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La Vérité: la dire oui ou non?

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Mélanie Joly Et Marie-Christine Demers

2010-05-06 08:30:00

Voyons voir… quelles sont les nouvelles ces jours-ci?... Mmm… De quoi jase-t-on dans nos cuisines (à part des performances des Canadiens)? British Petrolium et l’explosion de sa plate-forme de forage dans le Golfe du Mexique? Le budget Bachand? Times Square et l’attentat raté?
Si vous étiez dans les souliers de Barack Obama, de Raymond Bachand, de Jean Charest ou de Michael Bloomberg, que feriez-vous? Surtout, que diriez-vous? Qu’est-ce qui démontrerait votre leadership et ferait que les gens auraient confiance en vos décisions?

De nombreuses crises et diverses analyses d’experts auront enseigné que la vérité est, en général, à privilégier. Un bon leader, fort et confiant dans la tempête, est celui qui vient sur la place publique admettre que le problème d’accélérateur et la gestion de la qualité auront failli chez Toyota; que les machines n’étaient pas méticuleusement nettoyées chez Maple Leafs; que la supervision de la sécurité des contenants de Tylenol connaissait des ratés …

Bref, faire ce que tout bon avocat aura tendance à réfréner : harakiri sur la place publique, empreint d’un profond (et sincère !) remord.

Certaines mauvaises langues diront que c’est plus facile à dire quand ton assureur t’as donné une tape dans le dos en te disant « t’inquiète pas, celle là, je la prends en mains ».

Cependant, ce contexte idyllique est plus fréquent qu’on ne peut le penser. Il faut savoir gérer le risque. Gérer le risque d’une crise qui peut dégénérer et entraîner des conséquences bien pires que la seule compensation des victimes qui se sont déjà manifestées… Parlez-en à des praticiens de recours collectifs et on vous donnera quelques sueurs dans le dos en vous racontant certaines condamnations au sein de recours multi-juridictions qui touchaient des multinationales.

Alors, mis à part téléphoner à vos conseillers en gestion de crise préférés (!!), voici quelques réflexes à adopter: mettre en place une cellule de crise constituée de personnel interne qui travaillera 24/7 pour s’assurer de trouver la «vraie » source du problème et son ampleur, mettre en place des mesures de contingence et se rapporter fréquemment aux différents publics (employés, clients, fournisseurs, grand public). Avant toute chose, il importe d'avoir un leader qui a de l’aplomb et qui est capable de jouer le rôle de capitaine de navire. Il s'agit là d'un facteur DÉTERMINANT.

Et vous, que pensez-vous des réactions de BP ? D'Obama? Du tandem Bachand/Charest? De Bloomberg ? Croyez-vous que leur leadership est assez fort dans la tempête ? Si vous étiez leurs procureurs, quel serait le premier conseil que vous leur donneriez ?

imge #3843


Mélanie Joly est avocate et associée directrice du bureau montréalais de l'agence de communication internationale Cohn&Wolfe. Marie-Christine Demers est avocate et conseillère, communications corporatives au cabinet Cohn & Wolfe.
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8 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Expérience
    >> Si vous étiez leurs procureurs, quel serait le premier conseil que vous leur donneriez ?

    De faire affaire avec des conseillers - chez C&W ou ailleurs - qui ont un peu plus de cheveux gris et d'expérience que les deux auteures de l'article qui donnent l'impression d'être dans la vingtaine. Désolé mais lors d'une crise majeure, j'aurais besoin de senir que mon entreprise - sa réputation et peut-être son avenir - est entre les mains de personnes qui ont connu et se sont faits les dents avec plusieurs autres crises plus importantes encore que celle que mon entrprise traverse. J'ai besoin de sentir confiance et confort de mes conseillers, ce que je ne ressentirais pas avec des jeunes comme les auteures ici, aussi intelligentes et motivées qu'elles peuvent l'être.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 15 ans
      Re : Expérience
      Oh please comme c'est con d'écrire cela, et de le penser. Franchement, restez donc avec vos vieux conseillers et faites votre vieille business à l'ancienne.

      > >> Si vous étiez leurs procureurs, quel serait le premier conseil que vous leur donneriez ?
      >
      > De faire affaire avec des conseillers - chez C&W ou ailleurs - qui ont un peu plus de cheveux gris et d'expérience que les deux auteures de l'article qui donnent l'impression d'être dans la vingtaine. Désolé mais lors d'une crise majeure, j'aurais besoin de senir que mon entreprise - sa réputation et peut-être son avenir - est entre les mains de personnes qui ont connu et se sont faits les dents avec plusieurs autres crises plus importantes encore que celle que mon entrprise traverse. J'ai besoin de sentir confiance et confort de mes conseillers, ce que je ne ressentirais pas avec des jeunes comme les auteures ici, aussi intelligentes et motivées qu'elles peuvent l'être.

  2. Me
    Me
    >>>> J'ai besoin de sentir confiance et confort de mes conseillers, ce que je ne ressentirais pas avec des jeunes comme les auteures ici, aussi intelligentes et motivées qu'elles peuvent l'être.

    Certes, il y a plusieurs motifs pour lesquels tu n'occupes pas un poste dont une des tâches est de trouver des boites de P&R auxquelles donner des mandats. Un trop grand besoin d'être rassuré, borderline-anxieux, en est certainement parmi les principaux.

    Je présume aussi que dans ta tête et pour les mêmes motifs, jamais un avocat sous 30 ans ne devrait plaider un litige de plus de 100 000, ou 200 000 pour 40 ans? Tu n'en dormirais pas la nuit, n'est-ce pas? T,as besoin d'un daddy aux cheveux gris/blacs pour te rassurer et te donner ta suce?

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Manque de jugement
    Me

    Tu as encore moins de jugement que je le pensais - quoique c'est vrai que sous la jupe de ta mère, tu n'as pas eu la chance de vivre dans le vrai monde.

    Comme si un CEO confierait l'avenir de sa société aux prises avec une crise majeure à des jeunes dans la vingtaine sans l'expérience de vétérans qui ont déjà fait la guerre plusieurs fois. Wake up! It's a no-brainer. Que ces jeunes fassent partie de l'équipe, pas de problèmes, mais que des jeunes dans la vingtaine menent le dossier, never. J'ai également des comptes à rendre. En plus du confort et de la confiance que j'ai besoin de sentir personnellement, c'est aussi une responsabilité envers mon CA et mes actionnaires.

    Maintenant retourne chez toi, ta maman t'appelle.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Law Ashby
    Laborieux. À tout évènement, si je dois casser ma tirerile pour engager des experts en relations publiques, si un texte doit représenter ma pensée ou ma position -- et qu'importe l'expérience de son auteur -- j'exigerai qu'il se range au-delà du niveau de l'infopub des envoyées de C&W. Un pigiste déniché sur kijiji aurait pu rédiger dans un Starbucks ce morceau digne d'une brochure touristique pour un tarif de vingt-cinq cents par mot.

    Voilà nos nouveaux sages en communications. RIP le lyrisme, nous sommes en plein règne des financiers et des comptables qu'appréhendait Mittérand. But I digress.

  5. Me
    Me
    >>>>>>> j'exigerai qu'il se range au-delà du niveau de l'infopub des envoyées de C&W

    Donc selon vous, C&W parle seulement sur droit-inc et ce que vous voyez sur droit-inc représente en tout point C&W. Brillantissime.

  6. Me
    Me
    >>>>>>>> Comme si un CEO confierait l'avenir de sa société aux prises avec une crise majeure à des jeunes dans la vingtaine sans l'expérience de vétérans qui ont déjà fait la guerre plusieurs fois.

    Donc si je comprends bien, selon vous, C&W serait près de la faillite présentement par manque de clients... puisque logiquement aucun CEO ne leur confie rien du fait qu'ils sont dirigées par une jeune. Fort. Très fort.

  7. Me
    Me
    Rarement les juristes-dirigeants de cies qui ne sont pas directement dans la pratique du droit sentent le besoin de contenir à maintenir un lien avec les confrères/consoeurs du Barreau en nous parlant de ce qu'ils font. J'interprète ces chroniques comme de la vulgarisation que Me Joly fait de son monde et ça l'honore. Incidemment, il est vrai que beaucoup de nos clients bénéficieraient des services comme ceux que C&W offre et il est aussi vrai que bien souvent, nous et eux, on oublie que ça existe.

    Comme le PR n'est pas mon domaine, je trouve ces chroniques très intéressante à chaque coup. Y voir une infopub tient de l'imbécilité crasse. On a besoin a fortiori de chroniques du genre remplies de leçons en PR si on est si "dans la brume" que ça au sujet de la définition-même de infopub.

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