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Décès d’un ancien juge

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Didier Bert

2024-03-22 13:15:19

Jacques Lachapelle est décédé... Source: Maison St-Louis
Un ancien juge en chef adjoint de la Cour du Québec vient de décéder. Qui était-il?

L’ancien juge Jacques Lachapelle s'est éteint à l'âge de 82 ans.

Né à Saint-Jacques-de-Montcalm, Jacques Lachapelle se fait rapidement remarquer par son leadership. Durant ses études de baccalauréat ès arts au Collège de l’Assomption, il parvient à imposer la création d’un conseil étudiant.

Jacques Lachapelle détenait une licence en droit de l'Université de Montréal. Il a été inscrit au tableau de l'ordre des avocats en 1966.

Jacques Lachapelle fait ses débuts d'avocat au cabinet Marcotte, Leblanc, Lanctôt, Paquin, Lachapelle, avant de rejoindre le cabinet Lanctôt, Tremblay, Thouin, Lachapelle.

Jacques Lachapelle effectue ensuite un parcours au sein du ministère de la Justice, où il entre 1973 à titre de directeur des services judiciaires au palais de justice de Montréal. Deux ans plus tard, il est nommé directeur des greffes de la région de Montréal, puis directeur général des greffes.

En 1980, Jacques Lachapelle est nommé sous-ministre associé aux Services judiciaires au ministère de la Justice.

Jacques Lachapelle a incarné les deux mouvements qui ont conduit à moderniser la justice au Québec depuis 50 ans, considère son ami Me Pierre Noreau, professeur à la faculté de droit de l’Université de Montréal. Il est aussi président de l’Institut québécois de réforme du droit et de la justice (IQRDJ), et directeur scientifique du projet Accès au droit et à la justice (ADAJ), deux organismes que Jacques Lachapelle a soutenus.

« Jacques est arrivé dans le domaine juridique alors qu'on essayait de redonner un sens contemporain à la justice, et que de grandes réformes ont modifié notre conception du service juridique, telles que le développement de l'aide juridique et de la justice administrative », rappelle Me Noreau. « Jacques a contribué à cela comme sous-ministre associé au ministère de la Justice, quand il travaillait à moderniser les institutions judiciaires. »

Quatre ans plus tard, Jacques Lachapelle est nommé président de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, une fonction qu’il occupe durant sept années, parsemées d’événements importants comme la Crise d’Oka et l’affaire Griffin.

« On ne passe pas sept années à la Commission sans que cela nous change profondément. On y cultive beaucoup l'esprit de tolérance. J'ai appris aussi des gens qui m'entourent et j'ai surtout découvert la richesse et la diversité de l'humain. Quand les gens font l'effort de se connaître, même s'ils sont différents, ils apprennent à se respecter et par conséquent à faire disparaître les préjugés », expliquait-il en entrevue avec La Presse en 1992.

En effet, c'est en 1991 que Jacques Lachapelle est nommé juge de la cour du Québec. De 1996 à 2003, il est juge en chef adjoint à la chambre civile.

Retraité engagé pour la justice

Une fois retraité, Jacques Lachapelle s'est investi en faveur de l'accessibilité à la justice, la simplification des règles, de même que la médiation et la conciliation.

« La deuxième partie de sa vie d'homme engagé a accompagné un deuxième mouvement de modernisation de la justice au Québec, avec une nouvelle préoccupation pour le justiciable et les attentes des citoyens par rapport à la justice », observe Me Pierre Noreau.

Le juge retraité devient membre de l’Observatoire du droit à la justice, quand il œuvre à la création avec d'autres anciens juges qui « après leur carrière, ont ensuite décidé de prendre l'initiative dans une autre perspective », souligne Me Noreau.

Ce travail conduit au développement du projet ADAJ, auquel Jacques Lachapelle a participé « en jouant un rôle de soutien, de support discret, mais en étant un de mes meilleurs conseillers dans tous ces projets, de par sa grande expérience qui lui permettait de replacer les choses dans leur continuité historique », salue Me Pierre Noreau, qui rend hommage à « un homme de grande sagesse et au grand calme, doté d'un certain humour et d'un sourire pacifiant ».

Jacques Lachapelle a aussi soutenu la création de l’IQRDJ en 2018, un projet qu’il évoquait déjà lorsqu'il était juge en chef adjoint de la Cour du Québec, rappelle Me Noreau.

Jacques Lachapelle a été membre de la Société québécoise d'information juridique (SOQUIJ).

« Jacques était un homme d’une intelligence vive, sensible aux autres, empathique et généreux, avec un jugement assuré et une capacité d’analyse et un esprit de décision exceptionnels. Son sens de l’humour étonnait toujours. Doté d’une grande culture, il dévorait les biographies et la poésie », rappelle son avis de décès.

« La proximité de cheminement de nos carrières respectives nous a donné, pendant plus de 45 ans, maintes occasions de nous côtoyer et de développer des liens d'amitié. Je n'ai jamais cessé d'apprécier sa simplicité, sa cordialité, son humanisme et sa remarquable efficacité dans l'exécution de ses mandats », salue Pierre Verdon, juge retraité de la Cour du Québec, sur la page de l’avis de décès.

Jacques Lachapelle laisse dans le deuil sa conjointe Carole McMurray, ainsi que ses enfants et ses deux petits-enfants.

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