L’avocat… un citoyen comme les autres

Céline Gobert
2012-05-18 08:30:00

Sa conférence s’intitule sobrement: « Droit de l’environnement : Au-delà du marketing- les critères permettant d’évaluer un gouvernement et une entreprise », mais le ton y est ludique, et piquant.
Ce qu’elle souhaite avant tout c’est éduquer un consommateur averti, un citoyen responsable et un investisseur qui s’assume.
« Il faut favoriser une approche conservatrice. Pour cela, il faut donner l’exemple à nos enfants : utiliser un transport actif, conserver l’énergie, apprécier la nature, prendre son temps pour prendre des décisions afin qu’elles aillent dans le sens de nos valeurs et de la protection du territoire. »
Pourquoi poursuivre cette logique de désuétude des biens ? Pourquoi mon frigo ou mon auto est programmé pour mourir au bout de dix ans ? Pourquoi ne pas produire des vêtements de qualité que l’on pourra porter sur plusieurs décennies ?, s’interroge-t-elle.
Débats
« Il faut changer notre façon de s’organiser. Les gens vont penser que je suis communiste mais c’est simplement une autre façon de concevoir les biens. Lorsque tu achètes un vêtement chez Zellers, tu achètes un déchet en devenir. »
En outre, selon elle, on compte aujourd’hui deux grosses économies de consommation : la Chine et l’Inde.
L’avenir, c’est produire des biens de qualités et les exporter en Chine et en Inde, une mentalité que « nous n’avons pas encore au Québec».
Autre débat d’avenir : le dossier du gaz de schiste.
« C’est quelque chose de très nouveau au Québec, qui a pris un peu par surprise la population mais aussi le gouvernement », dit-elle.
Elle rappelle que le gaz de schiste est une source non conventionnelle de gaz naturel, c’est à dire qu’il vient d’une source non conventionnelle, soit du gaz que l’on n’aurait pas pu atteindre dans le passé, mais que l’on peut maintenant aller chercher.
« Il y a beaucoup de questions entourant la façon d’aller chercher le gaz dans le sol et les risques associés à cela, et ce que le Québec est en train de faire maintenant, c’est de se renseigner sur les risques et d’essayer d’adopter un cadre juridique et politique qui va permettre de prendre des décisions éclairées sur l’avenir de l’industrie du gaz de schiste au Québec. »
Des questions qui ne doivent pas rester étrangères aux avocats, selon celle qu’un associé de chez Blakes avait l’habitude d’appeler « Madame Changement climatique », aujourd’hui professeur adjointe à l’Ecole d’environnement de l’Université McGill.
A noter que l’année prochaine, Me Opalka enseignera le droit de l’environnement à McGill.
« Ce que je voulais permettre aux avocats de retirer de ma présentation d’aujourd’hui, c’est la vraie vie du droit de l’environnement et c’est quelque chose qu’on ne touche pas nécessairement dans notre pratique de tous les jours surtout quand l’environnement n’est pas notre domaine de spécialisation. »
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