De Grandpré en hausse, critères de nomination des juges en baisse

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Amélia Salehabadi

2010-04-20 14:15:00

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Quels sont les acteurs du monde juridique qui ont la cote aujourd'hui? Quels sont ceux qui en arrachent? Amélia Salehabadi vous les présente...
En hausse

Le nom De Grandpré pour un cabinet d’avocats.

De Granpré Chait désire utiliser comme raison sociale uniquement De Grandpré.

Ce à quoi s'oppose De Grandpré Jolicoeur qui craint une confusion.

Mais il faudra attendre mai 2011 pour connaître l’issu de l’histoire. Patience mes amis.

En effet, dans la cause De Grandpré Jolicoeur c. De Granpré Chait, l’honorable Claudine Roy J.C.S a fixé le procès, qui devait avoir lieu initialement en décembre 2010, au 24, 25 et 26 mai 2011 pour permettre à Me Florence Lucas, de Gowlings et avocate De Granpré Chait, de revenir de son congé de maternité.

Cette dernière aura alors un agenda fort chargé avec la très médiatique cause Robinson/Cinar.


De Grandpré Jolicoeur est par ailleurs représenté par Me Greg Moore, de Goudreau Gage Dubuc.


En baisse

Les critères de nomination des juges au Québec.

Puisque le sujet de la nomination des juges du Québec est brûlant d’actualité, je vais être très opportuniste et y rajouter mon petit grain de sel.

Non pas sur l’aspect politique de la chose. Rassurez-vous.

Car, pour paraphraser Me Jean Charest, c’est entre les mains de la commission Bastarache.

Mais sur les critères de sélection en amont, bien avant que cela n’atterrisse sur le bureau du ministre de la justice.

Examinons comment un avocat peut se retrouver sur la fameuse « short list » présentée à la ministre de Justice.

1. Il faut être inscrit, sauf exception, au moins depuis dix ans sur le tableau de l’ordre des avocats;
2. Il faut avoir été retenu par le comité de sélection.

Si vous voulez plus de détails, lisez le dépliant sur [http://www.tribunaux.qc.ca/c-quebec/CommuniquesDocumentation/depliant_etre_juge.html
|comment être un juge]

Mes bémols :

1. Dix ans de barreau :

Depuis quand la quantité est-elle garante de la qualité?

En outre, l’inscription au tableau de l’ordre depuis 10 ans ne veut rien dire dans les faits, sinon l’âge du candidat.

Comme moi, vous devez connaître des membres du barreau qui sont inscrits depuis 10, que dis-je 20 ans, et qui n’ont jamais pratiqué le droit un seul jour. Ou bien qui ont cessé de le pratiquer pour quelques années le temps d’avoir des enfants ou de retourner aux études.

Ne serait-ce pas sage alors de préciser le nombre d’années de pratique ou le genre de pratique avec un minimum d’années en litige?

2. Le comité de sélection :

Ce comité est formé par trois personnes : un juge recommandé par le juge en chef, un avocat nommé après consultation auprès du Barreau du Québec et une personne qui n’est ni juge, ni avocat (représentant le public).

Ce qui me dérange le plus ici ?
L’implication du Barreau. Sur son site Internet, le mandat du barreau est ainsi décrit:

« Afin d'assurer la protection du public, le Barreau du Québec maximise les liens de confiance entre les avocats et les avocates, le public et l'État. Pour ce faire, le Barreau surveille l'exercice de la profession, soutient les membres dans l'exercice du droit, favorise le sentiment d'appartenance et fait la promotion de la primauté du droit. »

Ainsi, Le barreau est là également pour « soutenir » ses membres.
Or, une fois nommé juge, l’ex-avocat n’est plus membre du barreau. Il devient membre du conseil de la magistrature.

Le monde étant imparfait, il arrive que des avocats et des juges aient des différents.

Si le barreau a les pieds dans les deux organisations, dites-moi comme il gère le conflit d’intérêt potentiel?

Comment soutenir en effet un membre contre un magistrat?
Allons encore plus loin.

Je ne dois pas être la seule à avoir remarqué que les anciens bâtonniers sont proportionnellement plus représentés au sein de la magistrature.

Malaise.

Et si pour devenir juge, au nom de l’impartialité (ou encore plus importante son apparence) on faisait un choix, à savoir entre une implication :

Dans la chose politique,
Au sein du barreau,
Ou la magistrature?

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22 commentaires
  1. Me
    Me
    Amélia suppose, sans preuves, qu'il y a manigances de la part du Barreau juste parce qu'ils choisissent un délégué pour aller siéger au comité.

    Elle a raison? Ah bon? Donc selon sa logique simplement parce qu'un membre du Barreau est au comité, le Barreau lui-même comme organisation "a les pieds" dans le comité.

    Amélia est moitié Iranienne. Puisqu'elle est au Canada, selon sa logique, il faut conclure que l'idéologie iranienne "a un pied" au Canada.

  2. Me
    Me
    >>>>>> Rien d'autre comme arguments, Me que d'attaquer pers. Amelia?


    Si vous saviez lire (puisqu'il faut au moins ça) vous remarquerez que je déconstruit son argument. Ainsi il ne s'agit pas "que d'attaques personnelles". Apprenez à lire. Ça aide dans la vie.

  3. Me
    Me
    >>>>>> Elle a tout a fait raison. Arretons d'etre hypocryte. Le pb est en amont, la fameuse short list.

    Intéressant. Donc si je comprends bien: le problème est la short list, donc Amélia a raison en pointant le Barreau comme problème. Wow :)

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Re Me
    C'est évident que Me ne dira pas qu'il y a un problème évident avec la nomination des juges...Cela pourrait diminuer la crédibilité de la nomination de sa mère comme juge!!!

  5. Paulette Giroux
    Paulette Giroux
    il y a 15 ans
    Re: Amélia a encore raison
    Anonyme : «Elle a tout a fait raison. Arretons d'etre hypocryte»

    En 2004, lorsque j’ai commencé la liste (voir lien ci-dessous), je me suis demandé si être très, très, près du Barreau était un critère de sélection pour accéder à la magistrature. Cette liste n’est pas exhaustive : manque de temps.

    http://justice-qc.com/barreau_juges.htm

  6. Me
    Me
    Je trouve extrêmement honorable que des anciens juges se soient impliqués dans le passé dans les instances du Barreau.

    Il y a une obligation légale dans la Cda qui nous obligent à contribuer au développement de la profession.

    Ainsi, à mon avis, il faudrait tout simplement refuser de nommer au poste de juge une personne compétente mais qui ne peut démontrer ce genre d'implication professionnelle.

  7. Me
    Me
    >>>>>> C'est évident que Me ne dira pas qu'il y a un problème évident avec la nomination des juges...Cela pourrait diminuer la crédibilité de la nomination de sa mère comme juge!!!

    Ma mère a été nommée par Ottawa. Tu ne sembles pas saisir la job de Bastarache... Faudrait lire, mon cher.

  8. anonyme
    anonyme
    il y a 15 ans
    anonyme
    je trouve les analyses de amelia populistes, très simplestes et qui omettent des elements juridiques importants. si vous me dites qu,amelia ne pratique pas le droit, ça explique beaucoup.

  9. Me
    Me
    >>> je trouve les analyses de amelia populistes, très simplestes et qui omettent des elements juridiques importants. si vous me dites qu,amelia ne pratique pas le droit, ça explique beaucoup.

    Comme la plupart des avocates qui maternent.

  10. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Distance entre le barreau et les magistrats
    Il est primordial qu'il y ai une distance entre le barreau et les magistrats.

    Arms lengh. Un maximum.

    C'est pour cela d'ailleurs que les juges ne sont plus membres du barreau dès leur nomination à la magistrature.

    Les juges doivent être indépendants et ne peuvent être ainsi liés à un ordre professionnel.

    Me Salehabadi a tout a fait raison sur ce point.

    Le justiciable doit être rassuré à ce niveau.

    Pour éviter alors toutes confusions dans l'esprit des justiciables, il est en effet sage de limiter ainsi l'implication du barreau dans la magistrature.

    Ainsi par exemple, le batonnier devrait s'abstenir de faire des commentaires sur la sélection des juges.

    Dossier chaud en ce moment.

    Son intervention ne fait que mélanger encore plus les cartes.

    Chacun à sa place.

    Les avocats, le barreau, les notaires, les juges, le conseil de la magistrature, la conférence des juges et les politiques.

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