Crash du vol AF 447 : au tour du bâtonnier français de se fâcher

Natacha Mignon
2009-07-21 13:15:00
La firme anglaise Stewarts Law, qui se présente comme spécialiste du droit de l’aviation, de la responsabilité médicale, des litiges commerciaux, des divorces et des dommages corporaux (vaste programme), a remporté le premier round en décrochant la représentation de 50 familles.
Un procès aux Etats-Unis
À en croire le Figaro, dans son édition du 17 juillet dernier, Stewarts Law a fait miroiter aux proches des victimes la délocalisation du procès aux Etats-Unis.
Pas complètement, puisqu’en vertu de la convention de Montréal, Air France ne pourra être poursuivie que sur le lieu de départ ou d’arrivée de l’avion. Mais le cabinet recherche actuellement à impliquer la responsabilité des équipementiers, dont la plupart sont américains, pour obtenir un procès aux Etats-Unis.
Les enjeux de la manœuvre sont aisés à deviner : aux Etats-Unis le montant de l’indemnisation est au moins le triple de celui pouvant être accordé en France. Le succès est toutefois peu probable car sur 150 demandes de ce type depuis un an, 147 ont été rejetées par la justice américaine.
Les foudres du bâtonnier
Stewarts Law travaillera en interface avec le cabinet français de Sylvain Maier, au sein duquel la firme anglaise rencontre déjà les familles.
Le cabinet de Sylvain Maier a en effet ouvert ses portes à l’association des familles de victimes « Pour la vérité sur le vol AF 447 », à laquelle il reconnaît avoir prêté ses locaux et sa secrétaire. Se reprenant, l’avocat a promis de lui ouvrir prochainement une ligne téléphonique propre « afin qu’il n’y ait pas d’amalgame».
Cet aveu a néanmoins valu au cabinet français de s’attirer les foudres du bâtonnier de Paris, Me Christian Charrière-Bournazel. Ce dernier s’est emporté contre ces méthodes dans un communiqué publié le 20 juillet 2009, où il en a profité pour rappeler à son confrère quelques rudiments de la profession.
Un communiqué sous forme de résumé de cours de déontologie à lire impérativement si vous souhaitez bientôt passer le barreau de Paris!
Photo: ''Christian Charrière-Bournazel ''
Me
il y a 16 ansPourquoi il se fâche le franchouillard ? Si, présumément, en France ils ont la même règle déontologique que nous - soit celle qui nous interdit de solliciter les clients - rien ne dit (surtout pas l'article... dont l'auteur aurait quand même pu faire ce travail de recherche!) que cette règle existe eu Brésil ou aux EU.
Me
il y a 16 ansSi, présumément, la France a la même règle déontologique que nous, soit celle qui interdit la sollicitation, rien ne dit que les Anglais ont la même.
Dans le cas où elle serait inexistante, le franchouillard n'a pas raison de se fâcher. Si les avocats anglais jouent aux charrognards, peut-être que, contrairement aux québecois et aux français, ils ont le droit. Je sais pas. L'auteure aurait pu faire un travail complet, soit de vérifier si c'est le cas.
Alors en absence de nouvelles informations, rappellons au franchouillard fâché que les règles déontologiques françaises s'appliquent aux avocats français et non à une firme anglaise.
Natacha
il y a 16 ansLes règles de déontologie anglaises sont différentes. Le lien sur l'article du Figaro l'évoque. En revanche, le bâtonnier français se fâche car le cabinet français crée une sorte "d'association de fait" avec le cabinet anglais, sur le sol français.
J'espère que cela répond en partie à vos observations. Bien sûr, si le sujet intéresse, il pourra faire l'objet d'un autre article plus détaillé.
Anonyme
il y a 16 ansNos règles de déontologie interdisent la sollicitation??? En passant, j’ai entendu dire que l’annonce sur la dernière page de nos Pages Jaunes à Montréal sera modifiée pour maintenant inclure les services pour démembrements d’aéronefs, pertes en mer et les catastrophes horribles.