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La loi spéciale est possible, selon Courchesne

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La Presse Canadienne

2011-02-19 17:07:00

Alors que les négociations avec les procureurs de la Couronne et les juristes de l'État sont rompues, le gouvernement du Québec avoue qu'une loi spéciale est envisageable.
Si la présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, a assuré en entrevue que rien n'est joué et qu'une entente négociée est souhaitée, elle a affirmé que l'adoption d'une loi spéciale pour fixer leurs conditions de travail est une possibilité.

Elle a justifié cette option par la nécessité de maintenir la machine judiciaire québécoise en marche, elle qui tourne au ralenti depuis le début de la grève le 8 février.

"C'est évident que le gouvernement va prendre ses responsabilités. Il faut retrouver le cours normal des activités. Au moment où l'on se parle, il n'y a pas de décision de prise, mais c'est sûr que nous ferons face à la situation."

Dans les deux camps, on s'accuse mutuellement de ne pas être prêts à négocier de bonne foi après que le "blitz" de négociations des derniers jours n'eut pas donné les résultats escomptés.

Du côté de l'Association des procureurs aux poursuites criminelles et pénales (APPCP), on dénonce les offres présentées vendredi par le Conseil du trésor, qui seraient de moitié inférieures à celles déposées avant la grève.

Le président de l'Association, Christian Leblanc, a accusé le gouvernement d'avoir annoncé un blitz de négociations, qui n'aura duré que 20 minutes, selon lui, simplement pour détourner l'attention médiatique.

"C'est là un acte supplémentaire de cette pièce de théâtre que joue le gouvernement et pour lequel les victimes, les témoins et la population du Québec paient le prix actuellement."

Mme Courchesne a répété que les demandes des procureurs sont trop imposantes pour respecter la capacité de payer des citoyens. Elle a avancé que l'Association campe sur ses positions sans négocier.

"Il y avait un certain nombre d'éléments intéressants sur la table et nous aurions tellement voulu pouvoir en discuter avec les procureurs. Mais jamais ils n'ont accepté de discuter de leur conditions de travail".

De plus, comme elle le martèle depuis le début de la grève, le Conseil du trésor ne peut accéder aux demandes salariales des procureurs par souci d'équité avec les autres travailleurs de la fonction publique, qui se sont entendus avec le gouvernement l'été dernier.

Les procureurs demandent un rattrapage salarial de 40 pour cent, arguant qu'ils sont de loin les plus mal payés au Canada et que cela affaiblit la Couronne québécoise.

Plus nuancée, l'Association des juristes de l'État a tout de même annoncé la rupture des négociations à la suite du rejet par le gouvernement, samedi matin, des dernières propositions syndicales.

Leur président, Marc Lajoie, garde espoir de conclure une entente, affirmant qu'un contrat imposé est inconcevable dans la mesure où la relation de confiance nécessaire entre les juristes et leur client, le gouvernement, serait émaillée.

"En nous forçant à retourner au travail (...), on nous oblige à violer notre code de déontologie. Comment pourrons-nous, quand on va retourner au travail avec une loi spéciale, avoir cette relation de confiance mutuelle? (...) Nous sommes condamnés à nous entendre."

Michelle Courchesne a expliqué que l'offre des juristes contenait également des demandes inacceptables et que ceux-ci semblaient vouloir être solidaires de leurs confrères procureurs en poursuivant la grève jusqu'au bout.

"J'avais beaucoup d'espoir. Je sentais que les juristes avaient envie de discuter. Mais ils ont pris un engagement envers les procureurs (...) et je crois qu'ils se sont sentis liés."
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