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Le Jeune Barreau s’insurge contre les stages à rabais

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Jean-Francois Parent

2017-09-11 14:15:00

L'ouverture de la saison du Jeune Barreau a été l'occasion de faire le point sur les obstacles à la pratique pour les nouveaux avocats...
Sophia Rossi
Sophia Rossi
La nouvelle présidente du Jeune Barreau, Sophia Rossi, a profité de la rentrée judiciaire montréalaise pour expliquer en quoi consistent les défis auxquels font face les avocats de sa génération.

Les stages en milieu de travail sont l'un des dossiers sur lequel l'AJBM se mobilise. Ainsi, certains avocats sont payés 250 $ par semaine pendant leur stage. Une rémunération en deçà du salaire minimum, c'est l'affaire de « de près de 15% des stagiaires en droit », tandis qu'un stagiaire sur 10 n'est pas rémunéré.

Autre épine dans le pied des nouveaux arrivants, l'absence de formation en entrepreneuriat. Alors que plusieurs finissants doivent se lancer en affaire, « aucune formation à cet effet n’est donnée dans les facultés de droit et à l’École du Barreau », déplore Sophia Rossi, ajoutant que les coûts de l'inscription professionnelle sont un frein pour les jeunes avocats.

La conciliation travail-famille reste difficile en pratique privée, tandis que le plafond de verre fait en sorte que seulement 30 % des avocates accèdent à l'association au Québec.

Enfin, l'adoption des technologies par le monde juridique est encore balbutiante. « Le droit ne s’est pas suffisamment ajusté à la technologie », a expliqué Sophia Rossi, ajoutant que « la législation applicable aux avocats et au monde juridique n’est pas encore adaptée pour tenir compte des nouvelles technologies ».

La présidente de l'AJBM a poursuivi son plaidoyer en encourageant ses membres, les « jeunes avocates et jeunes avocates », à continuer de suivre leur rêve.

« Vous croyez en la pratique du droit. Vous vous souvenez pourquoi vous l’avez choisie et ça vous motive à continuer. (...) Vous avez hâte de voir ce que l’avenir vous réserve. Vous savez que vous allez évoluer avec les traditions associées à votre profession, sous le signe des nouvelles technologies, de l'innovation et dans l’ère de l'intelligence artificielle », a expliqué Sophia Rossi.

Rappelant l'importance d'un « système de justice efficace et plus accessible pour la population », elle a conclu en disant souhaiter que les jeunes « soient le changement ».
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35 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    b5ma72
    "Alors que plusieurs finissants doivent se lancer en affaire, « aucune formation à cet effet n’est donnée dans les facultés de droit et à l’École du Barreau », déplore Sophia Rossi"

    Une meilleure connaissance du droit serait préférable. Ceux et celles qui veulent faire de l'entreprenat pourront s'inscrire à des cours spécifiques, mais de grâce, pas en lieu et place de la formation déjà donnée.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Affaires
      Comme dans prendre sa situation en mains et fonder son propre cabinet.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Ou bien
      Tiens, le Barreau pourrait offrir des cours pour ceux qui veulent ouvrir leur propre cabinet.
      La protectiuon du public, ça passe par là aussi.

  2. Pascal, Ancien stagiaire
    Pascal, Ancien stagiaire
    il y a 8 ans
    Machine à stagiaire
    La problématique des stagiaires à 250$/sem semble faire réagir plein de gens!
    Peut-être l'article est-il trop court pour faire un portrait aussi juste de la situation que le JBM l'a fait dans un rapport étoffé? Y avez-vous pensé?

    Ceci dit, c'est nouveau pour moi d'apprendre que des stages bénévoles ou à 200$/sem ne sont "pas rentables". Pourtant, il y a des "usines à stagiaires" qui existent, comme des usines à chiots! Des avocats et avocates, parfois même en pratique solo, qui embauchent deux, voire TROIS stagiaires par an. De grandes âmes charitables?

    Je comprends qu'embaucher un stagiaire, c'est du trouble. Je comprends qu'ultimement, un cabinet d'avocat, c'est une business. Mais d'un autre côté, est-ce rendre service à la profession que de former le plus de nouveaux avocats possible, dans un marché saturé, en s'enrichissant sur le dos de stagiaires qui n'auront que peu appris de leur stage parce que leur maître est trop occupé à compter ses profits? (Comprenez que je fais toujours référence aux usines à stagiaires).

  3. Me Stéphane Lacoste
    Me Stéphane Lacoste
    il y a 8 ans
    Encore une fois, un manque de respect déplorable
    Je ne peux que souligner encore une fois le malheureux manque de respect de ceux qui laissent entendre être avocats (difficile de le vérifier car ils se cachent derrière l'anonymat) et publie sur ce site internet des propos méprisant, ignorant et parfois carrément diffamatoire. Leur mépris est en grande partie le reflet de leur attitude discriminatoire envers les plus jeunes. C'est en plein le même genre de commentaire que l'on entend pour attaquer les employés des établissements de restauration rapide (j'ai représenté le syndicat des Teamsters dans le dossier des restaurants McDonald en 1997).

    Les stagiaires ont droit à des conditions de travail raisonnables, comme tous les autres êtres humains (ils en sont). L'article 46 de la Charte québécoise prévoit d'ailleurs:

    "46. Toute personne qui travaille a droit, conformément à la loi, à des conditions de travail justes et raisonnables et qui respectent sa santé, sa sécurité et son intégrité physique."

    Le stagiaire effectue du travail qui est chargé aux clients, il n'est que juste qu'il reçoive au moins le salaire minimum. La Loi sur les normes du travail devrait être modifiée pour le prévoir expressément.

    Le JBM a fait un travail rigoureux et extraordinaire afin d'étudier la situation des jeunes avocats et de proposer des solutions. Avant de se permettre de critiquer, les gens devraient au moins consulter le rapport (je l'ai lu).

    Si on devait simplement invoqué le marché sauvage, nous n'aurions pas de normes minimales de travail ni de lois protégeant la santé et la sécurité au travail. Nous devons comme société nous élever au dessus du simple marché. Comme avocats, nous devons être solidaires avec nos confrères et consoeurs.

    Le Barreau doit toutefois envisager diverses solutions innovantes pour régler ce problème. Il faut d'ailleurs étudier l'ensemble de la situation de l'accès à a profession en tenant compte des conséquences de l'arrivée de l'intelligence artificielle dans la pratique du droit.


    Commentaire personnel qui n'engage que moi.

    • Signer des commentaires
      Signer des commentaires
      il y a 8 ans
      Avocat
      Me Stéphane Lacoste,

      Le jour où nous travaillerons tous pour un syndicat comme vous et auront votre sécurité d'emploi, nous signerons nos commentaires aussi sur ce site.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      re:
      Me Signer des commentaires,

      Me Lacoste émet son opinion et l'assume. C'est pourquoi il signe ses commentaires.

    • Signer des commentaires
      Signer des commentaires
      il y a 8 ans
      re:
      Vous savez, les gens ne signent pas leurs opinions car ils sont souvent salariés et ont peut des répercussions ou des jugements de leurs pairs s'ils émettent une opinion qui sort du lot.

      Me Lacoste n'émet jamais d'opinions controversés, mais toujours un remâché d'opinions moralisatrices et toujours au diapason avec le goût du jour et ce que l'establishment propose.

      Vous remarquerez.

      Donc c'est plus facile pour Me Lacoste de signer ses commentaires car il ne vivra jamais de répercussions négatives.

      Et en plus Me Lacoste termine toujours ses commentaires en moralisant ceux qui ne les signent pas, afin d'être bien certain de boucler la boucle.

  4. Avocate
    Avocate
    il y a 8 ans
    C'est quoi votre solution?
    Mon commentaire s'adresse à ceux qui crache leur venin sur le JBM, allant même jusqu'à laisser sous-entendre qu'ils viennent tous de grands bureaux et ne connaissent pas la réalité du marché, ce qui ne pourrait être plus faux, sans proposer AUCUNE SOLUTION.

    Il y a trop d'avocats... On le sait, mais que faire? Comment réduire l'admission de nouveaux professionnels dans nos programmes, alors que les universités québécoises fixent déjà les cote d'admission à des moyennes générales élevées, et qu'elles n'ont pas les effectifs pour procéder à une sélection par entrevue ou par lettre de motivation, comme aux États-Unis.

    Et s'ils augmentaient les notes, ça ne serait pas une meilleure nouvelle... Parce qu'on sait tous qu'un étudiant moyen peut s'avérer être un juriste extraordinaire, bien meilleur qu'un collectionneur d'A+. Alors qu'elle est-elle votre solution?

    Les cabinets, qu'ils soient grands ou petits, doivent faire vœux de foi envers la profession et accueillir la relève, en les payant raisonnablement. Pas nécessaire de le faire deux fois par année si cela est trop difficile financièrement, mais une fois par année au moins s.v.p. Ces étudiants sortent des bancs d'école, ils ont accumulés souvent des milliers de dollars de dettes d'étude, ils sont excellents, ils sont fraîchement formés, motivés, déterminés, il N'Y A RIEN DE JUSTE DANS LE FAIT DE PAYER CETTE RELÈVE 250$ PAR SEMAINE.

    Je fais partie d'un cabinet boutique en droit des assurances et nous accueillons un stagiaire par année, avec un salaire compétitif, mais un taux horaire plus que raisonnable aussi. Les clients apprécient de travailler avec une relève dont le taux horaire est raisonnable. À 100$/h, un stagiaire ne prend que 5 ou 6 heures de travail pour payer ce qu'il vous coûte, peut-être 8 ou 9 pour tout couvrir. Lorsqu'on sait le nombre d'heures que les stagiaires font, ils ont vite fait de vous rembourser de vous faire faire de l'argent! Dès le mardi matin en fait... Après un vaillant lundi...

    ALORS ARRÊTEZ DE VOUS PLAINDRE ET D'ATTAQUER LES AVOCATS IMPLIQUÉS DU JBM ET TROUVEZ DES SOLUTIONS, IMPLIQUEZ VOUS À VOTRE TOUR ET SOYEZ ACTEURS DE CHANGEMENT.

  5. Oyoyoy
    Oyoyoy
    il y a 8 ans
    Oyoyoy
    Si nous voulons un débat, allons au fond des choses alors, est-ce que le stage est pertinent?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Oui, mais...
      Le stage est pertinent dans la mesure où le maître de stage est compétent à ce titre, qu'il délègue et permet au stagiaire d'acquérir une vraie autonomie, qui lui permet de son côté de se décharger en partie. J'ai tout fait pendant mon stage, dont de nombreuses vacations à la cour. Peut-être que je n'ai jamais été là au bon moment, et je ne plaide plus maintenant, mais j'ai toujours été surprise de voir à quelle point il y a si peu de stagiaires à la cour, avec ou sans leur maître de stage.

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Photocopies
    Je seconde le commentaire intitule' Déplorable.
    On écourte le barreau et ensuite on s'attend à payer les stagiaires comme des avocats. non. Au Quebec, en plus - il n'y a pas de Undergrade. Dans d'autres provinces ou états, le stage est de plus d'un an. Le droit s'apprend en pratiquant. Ca coute cher de former les stagiaires. Former un stagiaire prend beaucoup de temps alors qu'on est débordé. Et je ne veux pas leur donner des photocopies. S'ils étaient payés comme des avocats- je leur donnerais des photocopies car de toute façon ils sont payés et je ne me sentirais pas mal. Mais s'ils sont la pro bono ou pour apprendre dans ce cas, tu peux les faire assister dans tous les appels conférences et leur envoyer des drafts de contrats etc. car tu ne charges pas au client.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Maître de stage
    Il faut un minimum de cinq ans de barreau pour être maître de stage. Le CA du JBM ne compte pas tant d'avocats avec ce niveau d'expérience. Je peux vous dire toutefois de connaissance de cause que le vice-président (et le bâtonnier, ancien président du JBM) font partie d'un bureau qui accueille des stagiaires où il y a un haut taux de rétention, et que la présidente se fera un plaisir d'être maître de stage lorsque l'occasion lui sera offerte de l'être dans son bureau qui en accueille également. Voici deux avocats qui passent de la parole aux actes.

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