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Les avocats charognards

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Natacha Mignon

2009-06-09 15:00:00

Un malheur n’arrive seul, dit le dicton. C’est ce que sont en train d’apprendre à la dure les familles des victimes de l’Airbus A330 d’Air France qui a chuté lundi 1er juin dans l’océan Atlantique lors du vol Rio-Paris, causant la mort de 228 personnes.
En plus de pleurer leurs proches, voilà que les familles doivent en plus affronter une horde d’avocats de toutes nationalités qui n’hésitent pas à les harceler jusqu’à leur hôtel dans l’espoir de les représenter.

Rappelons-le, à la suite du crash supposé, la presse avait révélé que les familles s’étaient rendues sur place et demeuraient à l’hôtel Windsor de Rio.

Il n’en fallait pas plus pour alerter les avocats en mal de clientèle.

L’ampleur du phénomène a pris de telles proportions que la directrice d'Air France au Brésil, Isabelle Birem, a alerté le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Brésil (OAB), Maître Wadih Damous, lui indiquant que "les parents de passagers du vol AF 447 logés à l'hôtel Windsor (à Rio) étaient victimes de harcèlement de la part de certains avocats proposant leurs services, ce qui avait provoqué une grande consternation".

L’affaire est rapportée dans un communiqué diffusé sur le site de l’OAB, dans lequel Wadih Damous y critique durement les avocats « charognards ». Pour le bâtonnier, « un avocat n'est pourtant pas un charognard qui flaire la douleur humaine ».

Il a promis d’enquêter avec rigueur sur les faits dénoncés et a précisé que « les professionnels qui violent le Code de l'Éthique et de Discipline seront poursuivis pour grave irrégularité disciplinaire ».

L’Ordre des avocats se chargera également d’enquêter sur les pratiques d’avocats de bureaux étrangers. Selon des informations obtenues par dénonciations, certains avocats étrangers munis d’un simple visa de touriste se seraient rendus sur le site pour y solliciter des mandats des familles.

Ceux-ci pourraient se voir imposer une sanction pour exercice illégal de la profession au Brésil. Wadih Damous a de plus affirmé qu’il saisirait les ordres professionnels dont dépendent ces avocats.


imge #2607

L'hôtel Windsor de Rio
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4 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    Peut-être, mais ...
    Selon ce qui est publié, Air France sait depuis plus d'un an que les indicateurs de vitesse fonctionnent mal; le syndicat des pilotes encourageait ses membres à refuser de voler sur ces avions. Est-ce que ça coûtait si cher que ça de changer les deux indicateurs de vitesse? En tout cas, j'espère que les procès leur coûteront si cher que la prochaine fois ils feront un meilleur calcul avant d'hésiter à remplacer une pièce défectueuse!
    Les dommages punitifs, exemplaires, etc. c'est surtout pour encourager les comptables à compter plus loin que le bout de leur nez!

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    Presse
    Bonjour M. Lewandowsky,

    Cet article est super intéressant. Pourriez-vous le publier dans la Presse cette semaine, section affaires, chronique juridique?

    Merci

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    Une honte pour Air France
    Air France s'en prend plein la gueule et la France entière avec cette compagnie nationale. On espère vraiment tous qu'un tel drame poussera les autorités compétentes de ce pays et autres Cies d'avion à réviser son matériel.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    La Convention de Montréal vous connaissez?
    Je vous incite à prendre connaissance de la Convention de Montréal qui régit le droit de l'aviation pour les vols internationaux des pays signataires. Vous y remarquerez aux articles 17, 21 et 29 que les recours prévus sont assez limités et que la négligence doit être démontrée par les successions pour avoir plus de 100 000 droits de tirage spéciaux.

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