. Les associés sont priés alors de bien bloquer la date dans leur calendrier. Il arrive ainsi que des transactions (nombreuses en fin d’années) soient pour une fois fixées autour de l’événement et non le contraire. Les taux de participation à ces soirées festives démontrent aussi, d’une certaine façon, le sérieux de la chose. Ils varient entre 80% à 95%. Même les soirs de tempête de neige!

Car le party de noël est sacré. J’ai voulu savoir pourquoi.

Me Guy Tremblay, associé directeur de Heenan Blaikie, résume fort bien l’importance de la tradition au sein de son bureau : « C’est un message de cohésion entre le groupe. Nous profitons également de la soirée pour dévoiler le montant recueilli par Heenan pour Centraide. Je remercie tout le monde. Les nouveaux comme les anciens. Car souvent, c’est l’occasion pour ceux qui nous ont quittés pour le banc ou pour la retraire de faire connaissance avec la relève. »

Me Tremblay insiste sur l’importance de la tradition. « je suis avec Heenan depuis 32 ans. Il y a toujours eu un party de noël. » Tradition tellement importante, que même le lieu ou se tient la soirée fait partie de la tradition…La salle de bal des pas perdus (quel joli nom en passant) de la gare Windsor. Midinette que je suis, le mot bal évoque immédiatement en moi les toilettes élégantes de ces dames et messieurs. Me Tremblay précise toutefois que « C’est évidement que tout le monde est sur son 31. Ils s’endimanchent mais il n’y a plus vraiment de robes de bal. » Dommage, moi j’aurais bien aimé…

Chez Osler, la tradition est également très importante, mais cette année le cabinet a innové. Vous êtes prêts pour le scoop? Osler, qui restait un des derniers cabinets à inviter encore les conjoints a abdiqué. Plus de conjoints, ok? Mais les familles n’ont pas été oubliées pour autant. En novembre, il y eu le brunch de noël pour les bambinis avec Papa –Noël- Karim-Reno.

Pour revenir à la fête, Osler fait partie de ces cabinets qui optent pour une soirée thématique. Cette année ce fut le thème de jumelage parfait. La directrice des communications, Stéphanie Ambroso, m’explique alors le principe du « game-show ». Trois associés, dont le directeur associé, Me Shahir Guindi et leurs adjointes se prêtent au jeu de questions pour déterminer le couple (professionnel) parfait du cabinet. La soirée est animée par deux maîtres de cérémonies. Me Sylvain Lussier et Me François Paradis . On ne badine pas avec ces soirées là, chez Osler.

Pour McCarthy Tétrault, le party de cette année fut également l’occasion de marier la tradition à l’innovation. C’est en effet, lors du cocktail-dinatoire du cabinet au très ‘glamour’ galerie d’art du Parisian Laundry, que Marc-André Blanchard passa le flambeau de Montréal à Kim Thomassin. La phrase clé pour la soirée « la réussite de notre cabinet repose sur les personnes qui en font parties. » Me Simon Potter, avec son délicieux sens de l’humour, j’en suis sûre, prononça également quelques mots lors de la soirée. Des prix furent remis aux très nombreux membres du cabinet célébrant leurs années de services.


Pour Me John Coleman, associé directeur Chez Ogilvy Renault, la soirée des fêtes « c'est l'occasion idéale de souligner le travail exceptionnel de tous les membres du cabinet, tout en profitant de la féerie des fêtes. C'est d'ailleurs le seul moment de l'année où tous les avocats, professionnels, employés et retraités d'Ogilvy Renault peuvent être réunis sous un même toit. » . Madame Joanne Lajeunesse, la très sympathique et efficace directrice marketing et relations avec les médias, me donna les détails de la soirée qui eut lieu au début décembre au Fairmount Queen Elisabeth. Soirée très populaire comme toujours au sein du cabinet.
Le thème de la soirée? De la musique à mes oreilles. Et oui, ce fut Vive la France. Un spectacle de french cancan par les membres (masculins) du cabinet (j’espère qu’il y a une vidéo quelque part) et un talent show de chacun des 4 groupes du cabinet constituèrent, semble-t-il, les moments forts de la soirée. L’année dernière le thème de la soirée était les années folles.

Chez Blakes, Me Norm Saibil avec son légendaire sens de l’humour très british pince-sans-rire (on ne sait jamais s’il est sérieux ou s’il vous taquine) me confirma l’importance pour le cabinet de la soirée pour remercier l’équipe qui travaille très fort durant toute l’année. Le maestro de la soirée, le talentueux Me Kaufman (pas pour rien qu’il soit en litige), me confirma de son côté que la fête se tiendrait bien au mythique Lion d’Or.Une nouvelle tradition semble se poindre chez Blakes…Les nouveaux arrivants montent sur scène et selon les applaudissements de la foule, des gagnants sont acclamés et des plaques humoristiques sont remises. L’année dernière Me Patrick Mendafut le grand gagnant. Il remporta deux prix des plus prestigieux : le plus apprécié et la recrue de l’année.

Chez Stikeman Elliot, l’associé directeur, Me André Roy, bien que très occupé, fut charmant et désarmant de simplicité, prie le temps nécessaire pour m’expliquer le pourquoi et comment de la soirée. Il insista sur l’importance de remercier tout le monde pour le travail très soutenu durant l’année. « Il est important pour moi d’avoir un discours rassembleur. De souligner le travail de tous. L’équipe. C’est une soirée de fête. Pour s’amuser. Pour partager. C’est pourquoi mon discours se veut rassembleur et surtout court. » Cette année, la fête se déroule au Queen Elisabeth. Le bilan des sommes ramassés par le cabinet à Montréal pour la campagne de financement Centraide y sera également dévoilé. Comme la plupart des partys des autres cabinets, les invités sont non-accompagnés.

Chez Fasken, c’est un Claude Auger, le directeur associé, très en forme et très impliqué dans le déroulement de la soirée, qui me parla longuement de l’importance de la célébration festive de la fin de l’année. Pour Me Auger, il n’y a pas de doute que la tradition de la fête de Noël est surtout importante pour remercier tous les membres du cabinet de leur travail acharné durant l’année. Auparavant, il existait également une fête pour les associés. Mais celle-ci a été annulée. On préfère se concentrer sur la grande famille des membres du cabinet. Et que la fête commence.

Chez Davies, le directeur du cabinet, le très classe et professionnel, Jacques Fournier, avec la bénédiction de l’associé directeur Me Pierre-André Themens, me révéla quelques détails de la soirée. Mais attention, sans rien rrévéler du punch reservé aux membres de la boite. Monsieur Fournier, malgré ma grande insistance, resta mystérieux pour ne pas vendre la mèche d’avance. Il me fit subtilement comprendre que l’endroit, les activités, les artistes relèvent du secret d’état. En revanche, il a été très généreux sur les motifs de la fête : « reconnaître et souligner le travail de tous. Nos membres travaillent fort toute l’année. C’est à notre tour de les remercier. »
La soirée est organisée par un comité de 7 personnes. Avec des invités (artistiques) surprises.

Chez BLG, c’est Me Vincent Frenet le grand manitou de la soirée black tie qui me causa de la soirée pilotée par le comité social. La soirée se tiendra dans un des lieux les plus branchés de Montréal, la grande salle du bal du marché Bonsecours. Dixit Me Frenet, les convives y viennent particulièrement élégants. J’en déduis en calèche et robes de bal… Un traiteur de choix est retenu, Maître et chef. Un traditionnel spectacle humoristique des jeunes avocats, suivi d’un jeu questionnaire sur écran géant avec photos des événements de l’année prennent ensuite la relève. Un band joue de la musique durant toute la soirée.

Pour Me Frenet, « la soirée est le reflet de la volonté du cabinet de souligner le travail acharné et continue de tous les membres de BLG Montréal. C’est une tradition bien établie. »

Mes conclusions : les cabinets savent qu’ils pressent le citron pendant toute l’année et donc organisent des partys pour se faire pardonner…

Amélia, how dare you! Je sais je sais, je ne suis même pas drôle selon mes GD (gentils détracteurs)!

Non sérieusement, je pense que le métier d’avocat et un des plus exigeants et stressants. Mais en plus, c’est un métier qui arrive juste après le métier de politicien pour le prix des gens les plus détestés. De façon doublement universelle : dans le temps et l’espace. Tout le monde nous déteste partout et depuis longtemps.

Il y doit y avoir surement du vrai.

Pour les autres avocats.

Pas pour les avocats d’affaires du Québec comme nous. Car nous sommes travaillants, consciencieux, méritants, intelligents, que dis-je brillants, beaux, bilingues, bi-juridiques. Et par dessus tout, drôles et généreux.

Ce que je trouve merveilleux, c’est que même les avocats des grands cabinets très sérieux et prestigieux savent s’arrêter quelques moments pour rire ensemble, avec leur équipe, d’eux-mêmes, de notre profession, et de nos bêtises.

Sur cela, je me permets de vous souhaiter un très reposant temps des fêtes. Car vous devrez mettre les bouchées doubles en 2010…pour mériter un party de Noël l’année prochaine…

imge #3291
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