Hockey : des entraîneurs poursuivis pour remarques antisémites

Agence Qmi
2011-01-27 14:15:00
La plainte, déposée en Californie, a eu des échos jusque sur les ondes de CNN et de TMZ. On y découvre notamment que Raymond, aurait dit que « les Juifs n’en avaient que pour l’argent » et qu’il « ne voulait pas que son fils soit élevé selon la tradition juive ou qu’il porte une kippa ».
Pederson, choisi en première ronde par les Canadiens de Montréal en 1986, aurait lui affirmé qu’on « ne pouvait pas faire confiance à Bailey, puisqu’il est Juif ».
Aux yeux de l’avocat Eric Macramalla, un avocat d’Ottawa qui tient un blogue sur le droit et le sport, cette poursuite mettrait en lumière un grand problème de tolérance dans le monde du hockey. « Ce sera intéressant. C’est une poursuite courageuse, a avoué Macramalla. C’est le genre de procès qui permet de questionner la culture du hockey. Toutes les poursuites sont intéressantes, mais les enjeux de celle-ci sont complexes. »
La nature des allégations : la discrimination religieuse, le harcèlement, les représailles et le congédiement injustifié place la Ligue nationale de hockey dans une espèce de crise de relations publiques.

« Sur le plan des relations publiques, ce n’est pas l’histoire rêvée pour la LNH. Il est à parier qu’il y aura pression pour que le tout se règle et que l’affaire ne fasse pas trop de vagues. »
Les deux entraîneurs ont été suspendus en février 2009, Raymond pour une semaine et Pederson pour deux, même si les sanctions n’ont jamais été annoncées publiquement.
La poursuite prétend que les entraîneurs ont eu à rédiger des lettres d’excuses, selon CNN.com. L’un des avocats de Bailey, Keith A. Fink, remet toutefois en doute la sincérité de ces excuses, dans un article du Los Angeles Times. Dans l’une des lettres, on peut lire que ces propos ont été tenus pour créer « un moment cocasse ».
« C’est risible, a expliqué Fink, toujours dans le Los Angeles Times. L’homme en question prétend faire des blagues. Il a plutôt fait des commentaires antisémites virulents. Ce ne sont pas blagues. »
En entrevue à la station de radio Team 1200 d’Ottawa, Bailey a confié qu’il « ne pouvait y aller de commentaires au sujet de la poursuite ». Lorsque questionné à savoir s’il avait pensé aux impacts qu’une telle poursuite pouvait avoir sur sa carrière, il a dit qu’il « n’avait pas regardé si loin en avant et qu’il s’en faisait plutôt avec son hockey et la fin de saison de son équipe, les Senators de Binghamton ». Il a ajouté qu’il « était une tête forte et qu’il se portait bien ».
Originaire d’Ottawa et âgé de 23 ans, Bailey a été choisi en troisième ronde par les Ducks en 2005. Il a été échangé aux Sénateurs d’Ottawa en septembre 2009.