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Denise Bombardier : Marc-Antoine Cloutier est un « naïf »

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Gabriel Poirier

2020-08-18 10:15:00

Dans un entretien à Droit-inc, l’animatrice et essayiste nous révèle son opinion de l’affaire Juripop…
Denise Bombardier. Photo : Radio-Canada
Denise Bombardier. Photo : Radio-Canada
Jointe au téléphone, Denise Bombardier ne décolère pas.

Il suffit de mentionner « Juripop » pour qu’elle s’exalte. Et pose son diagnostic.

« Sa carrière n’est probablement pas brisée, mais je peux vous assurer que c’est terrible. Parce qu’on sent bien qu’il est démoli », estime-t-elle.

« Il va falloir faire une éducation aux hommes pour leur dire de ne pas être si naïfs vis-à-vis des femmes. Les femmes, elles ont des instruments pervers. Elles sont plus perverses que les hommes. »

Dans une chronique publiée au ''Journal de Montréal'', l’animatrice et essayiste blâme en partie les « féministes radicales » pour la chute de Me Marc-Antoine Cloutier, fondateur de Juripop.

Rappelons que Me Cloutier a quitté récemment la présidence de l’organisme à la suite d’une allégation d’inconduite sexuelle.

« Il y a une ''surdramatisation'' et une caricature des rapports hommes-femmes à travers le discours idéologique d’un certain féminisme. Et ces filles-là s’en réclament. »

Mme Bombardier en est convaincue. Les militantes qu’elle critique, affirme-t-elle, jugeaient inadmissible qu’un organisme comme Juripop soit dirigé par un homme. « Elles voulaient sa tête et elles l’ont eue. »

Marc-Antoine Cloutier. Photo : Radio-Canada
Marc-Antoine Cloutier. Photo : Radio-Canada
Elle dénonce leur idéologie, au passage. Une idéologie qui réduirait le combat pour la parité à un « féminisme de lynchage ». « Il y a une attitude vengeresse et une attitude haineuse vis-à-vis d’un homme. On veut détruire des hommes. »

En d’autres mots, dénoncer pour dénoncer. « Mais on détruit les mauvais », sans égards pour la « vérité », prévient Mme Bombardier. « L’idéologie ne recherche jamais la vérité. »

Justement le genre de chose, qui, selon l’animatrice, contribue au « détournement d’une cause noble : la défense des femmes qui sont des victimes, et qui ont beaucoup de difficulté à dénoncer et à entrer dans le système judiciaire. »

Et Me Cloutier?

Son comportement est peut-être « inacceptable », mais il ne relève pas du Code criminel, souligne Mme Bombardier. « Est-ce que dans le Code criminel c’est dit que si quelqu’un se couche sur toi, c’est une agression sexuelle? »

« Quand on est rendu à vouloir dénoncer, de façon anonyme, dans le contexte actuel, des gestes qui n’ont, quant à moi, rien à voir avec le viol, à ce moment-là, c’est juste du lynchage. »

Pour l’animatrice, il faut plutôt « prévenir les jeunes femmes » et les encourager à dénoncer les agressions ''sérieuses''. « Quand cela arrive, il faut les encourager à dénoncer », même si elle considère qu’une importante proportion en est « incapable ».

« Je crois aux tribunaux. Je ne crois pas à l’anonymat. »

« Pas de système parfait »

Plus largement, Mme Bombardier analyse sévèrement le droit criminel, qui aurait « beaucoup de difficulté à tenter de circonscrire dans toutes ses nuances les relations sexuelles entre deux personnes. »

Et puisqu’il n’y aura jamais « de système parfait », il est illusoire d’espérer éliminer entièrement « les problèmes » entre les hommes et les femmes. « Parce que la sexualité, c’est une affaire de pulsion de la part d’un homme plus que d’une femme. »

« Codifier les activités sexuelles dans leurs moindres détails (...) est extrêmement difficile », illustre-t-elle.

« La pureté n’existe pas et on n’arrivera jamais à arrêter les pulsions sexuelles. Donc, il faut prendre les meilleurs moyens que nous avons. Ce n’est certainement pas en confondant un viol avec un effleurement et des baisers volés qu’on réussira à défendre les vraies victimes. »
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33 commentaires
  1. Me Anonyme
    Me Anonyme
    il y a 5 ans
    Elle a raison
    Ce n'est pas exactement depuis hier que le féminisme n'est plus rien d'autre qu'une idéologie à la recherche de mille et une façons de décliner le mantra "la femme est victime de l'homme"...

    La parole de la femme qui s'avance comme victime est immédiatement sanctifiée, alors que toute tentative de l'homme accusé de faire entendre sa voix et de défendre son honneur et sa réputation est immédiatement condamnée comme un abus du pouvoir.

    Oui, Me Cloutier a été naïf, car il s'est fait l'allié de féministes en oubliant que elles, elles ne seraient jamais ses alliées. Car on n'est jamais assez innocent pour les idéologues dont la raison d'être est de nous condamner.

    Nous l'avons bien lu dans les journaux: selon les "alliées" de Me Cloutier, la seule option viable qui s'offrait à lui à compter du moment où une voix anonyme l'a classé parmi la catégorie des prédateurs sexuels était de s'auto-effacer de l'oeuvre qu'il a lui-même créée et de disparaître dans la contrition et le silence le plus complet. Gare à ses folles tentations de prendre un instant sa propre défense !

    Je ne suis pas le plus grand "fan" de Me Cloutier, mais le traitement qui lui a été réservé par Juripop est proprement injuste. J'ose souhaiter que Me Gagnon et les autres qui l'ont allègrement poussé en dessous de l'autobus auront un jour assez de conscience pour avoir honte de leurs comportements.

    Et enfin, j'espère pour Me Cloutier qu'il mettra à jour sa liste d'amis...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Me Cloutier il mettra-t-il à jour sa liste d'amis ?
      "Et enfin, j'espère pour Me Cloutier qu'il mettra à jour sa liste d'amis..."


      Ainsi que sa liste d'amies !

      Et peut-être que son prochain voyage à l'étranger sera-t-il pour lui l'occasion de trouver une femme qui a de l'allure !

  2. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 4 ans
    se répète
    Oui c'est pour ça que je lis beaucoup de livres d'Histoire (avec un grand H).

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