Le torchon brûle entre les créanciers de Yellow Média

Agence Qmi
2012-09-06 10:15:00

Dans des documents consultés par Argent, Yellow Média signale qu'il offre 50 nouvelles actions de l'entreprise pour chaque tranche de 100 $ de débentures.
L'offre précédente de Yellow prévoyait plutôt 12,5 actions pour chaque tranche de 100 $, soit quatre fois moins.
Les détenteurs de débentures convertibles soutiennent toutefois que l'offre reste insuffisante, puisqu'elle ne représente même pas la valeur du paiement d'intérêt semi-annuel qu'ils sont censés recevoir en octobre.
« Notre groupe de détenteurs de débentures convertibles est vigoureusement contre le plan d'arrangement. Nous croyons que l'arrangement proposé est nettement insuffisant et ne rencontre pas les attentes légitimes de nos clients », a fait savoir l'avocat Mark E. Meland, du cabinet Fishman Flanz Meland Paquin, dont l'équipe est également composée de Mes Jason Dolman et Tina Silverstein.

Le syndicat de prêteurs disait préférer recevoir de l'argent plutôt que des actions de Yellow.
Stikeman Elliott représente l'éditeur de pages jaunes. L'équipe du cabinet est composée des associés du bureau de Montréal Jean Marc Huot, Robert Carelli, Claire Zikovsky, des avocats Zev Zelman, Aniko Pelland, Maxime Charbonneau, David Tardif, Julien Michaud, Olivier Godbout pour le droit des sociétés, de l'associé Jean Fontaine, des avocats Joseph Reynaud, Danny Duy Vu et Nathalie Nouvet s'agissant du litige, de l'associé Luc Bernier et de l'avocat Éric Lévesque en droit fiscal.
Difficultés financières
Confrontée à des difficultés financières, Yellow cherche à réduire sa dette d'environ 1,5 milliard $. Dans le plan soumis aux créanciers et aux actionnaires, la dette de Yellow descendrait autour de 850 millions $, grâce à la conversion de dette en actions.

La Caisse et le Fonds impliqués
Des poids lourds du Québec économique sont impliqués dans la restructuration de Yellow.
Au 31 décembre 2011, la Caisse de dépôt détenait 12 millions d'actions de Yellow. Le bas de laine des Québécois évaluait la valeur de ce placement à 2 millions $, soit bien moins qu'au 31 décembre 2010 .
Il détenait alors 13,2 millions d'actions dans Yellow, une participation évaluée à 81,5 millions $.
Toute bonification de ce qu'on donne aux créanciers de premier rang aura pour effet de diluer l'avoir des actionnaires actuels, a souligné l'expert Michel Nadeau.
Du côté du Fonds FTQ, on détenait des débentures convertibles pour une valeur au coût de 33 millions $ au 31 mai 2012.
Au 30 novembre 2011, le Fonds en détenait pour 50 millions $, ce qui laisse croire qu'il a dévalué son placement.
« Le Fonds votera en faveur de la proposition faite par Yellow Media puisque nous la jugeons dans le meilleur intérêt du Fonds », a expliqué le porte-parole, Patrick McQuilken.
M. Nadeau a dit croire que les créanciers et les actionnaires de Yellow finiraient par en arriver à une entente, puisque la seule autre issue possible serait la faillite pure et simple de l'entreprise.