JUSTICE : des questions d'actualité majeures soulevées dans le débat de L'AJBM

L'équipe Droit-Inc
2008-10-10 12:15:00
• Philippe Larochelle, Parti vert, avocat depuis 10 ans et consultant pour l'ONU.
• Hoang Mai, Nouveau parti démocratique, a suivi une formation en droit international et s'est impliqué au sein de plusieurs fondations, dont la Fondation Bruny Surin.
• Sébastien Caron, Parti libéral, associé chez Heenan Blaikie, il s'implique depuis plusieurs années avec Avocats Sans Frontières
• Guy Dufort, Parti conservateur, membre des barreaux de l'Ontario et du Québec, associé chez Heenan Blaikie.
• Serge Ménard, Bloc québécois, député à la Chambre des communes et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Sécurité publique et Protection civil.
M. Yves Boisvert, chroniqueur à La Presse, agissait à titre de modérateur.
Malgré les divergences d'opinions, les représentants ont clairement pris position sur des sujets tels que le rapatriement d'Omar Khadr, l'utilisation du « taser gun », la nomination des juges et l'âge auquel un mineur peut être traduit devant le système de justice pour adultes.
Voici un bref résumé des discussions…
Une promesse de rapatriement?
« Une erreur dans le passé, qui ne se reproduira pas! » affirme Sébastien Caron, « le Parti libéral veut le rapatriement du jeune Omar » continua-t-il. En effet, tous les partis, à l'exception du parti Conservateur, sont d'accord avec les initiatives d'Avocats sans frontière et se positionnent pour le rapatriement d'Omar Khadr. De son côté, le candidat conservateur Guy Dufort, juge prématuré la qualification de Khadr en tant que « jeune soldat » : « Il faut attendre le résultat de son procès, il s'agit d'accusations pour des crimes sérieux », poursuit-il.
«Pistolets à impulsions électriques!» insiste Guy Dufort, quant à l'appellation plus pragmatique « Taser Gun ». Il explique qu'il préfère l'utilisation de cette dernière à l'utilisation d'armes à feu. Le NPD affirme qu'un moratoire serait essentiel sur cette utilisation. « ...selon nos données, la cause des morts n'est pas due à l'objet, mais à son utilisation ». Les autres partis adhèrent tous à cette idée de moratoire, tout en reconnaissant la valeur d'une telle arme lorsque bien utilisée.
La transparence dans la nomination des juges
«Une fois nommé, un juge est une valeur sûre et à long terme, il faut vraiment faire confiance à Harper pour lui confier cette responsabilité» s'exclame Me Caron, libéral. Sur la question, les parties d'opposition ont insisté pour la mise sur pieds d'un comité de sélection non-partisan pour la nomination des juges de la Cour supérieure et la Cour d'appel. Pour eux, il est essentiel que le processus soit transparent et vise la sélection des meilleurs candidats possibles.
Des peines plus sévères...
« La population canadienne semble l'ignorer, mais le système au Québec fonctionne très bien! » affirme le bloquiste Serge Ménard sur la question des peines plus sévères pour les jeunes contrevenants. Le Parti libéral a souligné qu'il faut cibler les sources de la criminalité chez les jeunes en combattant la pauvreté. Le modèle québécois permet d'individualiser les sentences et les partis de l'opposition veulent exporter ce modèle à l'échelle nationale. Le parti Conservateur explique que le plan de son parti vise la prévention, la répression et la réhabilitation des jeunes contrevenants. Sur cette question, le candidat conservateur a d'ailleurs déploré le fait que les médias semblent mettre l'accent sur le volet « répression » du plan proposé par le gouvernement Harper, tout en ignorant les initiatives annoncées au volets prévention et réhabilitation.
L'Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM) encourage depuis le début de son existence les débats dans l'espace public pour informer la population sur les aspects juridiques des politiques actuelles.
« Lors d'une campagne électorale, il est primordial de permettre aux différents partis d'expliquer leurs positions sur des sujets en matière de justice, non seulement parce que la communauté juridique le réclame, mais parce que la population en générale a le droit à ces informations avant de faire son choix» explique Philippe-André Tessier, président de l'AJBM.