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Claude Chartrand démissionne !

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Agence Qmi

2011-03-23 10:15:00

Le procureur en chef du Bureau de lutte au crime organisé (BLACO) renonce à ses fonctions, un mois après avoir publiquement décrié la loi spéciale par laquelle le gouvernement Charest a forcé le retour au travail de ses procureurs en grève.
Me Claude Chartrand se joindra au Bureau du syndic du Barreau du Québec dès le 2 mai, à titre de syndic adjoint, a confirmé la porte-parole du Barreau, Martine Meilleur hier. Il aura la responsabilité d'enquêter sur la conduite des avocats de la province et plaider ces dossiers devant le comité de discipline de leur ordre professionnel.

Le 20 février, celui qui fut à la tête du BLACO pendant cinq ans avait offert sa démission au Directeur des poursuites criminelles et pénales Louis Dionne, en lui demandant d'être rétrogradé comme simple procureur en attendant sa retraite. Imitée par 27 autres cadres de la poursuite mécontents de la loi spéciale, sa demande a toutefois été refusée par le grand patron de la Couronne. Me Chartrand a donc décidé de poursuivre sa carrière ailleurs.

« Désastre »

Dans sa lettre de démission, Me Chartrand comparait cette loi spéciale à « une gifle » au visage des 450 procureurs de la Couronne les moins bien payés au pays et il appréhendait un « désastre ».

Dénonçant ses « effectifs limités », qui le forçaient parfois à « retarder l'issue » de certaines enquêtes policières d'envergure, il avançait même que la décision du gouvernement représentait « une chance inespérée de se tirer d'affaire » pour les Hells Angels arrêtés dans l'opération SharQc.

Ce sont les procureurs dirigés par Me Chartrand qui ont notamment le mandat de faire condamner les 156 Hells appréhendés dans la plus importante opération anti-motards de l'histoire de la province. Mais, il soulignait que six des 16 postes de procureurs prévus pour l'« équipe SharQc » demeurent vacants, faute de candidature, en raison de l'ampleur de la tâche.

Pendant ce temps, « la défense se compose d'une armada d'une soixantaine d'avocats dont plusieurs sont parmi les plus chevronnés de notre profession ». Les avocats des motards — payés par l'État — gagneront 1050 $ par jour de procès, soit trois fois plus que ceux de la poursuite.

« Dans ce contexte, je ne peux que manifester de sérieuses craintes quant à l'issue des procédures », écrivait-il. Estimant que le Québec « n'a plus les moyens » de s'attaquer sérieusement au crime organisé, il exprimait l'avis qu'on devrait laisser aux procureurs fédéraux le mandat de traduire en justice les motards criminalisés, la mafia et les gangs de rue.

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